vendredi 26 juin 2009

Sarkozy élogieux à l'égard d'Aimé Césaire

Nicolas Sarkozy, qui prononçait vendredi un discours à l'aéroport Aimé-Césaire de Fort-de-France, en Martinique, a rendu hommage au poète, écrivain et homme politique d'origine antillaise, chantre de la "négritude". "Nous rendons hommage à l'homme qui a changé le regard des Antillais et des Noirs sur la France, à l'homme qui a contribué à changer le regard sur nous-même, et sans doute sur notre Histoire", a déclaré le président de la République. Pour Nicolas Sarkozy, Aimé Césaire est "l'homme qui a décolonisé les esprits", insistant sur le principe de "fraternité", et qui "ne demandait ni contrition, ni repentance".

lundi 22 juin 2009

Aimé CÉSAIRE, Plume Ébène


Dans le cadre des commémorations de l'anniversaire de la naissance d'Aimé Césaire par la municipalité du Diamant,

CHRISTIAN BARDOL, HUGUETTE BELLEMARE, MARLENE EMMANUEL-EMILE

présenteront leur livre :

"Aimé CESAIRE, Plume Ebène
L'oeuvre de Césaire à la portée de tous »
Paru aux Éditions LAFONTAINE

Jeudi 25 juin - 18h30 à l'hôtel de ville du Diamant


Une partie artistique sera assurée par

SARAH-CORINNE EMMANUEL, LA COMEDIENNE ET CHANTEUSE
ACCOMPAGNEE DE
BEATRICE ABENA-TCHOUNGUI
ÉVELYNE ASSELIN DE BEAUVILLE
HUGH CHARLEC
ROSE AIMÉE DOUARVILLE-BLAISE

ENTREE GRATUITE

UNE VENTE DEDICACE AURA LIEU A LA FIN DE LA SOIREE
Prix du livre : 12 euros

DERNIER CONCERT DE L'ANNEE


Avec la participation de Laurent Sahai , 1er Trombone

Un engagement solidaire aux côtés de l'ONG Eau Vive et des Sahéliens Concert (création) de l'Orchestre d'Harmonie de Pantin

le 27 juin 2009 à 20h30 Salle Jacques Brel, 42 avenue Vaillant, 93500 Pantin Sous la direction de Laurent Langard et Guy Dumont

Concert où ils interpréteront Eau Vive, Œuvre musicale composée par Olivier Calmel en hommage à l'association Eau Vive

Venez nombreux, l'entrée est libre!

Lien vers le site du compositeur Olivier
Calmel: http://www.oliviercalmel.com/
Lien vers le site de l'association Eau Vive :
http://site.eau-vive.org/

L'association Eau Vive. Un trait d'union entre les hommes Eau Vive est une association de solidarité internationale, loi 1901, créée en 1978. Elle intervient dans plusieurs pays d'Afrique, auprès des populations démunies qui se battent au quotidien contre la pauvreté et souhaitent entreprendre pour progresser. Elle accompagne les villageois dans la réalisation de leurs projets et les aide à jouer pleinement leur rôle dans le développement de leur pays. Eau Vive les appuie, les conseilles, les
forme pour qu'ils renforcent leurs compétences. Elle apporte également
un appui financier, en complément de l'apport des villageois, afin de leur
permettre de concrétiser leurs projets.

Ses domaines d'intervention couvrent l'ensemble des besoins des populations : eau, santé, développement économique, éducation, formation.

Depuis 30 ans, Eau Vive a soutenu les réalisations:
Avoir de l'eau : 2000 points d'eau moderne. 700 000personnes sont directement desservies en eau potable.

Se soigner : 53 centres de santé et maternités, s'instruire : 500 écoles ou centres d'alphabétisation.

Produire : 230 actions économiques (maraîchage, artisanat).

S'organiser : 500 actions de soutien aux associations, entreprises, élus locaux, usagers des ressources naturelles de bassin versant.

Par milliers des enfants ont pu être scolarisés, des femmes ont pu soigner leurs enfants, des villages ont pu enfin boire une eau de qualité, des arbres ont été plantés.

Et surtout, des milliers de villageois ont gardé confiance en eux, se sont organisés, ont réalisé leurs projets, et ils sont aujourd'hui en mesure de continuer à progresser par eux-mêmes.

mercredi 17 juin 2009

CONVERSATIONS Juin 2009 Daniel Maximin Pour Aimé Césaire


Hommage un an après sa mort au grand poète martiniquais. Voici la première proposition d’un art poétique que fait Aimé Césaire. Une démarche que cet album, dirigé par Daniel Maximin, respecte dans toute sa richesse. Au travers de neuf thèmes : Ouvertures-Poétiques - Histoire-Îles, Géographie Cordiale - Afriques - Elles - Présences - Portrait - Parcours, la puissance du poète, les questions essentielles qu’il pose au monde se révèlent. L’iconographie fait appel aux éléments de nature fondateurs pour lui et rappelle à la mémoire les hommes et les femmes qui accompagnèrent ses combats.

Aimé Césaire, poète, dramaturge et homme politique, passeur considérable du XXe siècle, a joué un rôle essentiel dans la prise de conscience des acteurs politiques et culturels de la décolonisation. Il est né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe. Avec ses frères poètes Léopold Sedar Senghor et Léon Damas, il a fondé en 1934 la revue L’Étudiant noir. La première version de Cahier d’un retour au pays natal, texte majeur de son oeuvre poétique, date de 1939. Il en a poursuivi l’écriture jusqu’en 1956. Son dernier recueil Moi, laminaire est paru en 1982. Des obsèques nationales lui ont été rendues le 20 avril 2008.
Daniel Maximin, qui dirige cet ouvrage, est né en 1947 à Saint-Claude. Romancier, poète et essayiste guadeloupéen, il a, notamment, été près de dix ans directeur littéraire aux éditions Présence africaine. Il a dirigé l’édition qui regroupe toute l’oeuvre poétique d’Aimé Césaire (Seuil) et fut maître de cérémonie lors de ses obsèques nationales. Il est actuellement conseiller au ministère de l’Éducation nationale.

CONVERSATION avec Daniel Maximin.
Vient de paraître : Cent Poèmes d’Aimé Césaire
(Omnibus).

Haïti vu par Aimé CESAIRE


Conversations sur Haïti avec Césaire

Restaurateur de la dignité des Noirs, inventeur (avec Léopold Sédar Senghor et Léon Gontran Damas) du concept de négritude, Aimé Césaire était avant tout un homme libre. Ils ne sont plus si nombreux à ne pas courber l’échine sous le poids des idées préfabriquées et des préjugés. Poète, intellectuel, homme d’action et de culture, Césaire était un penseur debout, un homme qui ne se croyait pas obligé de négocier sa liberté avec les puissants. Son œuvre et son action ont beaucoup contribué à l’émancipation des Noirs tout en faisant (avantage collatéral) progresser la « cause humaine » tout entière. L’auteur martiniquais assumait ce que certains ont vu comme des contradictions : se battre pour l’indépendance des pays africains tout en étant attaché à l’appartenance des Antilles à la France, réfuter — au nom de son humanisme d’homme de gauche — les critiques de ceux qui voient dans la négritude un concept enfermant. Parmi ses nombreuses œuvres, on se souviendra notamment du fulgurant Cahier d’un retour au pays natal (Présence africaine, 1943) et de La Tragédie du roi Christophe. Césaire disait et écrivait ce qu’il pensait, contribuant comme peu l’ont fait dans la période récente aux progrès de la conscience universelle.


Collaborateur du Monde diplomatique, Christophe Wargny a pu l’interroger sur sa vision d’Haïti, l’un des symboles de la lutte des Noirs pour leur émancipation. Il livre ici son témoignage.

Après cinquante-cinq ans de mandat, Aimé Césaire a laissé la mairie de Fort-de-France à son jeune dauphin, M. Serge Letchimi. Mais on ne déplace pas un monument : son successeur s’est installé dans un édifice flambant neuf. Aimé Césaire n’a pas quitté, en 2001, le vieux bâtiment un peu désuet où il a continué à se rendre chaque matin. C’est là, dans un bureau à l’allure de salle à manger bien cirée, mais peuplée de livres, qu’il m’a reçu en 2002 et 2004. Deux longs entretiens, avec un seul sujet : Haïti.

Costume et cravate, grosses lunettes, vêture classique dépourvue d’exotisme : l’homme se tenait bien droit, et prenait son temps, handicapé par une surdité qui l’autorisait à éluder les questions qui ne l’intéressaient pas. Ni l’extrême qualité de son français, ni son humour, pas plus que ses capacités d’analyse, d’indignation ou d’enthousiasme n’en souffraient. Le combat continuait. Son admiration pour le peuple haïtien et pour Toussaint Louverture, son héros, demeuraient intacts.

« Notre dignité, notre existence n’a longtemps tenu qu’à cet événement fondateur : j’ai trouvé en Haïti plus qu’un apport majeur à la pensée que j’essayais de construire. » Six mois passés en 1944 dans l’ancienne Saint-Domingue le marquent définitivement, imprègnent Le Retour au pays natal, tissent des liens avec André Breton, Pierre Mabille et les surréalistes, des alliés dans la dénonciation de « l’oppression culturelle coloniale ». L’invention ou la définition de la négritude commence à marquer Africains d’Afrique et d’Amérique : « N’exagérez pas mon influence, elle ne fut qu’une parmi d’autres. Mais la vie des colonisés d’Afrique, des victimes d’une féroce ségrégation aux Etats-Unis, ou des peuples Caribéens soumis, gardait à Haïti toute sa charge symbolique : un peuple qui, seul contre tous, s’est libéré de l’esclavage. »

D’autant que les années 1940 marquent une embellie en Haïti, avec sa venue, celle de Breton, la production des intellectuels locaux, les conférences qui dynamisent une jeunesse scolarisée en pleine effervescence, proche des idéaux communistes, en lutte contre les oligarchies et la dictature de Lescot. A côté de son ami René Depestre, « Papa Martinique » y a sa part, mais tient à rappeler par-dessus tout le cadeau qu’Haïti fit au monde, au monde des opprimés. Il peut encore agiter ses mains et faire, grâce à ses lunettes, les gros yeux, au cas où l’interlocuteur douterait ! « Haïti où la négritude se mit debout pour la première fois… Ce fut leur conquête. Leur conquête était aussi pour nous tous. Si nous en étions dignes ! »

Un essai, Toussaint Louverture, écrit dans la foulée et, plus tard, cette pièce de théâtre immortelle, La Tragédie du roi Christophe. Pour Toussaint Louverture, une admiration sans borne « pour le génie qui s’incarne dans un peuple et qui permet à un peuple de vivre son existence dans un projet : la liberté générale, l’émancipation pour tous ». Henri Christophe, l’intrépide général qui se fait roi (on en connaît d’autres au début du XIXe siècle !), installe une cour brillante, rétablit le travail forcé pour transformer en devises les cultures de rente, prépare la guerre mais veut la grandeur de son peuple, qui se suicide enfin, c’est pour Aimé Césaire « le doigt mis sur les contradictions dans lesquels il est empêtré. D’où Toussaint lui-même n’était pas sûr de sortir ».

L’occasion pour lui de rappeler « que le pouvoir qui naît d’une telle lutte n’est pas irréversible. Comme la liberté, il s’agit d’une lutte permanente. Le mouvement décolonial, pas plus que la conquête de l’indépendance, ne met à l’abri des pires déviations. On en a connu, on en connaîtra d’autres. Le pouvoir au service des prolétaires, proposé par les communistes, aboutit à des monstruosités. On le voit et on le verra en Afrique, l’indépendance contre un oppresseur ne garantit pas les droits de l’homme. Ni les étapes ultérieures ».

Selon les circonstances et l’ennemi intérieur ou extérieur du moment, les dirigeants haïtiens mettent en avant ou Toussaint, ou Pétion, ou Dessalines ou Christophe. Notre poète les met sans hésitation d’accord. Un seul a une vision du combat révolutionnaire, le sens de la rupture, une hiérarchie des objectifs : Toussaint Louverture avait compris la Révolution française et en mesurait l’universalité. Une opinion à confronter aux multiples biographies de l’homme qui mena la seule révolte d’esclaves victorieuse.

« Une conclusion : il en aura fallu du temps et des combats pour que cet homme universel, qui appartient à tous, un siècle et demi avant Martin Luther King, ait droit à une place. Malheureusement pas toute sa place, même ici. »

Mais Haïti, ce pays sans Etat, ballotté à l’intérieur et soumis aux puissances occidentales ? « L’Occident pardonnera-t-il un jour aux descendants de Toussaint Louverture ? Nous qui avons choisi une lutte de substitution à l’intérieur du monde colonial, nous devons à notre tour aider les Haïtiens. Jamais nous ne compenserons tout à fait ce que nous devons au nègre fondateur. Le nègre fondateur, c’est la Révolution de Saint-Domingue, c’est Toussaint Louverture. »

Et si Haïti était restée une colonie française après 1804 ? La question paraît incongrue au poète. « Notre histoire à nous y eût tellement perdu. Tout perdu. D’un colonialisme peut jaillir un autre. La tragédie du roi Christophe, c’est notre tragédie à tous. » Quand la majorité des Haïtiens rêvent d’émigrer, le poète disparu est un homme, plus que tout autre, qu’Haïti n’a cessé d’accompagner.

Christophe Wargny

Le Monde diplomatique

Venez nombreux

Madame, Monsieur,

L'association NEGRITUDE a le plaisir de vous inviter à la présentation grand public du projet de candidature de la Martinique à l'organisation en 2013, du 4ème Festival Mondial des Arts Nègres, placé sous le signe du centenaire de la naissance d'Aimé Césaire.
Nous aurons grand plaisir à vous accueillir à l'Atrium,

le mercredi 24 juin, à 19h30.

L'entrée est libre, cependant, vous aurez la possibilité de faire un don ou d'adhérer à l'association. Des hôtesses seront à votre disposition. MERCI


PROGRAMME

- Exposition : Aimé Césaire (1913-2008) - Hommage à l'un des plus illustres enfants de Martinique. Préparée par Max Ballustre (1er étage de l'Atrium)

- Présentation de la philosophie du Projet par le Président Lucien CILLA
- Présentation technique du Projet par le Coordinateur Henri PASTEL

- Trois femmes, trois voix :
- Nicole Cage-Florentiny (Martinique)
- Imelda Marie-Louise (Haïti)
- Anna Teko (Bénin)
- Une femme, un piano :
- Yolanda Suarez (Cuba), qui interprétera quelques unes des plus belles oeuvres du grand compositeur cubain : Ernesto LECUONA
- Trois Pays, trois rythmes :
- Bèle (Martinique)
- Gro Ka (Guadeloupe)
- Rara ( Haïti)

L'entrée est libre,

Nous vous rappelons que l'Association a besoin de vous, pour cela, vous aurez la possibilité de faire un DON ou d'adhérer à l'association.

MERCI

Il est recommandé d'arriver très tôt à l'Atrium, le nombre de places étant limité.

Merci de donner la plus large diffusion possible à ce message.

Renseignements : 06 96 11 83 30 / 06 96 95 92 12 - negritude2013@gmail.com

« Zobel n'est pas assez honoré »




Jean-Michel Collat a été un grand ami de Joseph Zobel. Pour cet enseignant à la retraite, il faudrait consacrer plus de temps à feu l'auteur de « La rue Case nègres » . L'auteur saléen nous quittait, il y a juste trois ans aujourd'hui...



Alors que nous célébrons le troisième anniversaire de la disparition de Zobel, vous estimez que sa mémoire n'est pas suffisamment honorée ?

Jean-Michel Collat : Oui! C'est surtout par rapport à d'autres artistes, comme Eugène Mona ou Aimé Césaire, par exemple. Je pense qu'au niveau des librairies, on devrait ressortir ses ouvrages. Dans les établissements scolaires, on devrait également consacrer plus de temps à l'étude de ses livres. Zobel est très proche de l'histoire du pays et certains de ses romans sont encore au goût du jour.

Qu'est-ce qui fait que Zobel est moins honoré que d'autres ?

Ce doit être une question de mode. Aimé Césaire est mort l'année dernière. C'est normal, vu la dimension de l'homme, qu'il occupe toute la place. Néanmoins, il faut considérer l'engagement de Zobel dans l'histoire de la littérature martiniquaise. A fortiori, au moment où on est à la recherche de notre patrimoine.

On peut reconnaître quand même que Zobel n'a pas passé toute sa vie à la Martinique, contrairement à Césaire et Mona ?

C'est vrai. Il est parti en 1946 pour la France, puis pour l'Afrique. Mais c'est le destin. Selon moi, ce n'est pas un argument pour ne pas étudier son oeuvre... Toute sa littérature chante la Martinique et l'Histoire de la Martinique avec un verbe très proche des gens, du peuple martiniquais. Et puis, Zobel, c'est aussi un artiste complet, partageant une vision universelle du monde. C'était un homme d'une générosité et d'un amour exemplaire. La Martinique lui doit beaucoup et devrait, par conséquent, lui consacrer plus de temps, l'honorer à sa juste valeur.

Propos recueillis par Rodolf Étienne

Aimé Césaire, le legs


Annick Thébia-Melsan a présenté au Sénat, jeudi dernier, un ouvrage collectif dédié à Aimé Césaire et son héritage. « Une polyphonie avec beaucoup de contributions », a souligné Hervé Bourges. Pour construire cet ouvrage, « Aimé Césaire, le legs », Annick Thébia-Melsan a fait appel à de nombreux auteurs tous liés d’une manière ou d’une autre au poète martiniquais. On retrouve le prix Nobel Wole Soyinka, Maryse Condé, Patrick Chamoiseau, Abdou Diouf, Luc Saint-Eloy, Edouard de Lépine, Pierre Aliker, René Depestre, Paul Lumumba, Edgar Morin… La liste est longue des contributeurs rassemblés pour exprimer une idée : « Autour du legs d’Aimé Césaire, il y a de la vie, pas que de la mémoire, a indiqué Annick Thébia-Melsan, il y a forcément des siècles. Césaire savait qu’il écrivait pour l’humain. » Serge Larcher, sénateur de Martinique, pour sa part, a témoigné de sa première rencontre avec Aimé Césaire . C’était le 16 octobre 1945, alors que le candidat à la députation prononçait un discours de campagne sur la place du Diamant : « Quand je tourne le bouton de la radio, on dit qu’Hitler est mort, non il n’est pas mort… » Césaire parlait du message de chef du régime nazi, mais dans la foule, une femme enceinte s’évanouissait en entendant cela. Le lendemain, elle accouchait d’un petit garçon, Serge Larcher… L’ouvrage est édité chez Argol avec le soutien de la Fondation Clément.

samedi 6 juin 2009

Aimé Césaire, célébré en Sorbonne

Un an après sa mort, Aimé Césaire sera célébré en Sorbonne samedi 23 mai 2009, au sein de l’amphitéâtre Guizot.

Au programme, des témoignages, des interventions sur l’oeuvre de Césaire, des séances de lecture de poèmes et enfin des débats sur la diversité en France. Le public sera, bien sûr, invité à s’exprimer sur cette question. Cette journée se clôturera par la remise des prix aux lauréats de la première édition du concours de poésie « prix Césaire de la langue française » organisé par l’Association des étudiants africains de la Sorbonne dans les lycées d’Île de France.

jeudi 4 juin 2009

Un centenaire se souvient. André Aliker.



Né en 1909 au Lorrain à la Martinique, Gabriel Henry a bien connu André Aliker.

Né à l’aube des années 1900, Gabriel Henry fut, avec Georges Gratiant, Thélus Léro, Victor Portel et Victor Lamon, un des fondateurs du Front commun en 1935. L’année suivante, cette création se transforma en « Région communiste de la Martinique ». Durant les années 1950, Gabriel Henry a fait feu de tout bois en étant professeur d’anglais au lycée Schoelcher, président de l’équipe de foot du Golden Star, journaliste et rédacteur en chef de Justice, et secrétaire fédéral de la Fédération communiste de la Martinique. Il fut de la première équipe municipale communiste, élue en 1946 à la mairie de Fort-de-France, aux côtés d’Aimé Césaire dont il fut le troisième adjoint, de Georges Gratiant et du docteur Pierre Aliker. Depuis la fin des années 1950, Gabriel Henry habite Toulon. Aujourd’hui, la maison de retraite qui l’abrite doit s’enorgueillir d’avoir, dans ses murs, ce centenaire encore vert qui a gardé toute sa tête. Avec sa conviction, et sous l’étiquette communiste, le centenaire a vu défiler le siècle.

Et c’est la voix claire, et sûr des dates, que Gabriel Henry fait remonter ses souvenirs. Son père, adhérent au groupe Jean-Jaurès, de tendance communiste, et ami du président du Groupe, qui était aussi le directeur du journal Justice. Celui-ci lui présenta le gérant du journal, André Aliker. « Le hasard a voulu que je remplace, pour un an, au lycée Schoelcher, un professeur d’anglais qui partait en congé administratif. Quelque temps après, j’ai été purement et simplement congédié. Jeté au chômage. Aliker, à ce moment-là, a écrit deux articles dans Justice pour défendre Gabriel Henry, soutien de famille. » D’avoir été défendu par le fameux homme-orchestre de Justice, qui n’avait de cesse de révéler dans son journal l’importante fraude fiscale dont s’était rendu coupable le béké Aubéry, n’était pas rien.

Cela se passait en 1932. En 1933, le combat paye. Gabriel Henry est embauché au lycée comme répétiteur et professeur adjoint. Il s’en souvient bien. Tout comme il se souvient du 1er janvier 1934. « Ce jour-là, André Aliker est jeté en haute mer. Mais il arrive à s’en tirer. Le 7 janvier, loin de dramatiser la situation, il évoque ses craintes et ses doutes auprès de ses amis. Le 12 janvier, à 7 heures du matin, la rumeur court à Fort-de-France que le corps d’André Aliker a été retrouvé à Fond-Bourlet, Case-Pilote. Je trouve une voiture et file sur les lieux. Sur place je vois le cadavre, ligoté des pieds à la tête. » Aujourd’hui encore, Gabriel Henry ne peut oublier cette image. « C’est pendant que j’étais là que les forces de police ont emmené le corps. »

Pour le vieux monsieur centenaire, Aliker était un bon vivant. Sympathique. « Quand j’ai appris la nouvelle, et que j’ai vu son cadavre, ça m’a fait un choc. D’autant qu’il était mon ami. » Le matin du 12 janvier 1934 n’a pas été un jour comme les autres pour Gabriel Henry. « On savait, dit-il, que l’assassinat d’Aliker était l’oeuvre d’Aubéry. Il avait réduit le journaliste au silence parce qu’il n’avait pu le corrompre. »

« Ils n’ont pas pu me corrompre, ils m’ont assassiné ! » Écrite sur sa tombe, cette phrase est d’André Aliker, assure Gabriel Henry. « C’est un crime qui a choqué les Martiniquais. Car Aliker était aimé du peuple. » Selon le vieux monsieur, son franc-parler plaisait. Surtout lorsqu’il prenait la défense des plus défavorisés. Pour Gabriel Henry, « le crime est resté impuni ». Et le procès, à Bordeaux en 1936, n’a fait qu’entériner la volonté du pouvoir de ne pas inquiéter les coupables.

Gabriel Henry est, selon l’historien Armand Nicolas,

le premier Martiniquais

à avoir parlé du 22 mai comme étant la date où les esclaves ont gagné leur liberté.

Fernand Nouvet

mardi 2 juin 2009

Lancement du DrépaCTION

Au bout du petit matin, le morne au sabot inquiet et docile — son sang impaludé met en déroute le soleil de ses pouls surchauffés.


La drépanocytose: première maladie génétique
au monde et en France, et pourtant la plus méconnue

Patrick Karam, délégué interministériel pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer,
et France Ô / RFO présentent: le DrépaCTION 2009, première édition d'une grande opération de sensibilisation
et d'appel aux dons pour la lutte contre la drépanocytose du 13 au 19 juin 2009.
L'Assemblée générale de l'ONU se réunira le 19 juin pour officialiser cette date comme étant
la première journée internationale de lutte contre cette maladie.

Une conférence de presse de présentation de l'opération aura lieu le jeudi 4 juin 2009 à 18h
à la délégation interministérielle pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer
(salle Félix Éboué - 27, rue Oudinot Paris 7ème).

Samedi 13 juin 2009 20h au Zénith de Paris
une vingtaine d'artistes se donnent la main pour cette soirée de gala…

Jacob Desvarieux, Jean Philippe Marthély, Passi et le groupe Bisso Na Bisso, SHOUBOU,
Medhy Custos, Soft, Neg'Marrons et bien d'autres.

Location au tarif unique de 20€ à la FNAC, Carrefour, au 0892 68 36 22 (0, 34€/min).
L'intégralité des bénéfices sera reversée au Collectif «Ensemble contre la Drépanocytose».

boule boule boule

La drépanocytose est en France la maladie génétique la plus répandue et pourtant la plus méconnue. Il s'agit d'une anomalie de l'hémoglobine qui altère le transport de l'oxygène dans le sang et déclenche des crises extrêmement douloureuses.

L'OMS, l'UNESCO et l'ONU, l'ont classée au quatrième rang dans leurs priorités de santé publique mondiale (derrière le cancer, le virus du VIH et le paludisme).

150'000 de nos compatriotes sont porteurs du gène drépanocytaire et plus de 12'000 personnes sont malades dans notre pays. Principales populations touchées: les familles ultramarines de l'Hexagone et d'Outre-mer, mais aussi les Français originaires d'Afrique sub-saharienne et d'Afrique du Nord. Cette appartenance aux minorités fait que les familles concernées éprouvent un sentiment d'oubli voire de discrimination à leur égard. À ce ressenti s'ajoute l'injustice d'une méconnaissance de cette affection en France par rapport aux pays européens voisins.

Patrick Karam, a proposé, avec le concours des meilleurs spécialistes, un plan d'action de grande envergure. Il a également impulsé en avril 2009 la création du Collectif «Ensemble contre la Drépanocytose» présidé par Mme Jenny Hippocrate-Fixy. Ce collectif fédère soixante associations qui luttent au quotidien contre la maladie et accompagnent les familles.

La conférence de presse du jeudi 4 juin permettra de lever le voile sur le DrépaCTION. Cette opération organisée par la délégation interministérielle pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer en partenariat avec le Collectif «Ensemble Contre la Drépanocytose», France Ô/RFO, Tropiques FM et le groupe Bernard Hayot (GBH) prévoit:

* Un grand concert au Zénith de Paris le samedi 13 juin 2009 pour le lancement de la campagne;

* Un comité de parrainage du DrépaCTION qui comprend des personnalités de premier plan;

* Un site Internet dédié et un appel à la générosité publique pour récolter des fonds qui seront reversés en faveur du Collectif «Ensemble contre la drépanocytose» pour la Recherche;

* Des partenariats avec les médias, dont de grands groupes nationaux. Le DrépaCTION sera notamment relayé par l'ensemble des chaînes du groupe France Télévisions et Trace TV;

* De multiples actions dans toute la France organisées par le Collectif «Ensemble contre la drépanocytose».




Prenons en charge nos problèmes


Bonjour mes ami(e)s, confrères et consœurs, les Pyétons et Pyétonnes.

Je vous soumets un communiqué de la Délégation interministériel à propos de la première DREPACTION.

Une de mes filles est atteinte de la drépanocytose, elle est porteuse des deux gènes et comme ils disent, elle est à 100 %.

Des chercheurs ont vu une corrélation entre « l’aire du buffle » et la propagation de cette maladie, qui correspond à une mutation génétique de l’hémoglobine. Quand on est porteur d’un seul gène, l’individu se trouve protégé de la malaria, du paludisme, maladie tuant plus de 2 000 000 de personne par an dans le monde.

Mais lorsque les parents, la mère et le père transmettent à l’enfant chacun leur gène, ce qui protège les parents « tue » leur progéniture. C’est une maladie qui cause d’atroces douleurs, une souffrance pour l’enfant et pour les parents qui se sentent responsable d’avoir transmis à l’enfant ce fameux gène, mais l’un des deux parents doit faire une croix sur sa vie professionnelle, car il faut être en permanence avec l’enfant, l’adolescent voire même plus tard, car la crise survint à n’importe quel moment.

Lorsque ma fille est née, un ou deux mois après, elle était hospitalisée et c’est à ce moment que les médecins nous ont parlé de cette maladie, nous demandant si nous avions fait le test.

Nous n’avions jamais entendu parler de la drépanocytose, nous fîmes le test, nous étions hétérozygotes, porteur d’un seul gène. Les tests faits sur notre bébé révélaient qu’elle était porteuse des deux gènes, et je me souviens du médecin nous annonçant la nouvelle (ma compagne et moi) d’une voix banale, détachée : - Votre fille a 6 mois à vivre !

Puis rajoutait qu’il ne comprenait pas pourquoi ses collègues n’avaient pas fait le test de dépistage !

On reçoit le diagnostic comme un coup de poing, on reste sans voix, sans réaction, on ne peut que s’asseoir, incapable de formuler quoi que ce soit, ma compagne retient ses larmes, mais nous sommes défaits.

Puis, quelques temps après, j’apprends qu’une loi, décret ou circulaire, disons un acte obligeait les hôpitaux (médecins gynécologues) à faire un test chez les femmes d’origine antillaise, africaine de l’ouest, indienne lors du deuxième mois de la grossesse, ils prélèvent un « petit bout» du placenta, qui est analysé afin de déterminer si le fœtus est porteur de la maladie, si oui ils avortent.

Ils avaient oublié de le faire, ils avaient oublié de faire l’examen.

Oui, cela arrive l’homme est faillible, ma fille a 23 ans, elle est à 100 % invalide, pas dans le sens où elle n’a pas l’usage de son corps, de ses membres, elle est normale sauf qu’elle traîne une jambe, une des séquelles due à crise aigue (embolie cérébrale) et tous les 15 jours ou tous les mois, on la branche sur un appareil afin de lui changer le sang.

L’enfant fera toutes les maladies possibles et existantes, l’enfant passera 6 mois de l’année à l’hôpital, pas n’importe lequel, pour ma fille ce fut Necker, puis une fois adulte l’hôpital Henri Mondor de Créteil, il fut pas toujours possible pour la mère de prendre un lit pour rester auprès de l’enfant, alors tous les jours faire les 40 km en transport en commun pour arriver à l’heure des visites et partir le plus tard possible.

Quand le personnel soignant était compatissant il vous laissait dans la chambre jusqu’à 22 h, d’autres vous rappelaient que l’heure des visites est terminée et vous devez partir …

Lors d’une conférence sur cette maladie, il y a quelques jours, j’ai appris qu’il naissait en France chaque année 7 000 enfants atteints de la drépanocytose.

Chaque année, ils oublient 7 000 fois de faire le test de dépistage de la drépanocytose.

Je vous laisse en tirer la conclusion !

C’est la première maladie génétique en France, elle devance en nombre de malades la myopathie et d’autres maladies génétiques bénéficiant des levées de fonds grâce au Sidaction.

Bien sûr, la drépanocytose n’a pas ces égards, pas d’émissions pour récolter des fonds. C’est sans importance, d’ailleurs 97 % des gens ignorent que cette maladie existe.

Heureusement que les Etasuniens font de la recherche et développent des médicaments, ceux qui ont permis à ma fille de fêter sa 23 eme année.


Sang-mêlé : Michel Reinette / Jean-Pierre Krief - La drépanocytose est une maladie génétique qui affecte le sang. L'un de ses foyers forts de développement se situe aux Antilles...

Aujourd’hui, il y a une DREPACTION, les artistes se sont mobilisées, les bénéfices récoltés lors de ce concert seront reversés au Collectif « Ensemble contre la Drépanocytose. »

J’ai eu l’assurance verbale du Délégué interministériel à l’égalité des chances des … P. Karam, qu’il en sera ainsi.

Je vous demande de relayer cette information à tous vos contacts, afin que le ZENITH soit plein le 13 juin à 20 h

Prenons en charge nos problèmes, ceux qui peuvent y aller c’est 20 euros la place.

Merci pour eux.
Tony Mardaye


[1] La drépanocytose est une maladie due à une malformation génétique de l'hémoglobine. Dans l'hémoglobine anormale (hémoglobine S), un acide aminé en remplace un autre (une valine remplace l'acide glutamique en position 6 de la chaîne protéique). Cela entraîne une anémie tandis que les globules rouges, normalement circulaires, ont une forme en lame de faux. Cette malformation est léthale à l'état homozygote (c'est-à-dire lorsque le gène S est présent à deux exemplaires), et son maintien dans des populations humaines à l'état hétérozygote (un seul exemplaire du gène S) est certainement le résultat d'un "avantage sélectif". Ceci a été suggéré par les distributions géographiques en grande partie superposables de la drépanocytose et du paludisme à Plasmodium falciparum. L'hémoglobine S, en conférant une certaine résistance (d'origine non immunitaire !) au paludisme à P. falciparum chez les individus hétérozygotes, aurait été sélectionnée parce qu'elle donne un avantage aux porteurs de la mutation. Source

lundi 1 juin 2009

Soutien aux Éditions Lafontaine et Jala

Soutien aux Éditions Lafontaine et Jala, mercredi 3 juin 2009 à l'UPEM (Union des Parents d'Élèves de la Martinique), 28, Boulevard Allègre, à Fort-de-France de 9h à 15h. (Face au pompiers, sur l'autre rive) Venez découvrir et acheter vos livres.
Venez nombreux voir et acheter les livres afin que cette entreprise continue ses activités d'éditions : contes, coloriages, romans jeunesse, livres éducatifs, méthode de lecture : Atipa et Filvite.

CARNAVAL . D'où vient exactement " le Touloulou " ?

Auteur d'un ouvrage sur le carnaval il y a une dizaine d'années, Aline Belfort a travaillé plus récemment sur l'origine du toulo...