Il pleut, le temps du dehors est moribond, la lumière a chu, et donc voici venu le moment des grandes peurs ancestrales, l'automne cette saison qui effrayait les peuples anciens, qui m'inspire mais dont je n'affectionne, si ce n'est l'émotion que me procure les couleurs de cette nature s’apprêtant à la dormance, je ne peux que me compassionner en assistant à cette longue agonie de la vie, de ce cycle qui se répète depuis le commencement du monde...
Après la joie de l'été, c'est la mélancolie de l'automne qui nous gagne, la lumière est sur son déclin, la vie tout autant, et voilà qu'autour de moi, j'apprends les décès de trois personnes, la mère d'un amie d'enfance qui habitait dans mon quartier et qui nous a quitté à 67 ans d'une crise d'asthme, une voisine âgée de 58 ans emportée par un cancer, et la femme d'un cousin décédée d'un cancer du foie à l'âge de 52 ans...
La mort n'est chose qui m'effraie, d'ailleurs comme tout ceux ayant vécu une mort imminente et vu la lumière, mais un phénomène qui me conforte à faire ce que j'ai à faire, vivre dans le respect de l'autre, de la nature, sans toutefois m'embarrasser des déplaisirs ou des désagréments de la vie, ni donner un point de fixation aux contrariétés dans mon existence...
On est là pour un temps, faisons de ce laps qui nous est dévolu un chef d'oeuvre, telle est ma conception de la vie.
Evariste Zephyrin