samedi 19 avril 2008

Les Martiniquais disent adieu à Aimé Césaire



La dépouille du poète a été acheminée à travers Fort-de-France, jusqu'au stade où auront lieu des obsèques nationales, dimanche.

Des dizaines de milliers de Martiniquais ont commencé à dire adieu samedi dans une ambiance chaleureuse au poète Aimé Césaire ( Voir le diaporama : Césaire, l'homme de combat), dont la dépouille a été acheminée à travers Fort-de-France, jusqu'au stade où auront lieu des obsèques nationales, dimanche.

Parti en milieu d'après-midi de la maison familiale des Césaire, le cortège était attendu dans la soirée à Dillon, dans le sud de la ville dont Aimé Césaire, décédé jeudi à 94 ans, a été le maire pendant 56 ans. Le transfert, qui devait initialement durer trois heures, s'est prolongé jusqu'à la tombée de la nuit, en raison de la densité de la foule massée le long du parcours.

Très émus, mais dans une ambiance sereine, souvent joyeuse, les habitants de Fort-de-France et des autres communes de l'île, tous âges confondus, ont applaudi le passage du fourgon transportant la dépouille de Césaire en chantant, en scandant son nom ou en brandissant des portraits du poète. Des inscriptions «Merci Papa Aimé» ou «Merci Césaire», avaient été tracées à la peinture sur les trottoirs et des portraits du poète collés aux murs.

«Merci d'avoir contribué à l'émancipation du peuple noir»

Accompagné de nombreux militants du Parti Progressiste Martiniquais (PPM) vêtus de blanc, le cortège a traversé plusieurs quartiers populaires, comme Trénelle ou Texaco, qu'il avait contribué à créer et à assainir.

Des arrêts plus politiques avaient également été programmés, au siège du PPM, qu'il a crée en 1958, où devant l'ancien Hôtel de Ville, où Aimé Césaire avait toujours son bureau. Les grands axes de l'itinéraire avaient en effet été choisis pour leur relation avec son œuvre et son combat pour l'émancipation des peuples et la justice.

A l'étape de l'Hôtel de Ville, l'ex-candidate PS à l'Elysée, Ségolène Royal, arrivée en fin d'après-midi, s'est entretenue avec le maire de Fort-de-France, Serge Letchimy, et Pierre Aliker, l'un des plus proches compagnons de Césaire, aujourd'hui âgé de 101 ans.

Ailleurs, des billets épinglés aux arbres témoignaient de l'émotion des Martiniquais : «Merci d'avoir contribué à l'émancipation du peuple noir», «Papa Aimé, tu voyageras toujours avec nous».

Après une veillée familiale jeudi soir, une veille à laquelle la population est conviée devait durer de vendredi soir à dimanche matin au stade de Dillon, avant les obsèques nationales, dimanche après-midi, en présence du président de la République Nicolas Sarkozy et de nombreuses personnalités.

A Paris, une veillée d'hommages est également organisée,samedi à partir de 18 heures place de la Sorbonne, «où naquit le concept de négritude», cher au poète et homme politique martiniquais.

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