Nous vivons actuellement un automne paradoxal, car cette année l’automne ne s’est pas empreint de lui-même, il ne s’est pas habillé de sa grisaille coutumière, de ses pluies continuelles et de ses vents forts. L’automne semble tourner le dos à sa nature comme pour être en phase avec le désordre ambiant.
Les cieux automnaux ne crachinent, le vent ne soulève les feuilles mortes, elles ne ventoyent capricieusement, ne s’amassent ou ne montent en colonne comme pour imiter de petites tornades.
Je me souviens de naguère, le vent d’automne poussait les gens, donnait du balan ou freinait l’élan. Parfois, il n’était pas rare qu’il vole les foulards et les écharpes ou qu’un ventelet soulève les jupes.
En ce moment, je regarde à mon entour, le temps n’est pas à la froidure, pas réfrigératif, les peupliers ne dansent au contact du vent, ils sont droits, figés dans l’immobilité, l’automne nous offre des ciels clairs avec des nuages blancs ou bleus et une lumière presque estivale, les fleurs ne s’y sont pas trompées, certaines fleurissent.
Evariste Zephyrin
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