mardi 15 avril 2008

Aimé Césaire, l’un des chantres de la « Négritude »



Depuis mercredi dernier déjà, on annonçait critique l’état de santé du poète martiniquais, Aimé Césaire, qui a été hospitalisé cet après-midi-là à Fort-de-France (Martinique). Jusqu’à hier, lundi, la situation restait « inchangée » et « toujours préoccupante » et les soins intensifs continuaient de lui être administrés, selon les responsables du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Fort-de-France.

En effet, très discrète sur les maux dont souffre le poète, selon des sources concordantes, l'équipe médicale réserve ses informations à son entourage immédiat.

Pour un peu d’histoire, au contact des jeunes africains étudiant à Paris, Aimé Césaire et son ami guyanais Léon Gontran Damas, découvrent progressivement une part refoulée de leur identité à savoir la composante africaine, victime de l'aliénation culturelle caractérisant les sociétés coloniales de Martinique et de Guyane.
Césaire fonde, avec d’autres étudiants antillo-guyanais et africains, parmi lesquels Léon Gontran Damas, le Guadeloupéen Guy Tirolien, les Sénégalais Léopold Sédar Senghor et Birago Diop, le journal L'étudiant noir.

C’est dans les pages de cette revue qu’apparaîtra pour la première fois le terme de « Négritude ». Ce concept, forgé par Aimé Césaire en réaction à l’oppression culturelle du système colonial français, vise à rejeter d’une part le projet français d’assimilation culturelle et à promouvoir l’Afrique et sa culture, dévalorisées par le racisme issu de l'idéologie colonialiste.

Construit contre l'idéologie coloniale française de l'époque, le projet de la Négritude est plus culturel que politique. Il s’agit, au-delà d’une vision partisane et raciale du monde, d’un humanisme actif et concret, à destination de tous les opprimés de la planète. Césaire déclare en effet : « Je suis de la race de ceux qu’on opprime ».

En rappel, Aimé Césaire a été maire de Fort-de-France de 1945 à 2001, député de 1946 à 1993, président du conseil régional de Martinique et il a fondé le Parti progressiste martiniquais, dont il a quitté la présidence en 2005.

Désiré Clitandre DZONTEU

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