dimanche 19 juillet 2009

Le chantre de la négritude ressuscité



«Papa Césaire» projeté en avant-première à Alger

D’une durée de 57 minutes, cette production réalisée par Sarah Maldoror retrace le parcours de celui qui fut l’initiateur du mouvement de la négritude et un militant anticolonialiste chevronné.

«Fier d’être noir», Aimé Césaire n’aura de cesse, tout au long de 40 années d’écriture de le clamer à travers des textes littéraires et des poèmes engagés.
Projeté en avant-première, au cours du Festival international du cinéma d'Alger, entrant dans le cadre du 2e Festival culturel panafricain, «Papa Césaire», à travers un ensemble de témoignages d’amis et de proches de l’écrivain martiniquais, revientsur les étapes charnières qui ont jalonné son parcours littéraire et qui ont forgé son statut de combattant pour la liberté des peuples et l'anticolonialisme.
N’ayant eu de cesse de dénoncer le colonialisme français, et se plaçant en grand défenseur des racines africaines des peuples noirs, Aimé Césaire n’a jamais failli -et ce jusqu’à sa mort- de dénoncer le racisme et les campagnes d’assimilation culturelle prônée par le colonialisme.

La réalisatrice confiera qu’après la mort de Césaire, elle voulait savoir ce que les gens pensaient de lui. A sa grande déception, elle s’est rendue compte que les gens ne le connaissaient pas.

Tout en indiquant qu’il était l’un des plus grands poètes des temps modernes, elle ajoutera qu’il était «un homme très simple et généreux et, je tenais, à travers ce film, à le montrer à tous ceux qui ne le connaissaient pas encore». Né le 26 juin 1913 à Basse- Pointe, en Martinique, Aimé Césaire est l'un des fondateurs du mouvement littéraire de la négritude et un anticolonialiste résolu. Député durant la période allant de 1946 à 1993 puis maire de Fort-de-France de 1945 à 2001, il avait pris ses distances avec le Parti communiste français (PCF) pour créer en 1957 le Parti progressiste martiniquais.

Parallèlement à sa carrière politique, il continue son oeuvre littéraire et sa pièce, «La tragédie du roi Christophe», publiée en 1963, sera interprétée dans toute l'Europe. Lancé dans les années 1930, le mouvement de la négritude dont il était l’initiateur et qui a été porté à bout de bras par des écrivains comme Léopold Sédar Senghor, Léon Gontran Damas et Guy Tirolien se définissait comme «la négation de la négation de l'homme noir».

Réunissant l’ensemble des valeurs culturelles de l’Afrique noire, la négritude est, selon Senghor «un fait, une culture. C'est l'ensemble des valeurs économiques, politiques, intellectuelles, morales, artistiques et sociales des peuples d'Afrique et des minorités noires d'Amérique, d'Asie et d'Océanie». Pour Césaire, «ce mot désigne en premier lieu le rejet. Le rejet de l'assimilation culturelle, le rejet d'une certaine image du Noir paisible, incapable de construire une civilisation. Le culturel prime sur le politique».

Jusqu'à sa mort le 17 avril 2008, Aimé Césaire est resté fidèle à ses principes.


20-07-2009
Hassina A

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