Emily Apter est une philosophe américaine, professor of French and Comparative Literature à NYU. Elle est une importante théoricienne de la traduction, et a écrit notamment The Translation Zone: A New Comparative Literature (Princeton University Press, 2006), Continental Drift: From National Characters to Virtual Subjects (University of Chicago Press, 1999), Feminizing the Fetish: Psychoanalysis and Narrative Obsession in Turn-of-the-Century France (Cornell University Press, 1991).
Séminaire de l’Institut du Tout-Monde 2010-2011
La créolisation des pensées,imaginaires et écritures le mardi 29 mars de 19h à 20 h 30 au NYU Paris, 56 rue de Passy.
Partenariat entre l'Institut du Tout-Monde, l'Université de Paris 8
et l'Agence Universitaire de la Francophonie
La créolisation est un processus distinct du métissage. Elle dessine un schème de relation qui transforme les éléments réunis et les mobilise dans un devenir de l'échange. L'étude de ce phénomène culturel et linguistique doit s'exercer à l'écart d'une morale et d'un progressisme qui valorisent le mélange par principe. Observer puis comprendre ces dynamiques imprévisibles, souvent violentes, supposent une attention intellectuelle, visuelle et auditive aux figures de pensée et d'imaginaire telles que l'hétérogenèse, la greffe et la métamorphose.
Cette notion de créolisation a été initiée par Edouard Glissant. Elle a été développée sous d'autres noms et par d'autres théoriciens pour penser les identités postcoloniales (hybridation, liminalité, interstices…). À partir d'une écologie de la mondialité, elle permet de concevoir des modélisations pour la philosophie et les sciences du vivant. Elle inspire aussi des créations littéraires et artistiques aux dénominations encore incertaines (littérature-monde, baroques, art relationnel…). L'enjeu de ce seminaire sera d'interroger les extensions de la créolisation, sa pertinence descriptive et sa puissance manifestaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire