Qui imagine un Mongo Béti ou un Wole Soyinka, qui ont pourtant passé des décennies de leur vie dans leur «ancienne métropole», consacrer un livre de 180 pages à batailler avec le Français ou l’Anglais «de souche» pour le convaincre de sa stricte appartenance à la même patrie que lui ?
Dès qu’un Franco-Africain écrit dans le style «je suis intéressé personnellement au destin français», il est sûr de faire un tabac dans l’Hexagone. Mais ce succès est très précaire. Il suffit d’aller le demander à Koffi Yamgnane, ou même déjà à Rama Yade! Pourtant que ne sont-ils prêts à fournir comme effort pour se faire accepter! Alain Mabanckou dit comment sa «conception de l’identité dépasse de très loin les notions de territoire et de sang.»
Déplorable reniement de soi
Que veut donner à penser Alain Mabanckou à la jeunesse de son pays d’origine, le Congo-Brazzaville, lorsqu’il écrit ceci dans son livre, pour dire comment il devrait bien être considéré comme un Français:
«je m’exprime et enseigne en français, pour les Américains je suis donc naturellement un Français»?
Le traumatisme de la défaite de l’Afrique est-il à ce point profond que même un auteur de la trempe d’un Alain Mabanckou, éprouve le besoin de jeter ses origines pour se réclamer de la patrie du général De Gaulle? Décidément, on dirait qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez ces auteurs d’Afrique francophone consacrés en France. Combien ça leur rapporte de se ridiculiser avec une telle délectation?
Qui leur passe cette commande? On ne voit pas si souvent le Libanais en Côte-d’Ivoire, le Grec au Cameroun ou le Français au Gabon expliquer, au bout de cinq générations de présence de sa famille dans ces pays, comment il est devenu Ivoirien, Camerounais ou Gabonais. Lorsqu’ils sont devenus citoyens de ces pays, ils assument une certaine discrétion à cet égard. Cette pudeur-là a du sens!http://www.slateafrique.com/85007/la-fatigue-d%E2%80%99alain-mabanckou
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire