vendredi 17 décembre 2010

"Des incarcérés"



THÉÂTRE AU MARIN "DES INCARCÉRÉS" de Christophe CAZALIS
samedi 18 décembre · 19:30 - 22:30
Au Marin à la Paroissiale à 19h30 + 0596 48 24 71 + 0696 09 85 49

Sous un déluge d'avanies
Par Roland Sabra à Fort-de-France le 14/11/2011

En effet la « critique » est sévère et le verdict sans appel.
Je pense que je n'ai pas "un ami" en la personne de SABRA,
cependant je me le dis souvent :
“Hervé, tu ne travailles sans doute pas assez le capital sympathie...”
N'étant pas, comme chacun le sait , critique, et persuadé que
l'honnêteté veut que l'on ne puisse être à la fois juge et partie
(..........), je me contenterai ici, de quelques constatations d'évidence :
- Un critique peut – et c’est le droit le plus strict - ne pas aimer une
pièce, mais il devrait néanmoins s'astreindre, sinon à un minimum
de courtoisie, du moins à une certaine maîtrise de son expression
verbale : critique ne se traduit pas nécessairement par règlement
de compte !
-
Concernant le style, un critique ne devrait jamais oublier que sa
propre critique est un écrit et RESTE et INFLUENCE et, qu'en
tant que tel, il est lui-même soumis à la critique littéraire. C’est
pourquoi il lui est généralement conseillé d'éviter erreurs de
syntaxe, fautes d'orthographe et tournures alambiquées, ces
dernières étant souvent considérées comme destinées à masquer
une malencontreuse incompréhension de l'oeuvre à analyser.
- 
Concernant la forme, une critique, qu’elle soit acerbe ou
louangeuse, n'est pas dispensée de suivre un plan précis, à
l’intention d’un futur spectateur encore ignorant, à l’évidence, de la
structure et de la thématique de la pièce,
avant d'entamer son exégèse.
Dans le cas contraire, le rédacteur de l’article risque de tomber
dans la confusion narratoire, travers qu'il adresse le plus souvent
à l'auteur, au metteur en scène ou aux acteurs...
- 
Du point de vue stylistique, le lecteur ne pourra manquer
d’apprécier l’utilisation d’une écriture simple et accessible. Une
formulation ampoulée et dédaigneuse est la pire ennemi du
véritable critique.

La pièce traite de l'enfermement et de l'incommunicabilité.
Souhaitons aux critiques lucides de reconnaître là deux des thèmes
fondamentaux de nos sociétés ambiguës.

DE DELUGE A Sabra
Cette critique mondaine en guise d'exécution, m'a un peu mis en
colère et pour finir consterné. Le ton est hargneux, vengeur au-delà
des arguments à proprement dit.

D'où tu parles Sabra ?
Alors descendons, mettons les choses au niveau de ta critique, au
niveau du moment où dans le spectacle "les deux personnages se
frappent dessus avec des massues gonflables d'hommes des
cavernes. " Un niveau que curieusement tu ne reconnais pas.
Cracher neuf fois sur dix sur ce qui se fait ici est bien ta “marque
déposée” ?
Tu fais penser au bourgeois gentilhomme, celui qui voudrait être
noble mais qui n'a pas les moyens de sa prétention. Un rustre.
J'entends démontrer en suivant le plan approximatif de tes
reproches, que tu n'es ni plus ni moins que le énième missionnaire
d’une pensée qui se voudrait encore dominante, reconnaissable au
caractère méprisant de ta phraséologie et aux injonctions
péremptoires qui expriment tes frustrations de mauvais
marionnettiste.

Une autre forme de ton inquiétant sentiment de supériorité te
pousse à exclure de tes analyses l'homme de la rue dont tu minimises
les capacités intellectuelles tout en provoquant chez le bourgeois une
complicité de façade, nourrissant tes textes de références
approximatives et inutiles de salonard.
Une question se pose : tes erreurs de lecture sont - elles volontaires,
- (On dit que tu es un enseignant du lycée Schoelcher, si tel est le
cas, cela n'est pas glorieux.) - tes erreurs de lecture sont-elles
volontaires donc ou tout simplement destinées à densifier des propos
qui se présentent trop souvent comme les billets d'humeur issus d'un
esprit tracassier, ivre de son statut auto – attribué d’inquisiteur de
l’intellect. ( Le Nom de la Rose de Jean-Jacques ANNAUD )
Tu n’es pas des nôtres, Sabra, non parce que tu es un étranger, mais
parce que tu es étranger à tout ce qui n'est pas toi, tu n'as aucune
ouverture d'esprit et aucun repère sur les codes dramaturgiques qui
gouvernent notre manière de mettre en création. D'abord en
direction des gens d'ici, et d'ici au monde, je veux et je prétends
rester moi même et parler la langue universelle du théâtre.
D'où tu parles ?


Une chose importante, jamais une de mes productions n'a été
aussi hétéroclite, aussi métisse, aussi riche de convergence.
Ta lecture est d'arrière-garde, va donc idolâtrer “la vieille
France”, Brigitte Bardot, Alain Delon et tous les "Louis".
D'où tu parles ?

Je n'ai rien à voir avec toi...
Parle-moi des Murs de Glissant et de Chamoiseau ou (celle- là est
belle, tu ne la comprendras pas) parle moi des écrits de Mona.
De “la voix bèf”.
Ou plutôt ne parle pas, n'écris pas, tais-toi !
Va dessiner des moutons.
Laisse nous accomplir nos légendes multiples et personnelles.
“ Va-t’en, lui disais-je, gueule de flic, gueule de vache, va-t’en je
déteste les larbins de l’ordre et les hannetons de l’espérance.
Va-t’en mauvais gris-gris, punaise de moinillon....”

- Alors Le plan Sabra -
Pour ceux qui l’ignorent encore, dévoilons rapidement les
principaux éléments de ce qui constitue ce qu’on peut appeler le
système pseudo - critique de Sabra :
- La moquerie et les jeux de mots déplacés.
Sous un déluge d'avanies / un jeu de mots grotesque avec mon nom,
facile mais pourquoi pas / puis avanies c'est à dire affront.. de ta
vision du théâtre sans doute.........
- Le mépris et la mise en question de l'intelligence d’autrui.
La première qualité d'un metteur en scène est semble-t-il de savoir lire. Savoir
lire un texte, de théâtre de préférence. La démonstration par l'absurde en a été faite par Hervé Deluge ..........

- La lecture mal dominée.
Henri un blanc des Antilles, ou simplement un blanc vivant aux antilles.... cet Henri, venu assister au mariage de sa soeur, Alycia / IL n'a jamais mis les pieds aux Antilles, relis le texte............

- L'arrêté d'aliénation et le sceau de puérilité.


Hervé Deluge dans le rôle d'Amédée s'engage sur le registre de la rouerie, del'infantilisme qui fait rire si facilement. Il en rajoute sur ce style insupportable de certaines publicités radiophoniques créoles qui associent la langue vernaculaire des Antilles à la puérilité, à la niaiserie. Par moment on croirait assister à un spectacle de clowns. D'un côté Monsieur Loyal le clown blanc, sérieux, rationnel et de l'autre l'Auguste le clown rouge frustre et outrancier. Il y a d'ailleurs un moment du spectacle ou les deux personnages de frappent dessus avec des massues gonflables d'hommes des cavernes. Des arts de la scène aux grotesques parodies de la piste, voilà le chemin qu'emprunte l'interprétation.On n'en dira pas plus sur ce que cette vision contient comme intériorisation ouassimilation de ce que l'on nommera par euphémisme le discours dominant.Donc il te faudrait du créole ennuyeux.

Ainsi je suis assimilé ? C'est donc toi le rebelle, comme dans le
spectacle que tu n'as pas compris. Puisqu'il s'agit d'un blanc qui en
France rêve d'être le « Harry RoselmacK ou l'OtHello, ou l'Obama »
l'homme qui pourrait lui ramener sa soeur. Il pourrait aussi s'agir du
rêve d'un frustré qui ne sera jamais un artiste, car il faut du
courage, de la folie, de l'amour et du talent..........derrière le
pseudonyme pompeux ne nous y trompons pas il y a bien quelque chose
de raté.

-
Les références pompeuses et la poésie douteuse
La querelle d'amoureux entre les tourtereaux Amédée et Alycia, vire à l’affrontement de type Burton-Taylor dans « La mégère apprivoisée » ou dans « Qui a peur de Virginia Woolf ». On est en plein contresens. Astrid Astier, que l'on a connue en d'autres temps et sous une autre direction bien meilleure a l'air perdu, flottant sur le texte comme sur ses hauts talons.

Sans commentaires... Ah si ! L'actrice se nomme ASTRID MERCIER.
- 
Le carré blanc et les origines.....du théâtreA la décharge du metteur en scène, on peut faire valoir au moins deux éléments.Premièrement il était difficile, voire impossible de passer dans la salle FrantzFanon après la performance éblouissante d'Alain Timar qui avec pour toutescénographie un carré blanc dessiné sur le sol, réinvente en permanence l'originedu théâtre............


Cette phrase est d’une rare bêtise. Le carré blanc et les
origines.....du théâtre, tu y étais toi ?
C'est de là que tu parles ?
Qu'est que tu veux dire en douce ?
Que le petit nègre n'avais donc aucune chance ? Que je n'étais pas
là au “ baptême du christ ”.........sorry bwana sorry !
Et à bas mes recherches sur les nuances flamboyantes des pigments
de mon carré de madras, les secrets “générationnels” de mes tapis
persans, ou les signes de mes hiéroglyphes.....
Et enfin la condescendance dans le « carré blanc........ »
Hervé Deluge est un acteur sympathique qui se fourvoie dans des rôles qui ne sont pas pour lui, plus proche de de Funés que de Jouvet il ne se trompe que d'un Louis. Mais après tout il se dit que Sartre croyait avoir réalisé une pièce drôle en écrivant « Huis clos ». Alors peut-être qu'après tout Deluge, en metteur en scène sartrien se définissant par ce qu'il fait et plus encore par ce qu'il ne fait pas, est-il le seul « vrai »
lecteur de Cazalis!!
Roland Sabra à Fort-de-France le 14/11/2011

SABRA,
Je n'ai que faire de votre condescendance : Enfant déjà, je
n’acceptais les bons points que de ceux que je considérais comme mes
maîtres. Je n'ai pas eu peur d'être petit, chez les grands (Jérôme
Deschamps) – et j'en suis revenu avec les honneurs. Et je n'exclus
pas de ne rien connaître au théâtre chaque fois que je participe à un
spectacle – Comme tout artiste véritable je pense.

Mais ce n'est pas parce que cette île est en pénurie de critique
qu'il faut prendre pour argent comptant les allégations du premier
pécore venu. “T'es l'accessoire de ceux qui vivent sur notre
indulgence.” (NTM.)
Recevez donc, Sabra, tout mon Mépris (GODARD, bien sûr.) pas
parce que c'est facile mais parce que c'est nécessaire.
Hervé DELUGE
CASE PILOTE le 10 12 2010

Au fait, même la date de ton article est fausse.
⁃ Décidément tu es en avance sur les temps anciens – lol !
⁃ "Des incarcérés"
Sous un déluge d'avanies
La première qualité d'un metteur en scène est semble-t-il de savoir lire.
Savoir lire un texte, de théâtre de préférence. La démonstration par
l'absurde en a été faite par Hervé Deluge qui présentait les 12 et 13
novembre derniers « sa lecture » du texte de Christophe Cazalis « Des
incarcérés ».

Ce texte remarqué, sans être pour autant vraiment remarquable est un huisclos, une réflexion sur le totalitarisme, sur l'enfermement, qu'il soitphysique ou identitaire. Un texte ambitieux dans son propos et dont laconstruction est en adéquation avec ce qu'il thématise. Un texte circulaire,dans le quel l'épilogue renvoie à ce qu'exposait le prologue. Un texte descience fiction ou plutôt d'anticipation, pour les plus pessimistes, qui décritune société totalitaire où l'on peut être arrêté, embastillé sans motifapparent et pour une durée indéterminée. Henri un blanc des Antilles, ousimplement un blanc vivant aux Antilles, soupçonné de terrorisme, estsoumis par l'Empire, c'est ici le nom du régime politique, à l'isolementcellulaire depuis un temps qui lui paraît infini. Vivant en permanence sousl'oeil de caméras qui enregistrent ses faits, gestes et dires, il va voir projetédans son espace carcéral Amédée un noir créolophone qui se révèlera êtreun traitre au service de l'Empire avant que l'on ne découvre que tout celan'était peut-être qu'un mauvais rêve. En effet on découvrira plus tard quecet Henri, venu assister au mariage de sa soeur, Alycia avec Amédée, s'estécroulé sous l'effet d'une absorption excessive de rhum, ivre mort et acauchemardé. La pièce pouvait s’arrêter là mais un dernier rebondissementduplique la scène d'ouverture à ceci près que maintenant c'est Henri qui estprojeté dans la cellule ou est détenu d'Amédée. Rêve, réalité, s'entrecroisentsans que l'on puisse décider de l'un ou de l'autre.

L'inversion des positions et donc le glissement des rôles suppose unesubtilité, un ambiguïté, un flou dans le jeu des personnages et c'est là que lamise en scène dérape. Hervé Deluge dans le rôle d'Amédée s'engage sur leregistre de la rouerie, de l'infantilisme qui fait rire si facilement. Il enrajoute sur ce style insupportable de certaines publicités radiophoniquescréoles qui associent la langue vernaculaire des Antilles à la puérilité, à laniaiserie. Par moment on croirait assister à un spectacle de clowns. D'uncôté Monsieur Loyal le clown blanc, sérieux, rationnel et de l'autrel'Auguste le clown rouge frustre et outrancier. Il y a d'ailleurs un momentdu spectacle ou les deux personnages de frappent dessus avec des massuesgonflables d'hommes des cavernes. Des arts de la scène aux grotesquesparodies de la piste, voilà le chemin qu'emprunte l'interprétation.On n'en dira pas plus sur ce que cette vision contient comme intériorisationou assimilation de ce que l'on nommera par euphémisme le discoursdominant.

A l'intrigue déjà passablement compliquée, Deluge ajoute une bonne dosed'incompréhension en dédoublant le rôle d'Henri, en effet à partir de lascène 10 c'est François Audran qui remplace Patrice le Namouric dans lerôle de Henri. Et là, vraiment on ne gagne pas au change. Ce que l'un tenaitsolidement à bout de bras, surtout dans les premières scènes, l'autre estincapable de le soulever de terre et croule sous un rôle trop grand maisbeaucoup trop grand pour lui. Comme un homme qui serait pasé par là, quiaurait vu de la lumière et qui serait entré.. sur le plateau. Il faut dire quetoute cette scène 10 est un naufrage. La disparition du seul comédien qu'il yavait sur le plateau accentue jusqu'à la caricature le côté amateur et lemanque de professionnalisme, ou de moyens, mais à ce niveau c'est toutcomme, de la prestation.


La querelle d'amoureux entre les tourtereaux Amédée et Alycia, vire àl’affrontement de type Burton-Taylor dans « La mégère apprivoisée » oudans « Qui a peur de Virginia Woolf ». On est en plein contresens. AstridAstier, que l'on a connue en d'autres temps et sous une autre direction bienmeilleure a l'air perdu, flottant sur le texte comme sur ses hauts talons.A la décharge du metteur en scène, on peut faire valoir au moins deuxéléments. Premièrement il était difficile, voire impossible de passer dans lasalle Frantz Fanon après la performance éblouissante d'Alain Timar quiavec pour toute scénographie un carré blanc dessiné sur le sol, réinvente enpermanence l'origine du théâtre: un texte et un comédien, une comédienne,et quelle comédienne, en l’occurrence! Deuxièmement on notera que lemanque de moyens est d'un grande cruauté quand il s'agit de figurer maisplus encore quand il s'agit d’illustrer, ce qui est une erreur, une situation descience fiction. Comment représenter un « corporil », un « lingator » ettous ces objets inventés d'un futur qui ne sera pas? Certainement pas avecdes sièges en plastiques transparents des années 60 du siècle dernier! Letuyau et le sas de communication entre la cellule et le dehors, imaginé parl'auteur deviennent un rideau de fil et un trépied sur roulettes, l’oeilomniprésent de la caméra, un abat jour descendu des cintres et le reste est àvau-l'eau. Par contre il y a un mur d'images réalisé par Fred Chanto, assezinutile, sans rapport avec ce qui se déroule sur scène, détournement d'unepossible paraphrase de Godard . Pas des images justes, juste des images.Hervé Deluge est un acteur sympathique qui se fourvoie dans des rôles quine sont pas pour lui, plus proche de de Funés que de Jouvet il ne se trompeque d'un Louis. Mais après tout il se dit que Sartre croyait avoir réalisé unepièce drôle en écrivant « Huis clos ». Alors peut-être qu'après tout Deluge,en metteur en scène sartrien se définissant par ce qu'il fait et plus encorepar ce qu'il ne fait pas, est-il le seul « vrai » lecteur de Cazalis!!


Roland Sabra à Fort-de-France le 14/11/2011

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