Vue depuis un des quais du Malécom sur le chouval bwa (manège) |
Au fond les pitons du ou les mornes du ? |
Fumeurs de cannabis |
Pour ces vieilles personnes ce sont les péchés de l'humanité et la mauvaiseté de l'homme, encore plus du nègre, qui nous précipite vers cette fin des temps.
Les tourterelles se protègent de la pluie |
Malgré les exhortations à ne rien entreprendre, les sollicitations à rester au lit, je suis quand même sorti, un petit tour sur le bord de mer afin de m'insuffler l'âme des gens, de m'animer de l'âme du pays.
Le quai |
Ce soir nous avions un grand grec, un historien, il racontait aux autres l'épopée de Clovis et du vase de Soissons, des généraux romains, de Jules César, et j'en passe...
J'ai aussi revu la jeune femme de la dernière fois, celle en peine de cœur qui pleurait de tout son soul, cette fois-ci elle était en joie, rieuse et amoureuse, collée à son petit ami...
La jeune fille |
En face, les voyageurs qui attendent une navette maritime |
L'alizé souffle, sa froideur me cingle le corps, je me dis que la petite laine dont je me moquais naguère serait la bienvenue.
Je regarde et scrute ce qui m'environne, peu de pêcheurs à braver l'interdiction de pêche dans la baie des Flamands à cause de la pollution au chlordécone, dans le ciel des frégates tournoient, d'autres sternes les rejoignent. A mes pieds, une tourterelle chasse une « colombe », plus loin un zagayak (petit crabe) téméraire, s'approche de moi pour manger les miettes de mon gâteau...
Le quai on s'accoste les paquebots de croisières |
Le crépuscule s'annonce, mais point de coucher de soleil ou de ciel en feu, la nuit vient tout simplement. Au pied du quai des poissons sautent pour échapper à un prédateur. Et voilà que le vol d'un oiseau me surprend, il fait nuit, un kayali se pose sur les bords du quai, je le photographie et retourne à mes contemplations de la nuit.
Il n'y a pas foule sur le Malécon (Bord de mer), les gens se sont raréfiés comme la pluie à la saison du carême, les commerces en pâtissent, ils sont désertés, les bars vides comme les poches de la déveine, dans les restaurants les tables esseulées côtoient des serveuses au sourire rare.
La nuit chemine, l'heure de regagner mes pénates s'amorce, j'avance dans la ville, la pluie survint, je m'abrite dans le snack Elizé en face de la Savane, commande un menu madras et un jus de prune de cythère.
Sainte Thérèse, un quartier de Fort de France |
La pluie cesse, de retour à la maison, je suis accueilli par le chant des petites grenouilles, un chant plus dense que d'habitude, elles fêtent la pluie.
Evariste Zephyrin
texte et photos
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