dimanche 29 mai 2011

Rencontre tant attendue...

Enfin j'ai pu te voir
Toi qui me fais rêver le soir...
Tu as apprivoisé mon cœur
Et me remplit de bonheur

Ensemble, nous nous unirons
Nos cœurs battrons à l’unisson
Notre plaisir sera jubilatoire
À l'abri des regards ...  

De nos discussions palabres
Nous vivrons de nos chimères,
Vivrons notre amour au pied d'un arbre
Avec la bénédiction des dieux lumière !

Nous construirons des instants idylliques
Nous vivrons dans un monde utopique
D'un amour magnifique
On vivra un rêve romantique

On s'est salués en se disant bonsoir
Sans pouvoir se dire au revoir
Jusqu'à la prochaine occasion
De l'attente à la passion ...

MOUNIRA JEAN-ELIE

Une étrange cathédrale dans la graisse des ténèbres


Projection en avant-première
En présence de Frankétienne, Artiste de l’UNESCO pour la paix

Lundi 30 mai 2011, à 19 h 30
Maison de l’UNESCO, Paris 7e

       Invitations : 01 45 68 05 15,  evenements2@unesco.org


Une étrange cathédrale dans la graisse des ténèbres


(France/Haïti 2011
version originale en français – 78 min)

un film de Charles Najman,
avec Frankétienne,
produit par Gilles Le Mao, La Huit
 Maison de l’UNESCO - Salle I

Ce film est une évocation du terrible séisme qui a ravagé la capitale d’Haïti le 12 janvier 2010, à travers la voix du plus grand poète haïtien vivant, Frankétienne, et de sa pièce prémonitoire Le Piège.
Tourné dans la grande cathédrale en ruines de Port-au-Prince, ce film est un chant de vie et de mort, une réponse poétique à la tragédie et au désespoir d’un peuple qui n’en finit pas de faire le deuil des 250 000 morts du tremblement de terre.

Une production La Huit , en coproduction avec Les Productions Fanal et Trace TV, avec la participation de TV5 Monde et de l’Ambassade de France en Haïti, avec le soutien de la Région Île-de-France, du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), de la société civile des Producteurs de Cinéma et de Télévision (Procirep), de l’Agence Nationale de Gestion des Œuvres Audiovisuelles (Angoa) et de la Fondation Connaissance & Liberté (Fokal).

125, avenue de Suffren, Paris 7e
Métro : Ségur, Cambronne
Bus : 28, 80

jeudi 26 mai 2011

L'opéra de la Mort

Mardi 12 janvier 2010. La journée va bientôt s'achever. 




La baie de Port-au-Prince Encore brille sous les carats éclatants du soleil  caraïbe. Il 5h Moins 7 minutes au moment Où quelques battements de 35 secondes suffiront à projeter ma ville DANS UNE éternité d'Horreurs sous les palavirés Meurtriers d'ONU Séisme en aveugle sauvagement atrocités dévastatrices. Un dézafi de insupportables ravages. Une orgie de cataclysmes inattendus. 


Plus de 300 000 morts. Plus de 10 000 maisons effondrées. Quartiers et villages affaissés. Bétonvilles déconstombrés. Palais et châteaux aplatis / défigurés. Plus d'millions d'infortunés des Nations Unies sous des tentes fragiles et malsaines. Un cruel cinéma de culs-de-jatte, manchots et de de cocobés une initiation traumatisés.Brutale l'art de mourir en silence.


Frankétienne

mercredi 25 mai 2011

"ZWEL POU TOUT'" ou Quand le chant se fait théâtre



Sarah-Corinne EMMANUEL vous présente son spectacle : - A la Paroissiale de la Ville du Marin (Martinique), le jeudi 26 juin 19h30 -

Sur scène, entourée d’un musicien et de trois choristes, interprétant des textes du patrimoine ou des créations plus récentes en français et en créole, la chanteuse comédienne Sarah-Corinne EMMANUEL revit la passion des femmes de son pays.

Femmes que l’on déporta, déposséda, viola, exploita, humilia, aliéna, dressa les unes contre les autres, que l’on tenta de réduire à l’état d’objet, de potiche.

Mais aussi, femmes fières qui surent toujours « se relever » et se ceindre les reins pour assumer les responsabilités familiales, participer à l’édification de la cité et prendre leur part aux luttes populaires.

Aujourd’hui, elles appellent leurs sœurs à l’oubli des rivalités inoculées de façon intéressée, mais aussi les hommes au dépassement des rancœurs accumulées et des non-dits qui font le jeu des dominants, pour construire ensemble un autre monde, une société plus belle, plus juste où ce sera zwèl pou tout .

Victorin Lurel proteste contre l'élimination des langues régionales

Le député Victorin Lurel regrette dans un communiqué la décision du Conseil Constitutionnel, qui réduit à néant les maigres avancées acquises pour les langues régionales dans la constitution française.

"Le Conseil constitutionnel vient de vider de tous sens l’article 75-1 de la Constitution révisée en 2008 censé protéger les langues régionales en leur donnant un statut juridique dans la République.Statuant sur une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC), le Conseil constitutionnel a en effet estimé dans une décision rendue publique ce vendredi que l’article 75-1 de la Constitution disposant que les langues régionales «appartiennent au patrimoine de la France» n’institue pas un droit ou une liberté que la Constitution garantit.L’article 75-1, bien que très timoré dans sa rédaction, avait pourtant été présenté comme une grande avancée par le gouvernement et il avait suscité un réel espoir pour les défenseurs des langues régionales en général et du créole en particulier. Il se résume donc aujourd’hui à une simple pétition de principe sans aucune valeur juridique.Mobilisé depuis de longues années sur la question du statut juridique des langues régionales, Victorin LUREL, député et Président du Conseil régional de la Guadeloupe, annonce qu’il va poursuivre le travail parlementaire sur cette question en reprenant la proposition de loi qu’il avait rédigée lors de la précédente législature.À l’instar du député UMP Armand JUNG, président du Groupe d’étude sur les langues régionales, et d’autres députés de tous bords, Victorin LUREL estime en effet que la décision du Conseil constitutionnel rend plus que jamais nécessaire de légiférer pour protéger les langues régionales."

lundi 23 mai 2011

Je rêve encore

Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir.  

                                                                                                                                          Aimé césaire  
  
Mes premiers descendants viennent de la côte d’Afrique. Comme des bêtes sauvages enchaînés dans une calle, vendu de pays en pays, cargaison après cargaison. Les grands vendeurs et grands acheteurs dans le village nommé Boyo Quisqueya font débarqués mes premiers grands parents, cargaison par cargaison. Le premier grand commandeur avec ses alliés ont violé mes sœurs et enchaîné mes frères avec des chaînes d’aciers. Ils ont scellé la peau de mes cousins de fers brûlants comme des chevaux sauvages.
  
Le premier Grand Héros de mon village s’appelait Toussaint Louverture. Ils l'on embarqué dans un bateau au Fort de Joux jusqu’à sa mort. Et... Je rêve de ramer la barque de Gonaïbo au monde entier et réclamer justice pour le cerveau de ce vieux révolutionnaire.
  
Notre premier libérateur s’appelait Jean-Jacques Dessalines. De son cheval de guerre il nous libère de la chaîne d’acier. Des nuits... je rêve. Je rêve toujours du tam-tam sonore et des tambours d’Afrique. Je rêve encore le jour qu'ils ont brûlé mes dieux, le jour où ces bourreaux ont détruit mes plantes médicinales.
  
Aujourd’hui mal-mené, nous sommes envahi d'hommes étranges qui circulent sur la rue de notre Liberté comme sur un sentier de guerre. Je rêve. Je rêve encore le jour où ils ont essayé de tuer notre histoire, notre culture. Je sens encore une fois, le Tam-tam du tambour des cérémonies du bois caïman qui traverse mes reins et mon esprit pour me transcender.
  
Le tout nouveau qui habite notre Île avec ses fils nous ont violé. Pauvres enfants! Ils ont souillé notre jeunesse. Nous ont chassé du pays lointain. Là ou ils ne nous respectent pas. La misère de notre terre coulent dans leurs gazettes. Pourtant ils habitent ma maison, ils mangent mes viandes fraîches, ils jouissent mon soleil mes plages. Aujourd’hui notre Quisqueya à nous est habitée par ces chefs. De haut vers le bas ils circulent en casque bleu.  

Je sens dans mes reins le rythme du tambour de l’Afrique. Le tam-tam sonore de mes ancêtres dans la vielle canoë qui traversait la mer des Amériques pour aider à leur profitabilité à Savannah. Je rêve. Je rêve et je rêve encore de voler plus haut que l’aigle noir. Au-dessus de toute l’Amérique, de toute l'Asie, de toute l'Afrique, de toute l'Océanie, de toute l'Europe et retourner vers Quisqueya, marcher la tête haute comme un soldat de l’armée indigène vers vous autres frères et sœurs de vous demander mains fortes Pour récupérer Quisqueya.


Thélyson Orélien

De l'avilissement

On ne se grandit pas en avilissant l'autre ou dans l'avilissement de l'autre.


Tony Mardaye

dimanche 22 mai 2011

Discours d'Aimé Césaire lors de l’inauguration de la place du 22 mai à Trénelle, à Fort de France- Martinique


"Schoelcher Philanthrope français libérateur des noirs, j’imagine cette définition de quelque dictionnaire qui eut comblé d’aise gouvernement et préfet. Et en effet, cette phrase résume assez bien le Schoelcher du schoelchérisme officiel.

Car vous le savez depuis quelques temps et pour faire pièce aux partis de gauche qui avaient déterré Schœlcher du grenier poussiéreux où l’avaient relégué les principes de la 3è et 4è république, les officiels de la 5è république véritables imposteurs sont repartis à la conquête de Schoelcher et fêtent Schoelcher à leur manière c’est à dire sans le peuple bien sûr mais avec préfets, généraux et amiraux.

Eh bien ce Schœlcher ce n’est pas le nôtre et je dois à la vérité de dire qu’il n’a avec le vrai Schœlcher qu’un rapport très lointain.

Quant au vrai Schœlcher, si nous pouvions l’interroger aujourd’hui sur son vrai rôle dans l’histoire de l’abolition de l’esclavage, j’imagine bien sa réponse et que sans renier son action, sans taire les épisodes de son combat, il se fut bien gardé de passer sous silence le rôle de ces combattants de l’ombre et de la nuit que furent les nègres marrons et les insurgés nègres.
C’est Schoelcher lui même qui le note. Écoutons Schoelcher : « Il ne s’écoule jamais dix années sans que les noirs ne protestent par quelques violence contre l’état où on les maintient. Voyez à la Martinique seule et sans remonter plus haut que 1811.

En 1811 : révolte
En 1822 : révolte
En 1823 : révolte
En 1831 : révolte, la conjuration générale, elle éclate au cri de 
la liberté et la mort ! En trente ans quatre cinq insurrections de Nègres ! ».

Eh bien ces chiffres ne constituent pas une banale statistique de nature à satisfaire les esprits curieux d’histoire. Ils établissent au contraire un point capital à notre débat et illustre une vérité philosophique et sociologique fondamentale.

Cette vérité je pourrai en demander la formulation à Karl Marx ou à Lénine. Pour la circonstance j’aime mieux la demander à Victor Schoelcher. Écoutons donc Victor Schoelcher :

Depuis qu’il y a eu réunion d’hommes, les opprimés n’ont jamais rien obtenu des oppresseurs que par la force, et si chaque pas de la liberté est marqué de sang, c’est une nécessité qu’il faut reconnaître avec moi, mais dont on ne peut accuser que l’impuissance ou la méchanceté providentielle.

1848 n’a-t-elle pas constitué la divine surprise, la divine exception, à cette loi d’airain et de sang ? Et parler de 1848, n’est-ce pas précisément évoquer une époque particulièrement faste, où par un bonheur inouï, des hommes de conscience auraient, réveillant toute une Nation à la beauté des sentiments altruistes, obtenu d’elle l’abrogation d’un régime colonial inique.
Ce qui aurait dispensé notre peuple d’une action violente et épargné à la société martiniquaise un bain de sang ? Eh bien non ! Dans l’histoire coloniale il n’ y a place ni pour l’idylle ni pour la bucolique ni pour les nuits du 4 août, ni pour les vaines amourettes, et Schœlcher a raison de dire et de penser que, même dans le meilleur des cas, c’est encore et toujours la violence qui est l’accoucheuse de l’histoire. Et c’est pourquoi, malgré le décret du 4 Mars 1848, malgré le décret du 27 avril 1848, il fallait quand même qu’il y eut un 22 mai 1848.

On connaît Ces faits : En février 1848, une révolution éclate à Paris, qui renverse la monarchie de Louis-Philippe. Un gouvernement provisoire est formé dans lequel rentre Victor Schœlcher, et un des premiers actes du Gouvernement ainsi formé est de décider la constitution d’une commission ad hoc, pour préparer l’abolition de l’esclavage. Cela c’est le décret du 4 Mars 1848.La Commission se met au travail et le 27 avril, toujours à l’instigation de Schoelcher, obtient du Gouvernement qu’il publie un second décret : c’est le décret du 27 avril, lequel stipule en son article 1er :"l’esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions françaises deux mois après la promulgation du présent décret dans chacune de d’elles". Alors me direz-vous, tout était joué. Eh bien non. tout n’était pas joué.

Encore deux mois à attendre. Que dis-je trois mois, peut-être quatre.Calculez bien : Ce temps que le décret arrive aux colonies et soit promulgué : il faut un mois ; donc cela nous amène à la fin de mai ou à début juin. Deux mois après, cela nous amène au mois d’août.Et c’est bien ce que voulaient les planteurs. Ils s’en cachaient à peine : il y avait une récolte à enlever et il fallait obtenir de la main d’oeuvre servile un dernier service. Tel était le calcul. Schœlcher n’en fait pas mystère :« Tous les planteurs réunis à Paris, écrit-il, suppliaient la Commission de reculer au moins l’abolition définitive jusqu’au mois de juillet pour laisser, disaient-ils, à la récolte le temps de s’achever ».

Attendre juillet Attendre Août ?Et puis qui sait ? Qui sait si à la faveur des événements, on ne pourra revenir sur la mesure d’émancipation prise dans un moment d’euphorie ou d’affolement général ? il faut croire que ce n’était pas mal raisonné puisque dès Mai 1848, la République passe à la réaction et vous connaissez les terribles massacres d’ouvriers qui furent perpétrés par le Général Cavaignac et qui firent des journées de juin 1848 à Paris, une manière de répétition générale des massacres de la semaine sanglante qui marquèrent la fin de la Commune de Paris quelque 23 ans plus tard.

Et alors il est permis de se demander, dans de telles circonstances, et clans une telle ambiance de réaction forcenée, que fut devenue la loi d’émancipation.

Pour ma part, j’ai de bonnes raisons de croire qu’elle aurait été tenue pour lettre morte, sinon purement et simplement abrogée.
Voilà qui suffit à Légitimer l’entrée en scène de nos ancêtres, une scène sur laquelle ils n’avaient pas été invités, en mai 1848.

Spontanéité des masses ? non pas. mais sûr instinct révolutionnaire. Quoi qu’il en soit, dès le décret du 27 avril, une pluie de conseils s’abat sur Ces malheureux, esclaves. Ils avaient attendu deux siècles. Et tous ces conseils rendaient le même son, répétait jusqu’à satiété le même leitmotiv : if faut attendre, il faut patienter. Patientez, leur avait dit le Ministre Arago Patientez, leur répétait Perrinon en termes, il faut bien le dire, assez niais : « Aux noirs nous recommandons la confiance dans les blancs. A ceux-ci la confiance dans les noirs ; à toutes les classes, la confiance dans le gouvernement. Patience, espérance, union, ordre et travail, c’est ce que je vous recommande »

Husson, Directeur de l’Intérieur à la Martinique "Vous avez bien appris la bonne nouvelle qui vient d’arriver de ’France, Elle est bien vraie. La liberté va venir. Ce sont de bons maîtres qui l’ont demandée pour vous. Mais il faut que la république ait le temps de faire la loi de liberté. Ainsi rien n’est changé jusqu’à présent. Vous demeurez esclaves jusqu’à la promulgation de la loi " Mes amis ayez confiance et patience".

Mais les nègres de la Martinique en décidèrent autrement. Ils avaient attendu deux siècles. Ils jurèrent de ne pas attendre une seconde de plus. (... ) Le 22 Mai 1848 à Saint-Pierre la population esclave se soulève. (...) Le Gouverneur Rostoland cette fois ci comprend et ce fut l’arrêté du 23 Mai 1848.

Le 22 mai 1848 à Saint-Pierre la population esclave se soulève, occupe la ville, incendie l’habitation des Abbayes, livre de sanglants combats au cours desquels 35 personnes trouvent la mort... Le Gouverneur Rostoland cette fois ci comprend et ce fut l’arrêté du 23 mai 1848 : article 1er : L’esclavage est aboli à partir de ce jour à la Martinique.

Eh bien, martiniquais et Martiniquaises, voilà l’événement que nous célébrons aujourd’hui et que commémore la statue émouvante de René corail : une liberté non pas octroyée mais arrachée de haute Lutte ;


Une émancipation non pas concédée mais conquise, et qui enseigne à tous et d’abord aux martiniquais eux-mêmes, que s’il est vrai que la Martinique est une poussière, il y a cependant des poussières habitées par des hommes, qui méritent pleinement le nom d’hommeset cette assurance voyez-vous, est de celles qui nous autorisent à regarder le présent avec plus de fermeté et de toiser l’avenir avec plus d’insolence.

Regarder le présent avec plus de fermeté et toiser l’avenir avec plus d’insolence. Et maintenant regardez la statue de René Corail : c’est une femme, une négresse, peut-être la Martinique, qui, soutenant son enfant blessé d’une main, peut-être son enfant mort, brandit de l’autre main une arme, elle ne pleure pas, elle bat.

Regardez et souvenez-vous des autres statues de la liberté que vous avez vues et qui commémorent le même événement. rappelez-vous la statue de Schoelcher qui est devant le Palais justice de Fort-de-France : c’est une jeune fille dont les chaînes viennent de tomber et qui envoie un baiser de reconnaissance à son libérateur Victor Schoelcher Lequel d’une main l’enveloppe d’un grand geste paternel plein de bonté et l’autre lui montre le chemin.

L’oeuvre est assez belle. Mais retenez l’inspiration : C’est l’oeuvre d’un blanc. Et puis il y a une autre statue : C’est un bronze d’assez belle facture appartient à la mairie de Fort-de-France. Elle représente un nègre tordu de douleur dont la (France, en un geste violent, vient de rompre les fers dont elle brandit victorieusement les morceaux. Oeuvre déclamatoire peut-être, mais qui n’est pas sans puissance. Mais ici encore : retenez l’inspiration. C’est l’oeuvre d’un blanc et qui à sa manière est à la gloire du blanc libérateur.

Et puis maintenant comparez la statue de René Corail, artiste martiniquais. Ici le nègre n’est plus l’objet, il est le sujet. Il ne reçoit plus la liberté Il la prend et on nous le montre la prenant. Une grande négresse , larme à la main, maniant son arme, comme ses ancêtres la sagaie. Eh bien cela, c’est la vision martiniquaise de la libération des nègres Et seul un Nègre pouvait l’avoir. Et c’est parce que René-Corail la rendue, cette vision, avec fougue et éclat que je salue en lui" un grand artiste nègre et un grand sculpteur antillais.

Martiniquais et Martiniquaises,nous n’avons guère à la municipalité de Fort-de-France, l’habitude des inaugurations. Eut-il fallu en faire, il aurait fallu les multiplier et c’eut été vous prendre beaucoup de votre temps et de votre attention. C’est pourquoi je profite de l’inauguration de la statue de René-Corail pour porter à votre connaissance, deux décisions de votre Conseil Municipal ; deux décisions qui comme la loi le veut, prendront effet dans une quinzaine de jours. La première est de donner à la place sur laquelle nous sommes aujourd’hui, le nom de place du 22 mai.

La dernière est - et je vous demande d’y faire attention - de donner à la rue qui aboutit à cette place, en venant de Trénelle, le nom de Gérard Nouvet, Ce jeune lycéen, martyr qui est tombé sous les balles ou sous la grenade de la police lors du voyage de Messmer. Quel rapport me direz-vous, avec le 22 Mai 1848 ? Quel rapport avec Victor Schoelcher ?Eh bien je le dis tout net :Gérard Nouvet prend désormais place dans le long martyrologue de notre peuple, à côté des Martiniquais et des Martiniquaises tombés au cours des siècles, victimes du colonialisme et du sadisme policier. Et comme pour le venger, il y a toute une jeunesse, il y a pour accuser les bourreaux aujourd’hui comme hier, la voix de Victor Schoelcher. Écoutons le une fois de plus :"Envers les masses comme envers les individus, la meilleure voie pour gagner les coeurs est la persuasion. De la blessure d’une baïonnette gouvernementale jaillit une source de vengeance. Monte et malédiction à ceux qui l’oublient. " Puisse Terrade entendre ! Puisse Terrade comprendre !

Martiniquais et Martiniquaises :
Nous voilà donc devant cette statue de la liberté martiniquaise. Voyez où elle est placée : aux confluents de trois rues au bout de la rue Jean-Jacques Rousseau au bout du Boulevard Patrice Lumumba au bout de fa rue Gérard Nouvet Trois rues, trois symboles :
- Jean-Jacques Rousseau : Pensée révolutionnaire
- Patrice Lumumba . L’action révolutionnaire anticolonialiste
- Gérard Nouvet : La jeunesse martyre, victime des exactions colonialistes

Et c’est vrai toutes ces voies :la pensée honnête, donc révolutionnaire ; L’action courageuse ;Le martyr innocent résument toute fraîche innocence d’un peuple.

Tout cela mène à une même paie la liberté. La liberté martiniquaise. C’est donc en cette place, en ce point de convergence qu’il convient plus que jamais de crier, en ce 22 Mai 1971, avec toute notre foi et toute notre certitude : vive la Martinique !

Pour ce 22 mai en Martinique

Monument de l'Anse Caffard : photo Évariste Zephyrin


Pour ce 22 mai date de la commémoration de l’abolition de l’esclavage à la Martinique, si j’ai une pensée pour le peuple martiniquais, une pensée pour mes compatriotes en ce jour si particulier, qui nous renvoie à l'histoire, au passé traumatisant de naguère,  elle se concrétiserait  dans cette phrase : « Brise tes chaînes, sois libre de tes choix et de tes déterminations, libère-toi de tes peurs afin d’entrer de plain-pied  dans ce millénaire, fier et debout,  sois fier comme le jour où nos ancêtres ont arraché leur liberté où ils ont défait les chaînes de l’esclavage ! »                                                                                                  


Tony Mardaye

samedi 21 mai 2011

L'homme et ses peurs

Le rôle des fous est de  questionner notre propre entendement, notre propre folie, le rôle des prédicateurs est de faire peur, nous mettre face à notre fragilité et finitude. 


Tony Mardaye

jeudi 19 mai 2011

Aimé Césaire - Discours sur le colonialisme

Salon du Livre de Châtenay-Malabry & Conférence de Suzanne Dracius samedi 28 mai à Sceaux


- Conférence, lecture et dédicaces de Suzanne Dracius, Prix de la Société des Poètes Français pour l'ensemble de son oeuvre,

 le samedi 28 mai 2011 à 11 h à la bibliothèque municipale de Sceaux,

7, rue Honoré-de-Balzac.
 Tél. : 01 46 61 66 10.

(Entrée libre.)

 Interview :
 "Suzanne Dracius, une femme" dans Sceaux Magazine :

- Salon du Livre de Châtenay-Malabry :
Samedi 28 mai 16 h -17 h
Hommage à Aimé Césaire et à Edouard Glissant
Avec Suzanne Dracius
Signatures de "Plumes rebelles", "Pour Haïti", "Exquise déréliction métisse", Prix Fetkann etc.

Le programme  du salon du livre de Chatenay-Malabry

Plumes rebelles en Guadeloupe et au Marché de la Poésie à Paris



— EN GUADELOUPE :

rencontre littéraire autour de la présentation de l'ouvrage collectif PLUMES REBELLES, anthologie de l’Outre-mer français d’Amérique d’hier et d’aujourd’hui (textes & analyses), ouvrage collectif coordonné par Suzanne Dracius (Prix de la Société des Poètes Français pour l’ensemble de son oeuvre).

SAMEDI 21 MAI à 19 h au showroom de la cave 20/20 des rhums Damoiseau, à l'adresse suivante :
Damoiseau Distribution - Parc d’activité “La Providence” - ZAC Dothemare Sud - 97139 ABYMES (derrière le centre commercial Milénis)

en présence des écrivains, poètes et universitaires ayant participé à l'ouvrage (Ernest Pépin, Suzanne Dracius, Max Rippon etc.).
Débat, lectures, dédicaces de l'ouvrage " Plumes rebelles ".
(Entrée libre)



— À PARIS :

Les éditions Desnel seront au Marché de la Poésie, place Saint-Sulpice, Paris 6è - Métro Saint-Sulpice ou RER Luxembourg (entrée libre) et vous convient :
- DIMANCHE 29 MAI sur le podium central du Marché de la Poésie de 14 h à 14 h 45 : Suzanne Dracius, Ernest Pépin, Jyb etc. :
Présentation de PLUMES REBELLES


Lectures de textes extraits de :
• PLUMES REBELLES : Césaire, Damas, Maran, Rupaire, Fanon, Monchoachi, Tirolien, St-John Perse, Dracius, Pépin et autres Plumes rebelles d’hier et d’aujourd’hui…
• de POUR HAITI (collectif coordonné par Suzanne Dracius)
• et d’EXQUISE DÉRÉLICTION MÉTISSE de Suzanne Dracius (Prix Fetkann)
En savoir plus sur Plumes rebelles : cliquer ici :
- Dimanche 29 mai à partir de 15 h sur le stand 224 - 226 : dédicaces de Suzanne Dracius, Ernest Pépin et Jyb, suivies de notre Ti Punch Poétique.
Signatures sur notre stand 224 - 226 :
Plumes rebelles
Pour Haïti
Exquise déréliction métisse (Prix Fetkann)
Toxic Island etc.
Vendredi 27 mai :
• Dédicaces de Suzanne Dracius de 14 h à 22 h 30.
• Dédicaces d’Ernest Pépin de 14 h à 20 h.
Samedi 28 mai :
• Dédicaces d’Ernest Pépin de 14 h à 18 h.
• Dédicaces de François Teyssandier de 17 h à 17 h 30.
• Dédicaces de Suzanne Dracius de 19 h à 22 h 30.
Dimanche 29 mai :
• Dédicaces de Suzanne Dracius de 15 h à 22 h.
• Dédicaces d’Ernest Pépin de 15 h à 20 h.
* Ti punch poétique de 18 h à 19 h.
- Lundi 30 mai :
• Dédicaces de Suzanne Dracius de 14 h à 20 h.
Cliquer ici pour voir le plan et la liste des participants :
Programme du Marché de la Poésie :
http://poesie.evous.fr/-Marche-de-la-Poesie-.html

mercredi 18 mai 2011

Gary Victor


Gary Victor est né le 9 juillet 1958 à Port-au-Prince (Haïti). Agronome de formation, son métier lui permet de découvrir et de décrire la campagne haïtienne. De 1976 à 1983, Gary Victor publie des nouvelles dans le journal d'état, Le Nouveau Monde et, par la suite, dans le quotidien Le Nouvelliste, où il est chroniqueur de 1983 à 1990 où il publie plus d'une centaine d'articles sur la culture, la politique et la société. En 2000, Victor s'est lancé dans l'écriture pour la jeunesse avec sa série « Djamina » parue dans Le Petit Nouvelliste.
 
Victor a publié neuf recueils de nouvelles. Son style incisif met en scène différents aspects de la vie sociale haïtienne, justement évoquée par des personnages typiques (Albert Buron ou Profil d'un homme d'une élite, 1988, ou bien Sonson Pipirit ou Profil d'un homme du peuple, 1989), personnages qui deviennent des types de la réalité haïtienne.

dimanche 15 mai 2011

AU THEÂTRE D'IVRY ANTOINE VITEZ JEUDI 9 JUIN 2011


18h   Rencontre avec les artistes autour des spécialités proposées par l'association Coeur Caraïbes

20h "Accordanse" - Après 15 ateliers chorégraphiques conduits par la Cie Norma Claire et à partir des spectacles "Mêlés" et "Together vite", les élèves de CE2 de l'école Maurice Thorez présentent leur travail.
Ce projet conçu en coopération avec Nathalie Médeville institutrice et financé par le Théâtre d'Ivry, s'est enrichi d'une collaboration avec le Centre National de l'Immigration.

A 20h 15 concert évènement avec Les Frères Dodo Twoubadou
et Mimi Barthélémy, Norma Claire, Mariann Mathéus, Dédé Saint-Prix

Sur toutes les ondes on entendait parler de la malédiction pesant sur Haïti.
Il y avait déjà la misère et voilà que les dieux envoyaient un tremblement de terre !
Mais le peuple de Haïti est riche de créativité; un peuple debout qui invente sa vie et se bat.

Pour assister à cette soirée, il vous suffit de réserver au 01 46 70 21 55 et d'arriver avec des crayons de couleurs (les feutres et les pastels sont acceptés) et des feuilles de dessin qui seront transmis aux enfants d'Haïti par les musiciens.

Avec la participation de :

Sélection de la Librairie Envie de Lire - "Et si l'on ne faisait pas des idées qu'un commerce, du livre qu'un produit, du fonds qu'un stock, du lecteur qu'un client ?" http://www.envie-de-lire.fr/
Timoun Koté Ayiti - Notre objectif : combattre l'illéttrisme et la délinquance par l'éducation et la formation. www.timoun-kote-ayiti.com
Lékòl Bèlè Kalennda Danmyé - A pour objectif de promouvoir le bèlè et la culture afro-martiniquaise. Facebook.com/lekol.bele.paris
Moovance Haïti - Créer un lien à travers des actions solidaires qui aident à réfléchir et se projeter dans l'avenir, d'être "citoyen du monde". www.haiti-moovance.com
Comptoir de Ressources et d'Implications Citoyennes - Développer de nouvelles pratiques de coopérations économiques, écologiques, culturelles et de mixité sociale.
Kokoya - L'objet est de promouvoir l'échange et l'expression de l'art sous toutes ses formes, l'accès à la culture pour tous et de la mixité.
Forum Social à Ivry - Espace de rencontre des organisations et personnes à Ivry qui partagent les aspirations des peuples de France par le "mouvement altermondialiste".
Le Secours Populaire Français - Accueille toutes les personnes ou familles en difficulté, mène également une action d'envergure en Haïti. http://www.secourspopulaire.fr/
Les Haïtiens en France pour le Développement de Fossénaboth Artibonite (Haïti) - Promouvoir la solidarité sous toutes ses formes, intervenir dans les domaines de la pauvreté, de la santé et développer des actions à caractère culturel.
Terre Natale Haïti - Faire découvrir les richesses de la culture haïtienne et la faire partager en réseau, nouer des contacts avec des associations locales oeuvrant autour de la jeunesse, ouvrir un centre culturel sur place pour permettre des échanges entre les jeunes d'ici et de là-bas.

CARNAVAL . D'où vient exactement " le Touloulou " ?

Auteur d'un ouvrage sur le carnaval il y a une dizaine d'années, Aline Belfort a travaillé plus récemment sur l'origine du toulo...