lundi 20 décembre 2010

Un universitaire béninois plaide pour l’organisation tous les deux ans du festival mondial des arts nègres

"APA-​Co­to­nou (Bénin) Les di­ri­geants afri­cains doivent se mo­bi­li­ser pour don­ner un sens réel au fes­ti­val mon­dial des arts nègres, afin de cé­lé­brer tous les deux ans, les ta­lents ar­tis­tiques du conti­nent, a es­ti­mé di­manche à Co­to­nou, Ni­co­las Hounk­pa­tin, so­cio-​an­tro­po­logue dans une uni­ver­si­té pri­vée de Co­to­nou, la ca­pi­tale éco­no­mique bé­ni­noise.

« Pour­quoi at­tendre qua­rante quatre ans après le pre­mier fes­ti­val mon­dial des arts nègres de Dakar pour or­ga­ni­ser la troi­sième édi­tion lorsque nous sa­vons que le but visé par ce fes­ti­val n’est autre que la va­lo­ri­sa­tion de la culture,ar­tis­tique du noir afri­cain », s’est in­ter­ro­gé Ni­co­las Hounk­pa­tin, en­sei­gnant cher­cheur.

Le pre­mier fes­ti­val s’est tenu à Dakar en 1966 dans la ca­pi­tale sé­né­ga­laise avec la re­pré­sen­ta­tion de toutes les ri­chesses ar­tis­tiques du conti­nent, no­tam­ment les arts plas­tiques , lit­té­ra­ture, mu­sique et danse.

Sa deuxième édi­tion s’est dé­rou­lée en 1977 à Lagos au Ni­ge­ria, soit onze ans après la pre­mière édi­tion de Dakar.

« Si la pre­mière édi­tion de ce fes­ti­val avait cé­lé­bré la ré­con­ci­lia­tion de l’Afrique avec elle-​même après des cen­taines d’an­nées d’épi­sode d’es­cla­vage, de dé­por­ta­tion et de co­lo­ni­sa­tion, la deuxième édi­tion a été celui de la confir­ma­tion », a-​t-​il ex­pli­qué, de­man­dant le réel motif de tant de re­port avant l’or­ga­ni­sa­tion de la troi­sième édi­tion.

« Si le re­port suc­ces­sif de l’or­ga­ni­sa­tion de cette ma­ni­fes­ta­tion est lié aux dif­fi­cul­tés fi­nan­cières, nous pen­sons que les or­ga­ni­sa­tions faî­tières du conti­nent afri­cain, no­tam­ment l’Union afri­caine, doit dé­sor­mais ins­crire dans son bud­get un fond pour l’or­ga­ni­sa­tion de ce fes­ti­val », a-​t-​il pré­co­ni­sé.

Outre l’Union Afri­caine, a-​t-​il pour­sui­vi, les di­ri­geants afri­cains doivent aussi se mo­bi­li­ser à tra­vers des co­ti­sa­tions an­nuelles pour l’or­ga­ni­sa­tion de ce fes­ti­val qui est, non seule­ment très im­por­tant pour la va­lo­ri­sa­tion de la culture noire du conti­nent, mais per­met aussi, à la jeune gé­né­ra­tion afri­caine de s’im­pré­gner des réa­li­tés cultu­relles de son conti­nent.

« At­tendre plu­sieurs dé­cen­nies avant d’or­ga­ni­ser une édi­tion de ce fes­ti­val, est vrai­ment une pré­ju­dice à la jeune gé­né­ra­tion, car plu­sieurs ta­lents au­raient déjà quit­ter ce monde avec le sa­voir », a-​t-​il sou­li­gné.

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