Jean-Michel Collat a été un grand ami de Joseph Zobel. Pour cet enseignant à la retraite, il faudrait consacrer plus de temps à feu l'auteur de « La rue Case nègres » . L'auteur saléen nous quittait, il y a juste trois ans aujourd'hui...
Alors que nous célébrons le troisième anniversaire de la disparition de Zobel, vous estimez que sa mémoire n'est pas suffisamment honorée ?
Jean-Michel Collat : Oui! C'est surtout par rapport à d'autres artistes, comme Eugène Mona ou Aimé Césaire, par exemple. Je pense qu'au niveau des librairies, on devrait ressortir ses ouvrages. Dans les établissements scolaires, on devrait également consacrer plus de temps à l'étude de ses livres. Zobel est très proche de l'histoire du pays et certains de ses romans sont encore au goût du jour.
Qu'est-ce qui fait que Zobel est moins honoré que d'autres ?
Ce doit être une question de mode. Aimé Césaire est mort l'année dernière. C'est normal, vu la dimension de l'homme, qu'il occupe toute la place. Néanmoins, il faut considérer l'engagement de Zobel dans l'histoire de la littérature martiniquaise. A fortiori, au moment où on est à la recherche de notre patrimoine.
On peut reconnaître quand même que Zobel n'a pas passé toute sa vie à la Martinique, contrairement à Césaire et Mona ?
C'est vrai. Il est parti en 1946 pour la France, puis pour l'Afrique. Mais c'est le destin. Selon moi, ce n'est pas un argument pour ne pas étudier son oeuvre... Toute sa littérature chante la Martinique et l'Histoire de la Martinique avec un verbe très proche des gens, du peuple martiniquais. Et puis, Zobel, c'est aussi un artiste complet, partageant une vision universelle du monde. C'était un homme d'une générosité et d'un amour exemplaire. La Martinique lui doit beaucoup et devrait, par conséquent, lui consacrer plus de temps, l'honorer à sa juste valeur.
Propos recueillis par Rodolf Étienne
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