dimanche 29 décembre 2019

EL CUMBANCHERO...! SI VOUS ETES D’UN CERTAIN AGE, VOUS AVEZ SUREMENT FREDONNE UN DE SES NOMBREUX AIRS A SUCCES, SANS SAVOIR QU’IL ETAIT DE LUI


Il s’appelle Rafael Hernandez et il est né en 1892 à Porto-Rico.
D’une famille très modeste, ses parents travaillant dans une fabrique de cigares, il a manifesté très tôt comme son frère Jesus, sa passion pour la musique et les parents se sont saignés pour leur permettre de faire des études de musique à San Juan. Rafael apprit alors à jouer de plusieurs instruments, clarinette, tuba, violon, piano, et guitare, et il donnera son premier concert à l’âge de 14, ans avec l’orchestre municipal de San Juan…

En 1917, alors qu’il joue dans un orchestre de Caroline du nord, les Etats-Unis rentrent en guerre. C’est alors que le chef d’une célèbre troupe de Jazz, James Reese Europe, engagé par l’armée pour promouvoir la culture américaine, et qui fera découvrir le Jazz en Europe, va engager Rafael et son frère ainsi que 16 autres Portoricains musiciens de talent, dans la nombreuse troupe qui part pour l’Europe avec l’armée américaine…

Bien-sûr, il s’agit de musiciens, mais d’abord et avant tout, de soldats. Or, à cette époque, la ségrégation est de rigueur aux Etats-Unis et donc dans l’armée américaine, et le général Pershing, chef de cette armée, pour ne pas devoir faire face à des problèmes raciaux, ne veut absolument pas voir les noirs et les blancs mêlés dans la promiscuité des tranchées Il ne réserve donc les soldats noirs que dans des fonctions accessoires.

Cependant, le général Foch devenant le “généralissime”, c'est-à-dire le général en chef de toutes les armées alliées, exigera que ces soldats combattent comme les autres, mais pour ne pas mettre ses alliés américains dans la difficulté, il sera décidé que ces soldats noirs américains seront intégrés dans des unités de l’armée françaises, et combattrons avec les Africains et les Antillais, sous uniforme, sous le drapeau, et sous commandement français…

Certains d’entre eux dont Rafael, combattrons dans le régiment qui fera merveille et que l’histoire retiendra selon un nom que lui auront donné les Allemands, en constatant leur exceptionnelle combativité, les “Harlem hell fighters”. Rafael qui aura été blessé, recevra la “croix de guerre” des mains du président de la république française.

Leur retour à New-York sera triomphal et c’est là que Rafael va commencer à écrire des chansons qu’il interprétera dans un groupe qu’il aura formé et qu’il gagnera en succès.

Mais, c’est avec son installation à Mexico en 1932, qu’il va pouvoir prendre toute sa dimension, en commençant à enrichir sa connaissance musicale au conservatoire de cette ville, et en devenant chef d’orchestre, tout en continuant à composer. Dès lors les succès vont s’enchainer et ses airs qui deviendront très populaires, seront interprétés par de nombreux artistes dans le monde entier…

Il se trouve alors que certains de ses airs, afin de servir de musique de film, vont être arrangés pour pouvoir être joués par des orchestres symphoniques ou harmoniques…

Je vous propose donc de découvrir le génie de Rafael Hernandez, par une des interprétations les plus "décoiffantes" d’un de ses airs les plus célèbres, “ El Cumbanchero”, par un orchestre de Singapour…

Richard Pulvar

vendredi 20 décembre 2019

En verdure et en lumière recevons Noël


Je ne suis de ce pays, cependant j'aimerai en ressentir la pulsation, comprendre son sens et prendre le pouls de cette terre qui assoie ses vallées entre lacs et montagnes.

Ce pays semble rude, la terre quelque peu ingrate peine à nourrir son homme, l'eau abonde et l'humidité enveloppe presque tout, et pourtant son peuple s'avère amène et avenant, ne manifestant aucune hostilité à mon égard, peut-être une égale indifférence de ces montagnards qui se construisirent dans les âpretés de leur existence, des duretés du climat et de l'a-pic des montagnes; toutefois ces gens restent cordiaux, mais là où l'on s'attend à trouver la chaleur méditerranéenne, c'est la froideur des peuples du nord que l'on reçoit, cette distance qu'ils instaurent, des gens qui ne se touchent ni ne s'embrassent.

Ils furent confrontés au cours de leur histoire aux agressions de leurs puissants voisins, aux envahissements dont celui des Huns, et des siècles de soumission, de vassalité tant aux Milanais qu'aux Suisses. Ce peuple a développé une manière propre d'être eux-mêmes, on pourrait croire qu'ils se suffisent à eux-mêmes, mais ce pays est entre deux affirmations, il n'est ni vraiment suisse, ni vraiment italien, c'est un pays qui se cherche une destinée.

Suite : En verdure et en lumière recevons Noël

mercredi 30 octobre 2019

La fleur des morts


Tagetes erecta, communément appelée tagete et connue au Mexique sous les noms de cempasúchil, cempoalxóchitl, cempaxóchitl, cempoal (ou zempoal), la fleur des morts, une espèce de la famille des Asteraceae, originaire du Mexique.
Cette fleur qui pousse à l'état sauvage au Mexique est la fleur qui décore les cimetières notamment, elle est un des éléments de décoration des tombes, il faut la voir comme une offrande mortuaire, les Mexicains lui prêtent la qualité d'attirer les morts et de les guider...

En Martinique, je me souviens que ma mère faisait pousser cette fleur devant la maison, mais ne lui prêtait aucun attribut mortuaire, c'est l'hortensia (violette et bleue) à qui ce rôle était dévolu, la fleur qui jadis ornait les tombes et tombeaux des cimetières martiniquais, ce n'est plus le cas aujourd'hui, nous aussi perdons les traditions liées à la mort.

mardi 22 octobre 2019

Haiti, La Mere


Demeure.
De cette crique on raconte tant de belles histoires. Celle de cette indienne Mencia, petite fille d'Anacaona, qui y venait se baigner et s’asseyait langoureusement sur ce grand roc, chantait de sa voix et de sa flûte.
On dit entendre encore sa voix.
Celle aussi de ces rires de femmes baigneuses qu'on apercevait coiffant leur chevelure.
Et celle recente de ce palmiste vu au fond du bassin palmiste l’après midi du tremblement de terre de 2010. Un paysan raconte être dans son jardin en top de la crique, entendant un son caverneux, se penche pour voir le bassin palmiste vidée de son eau et a nu était un palmiste droit debout au beau milieu. Ce fut dit il une émotion très forte pour lui qui n'avait pas compris ce qui se passait.
Ici c'est chez moi,
Là ou je me Terre
Quand je suis en émoi.
Là où je suis MOI.
Femme enfant de la Mere...

O Ludmilla Joseph

lundi 16 septembre 2019

les grands vents (florette morand)



Sont venus les grands vents
Les grands vents de la mer
Les grands vents déchaînés
Évadés de l’enfer
Sont venus fous de rage
Écumants
Affamés
Ils sont venus bavant confettis de feuillage
Arrachés par leur meute aux forêts outragées
Ils sont venus grondant, hurlant
Et flagellant le front de ce pays,
Leurs feulements faisaient
Trembler d’effroi les cases
Qu’ils n’avaient pas saisies
Dans l’horreur de leurs crocs,
Sur eux le ciel crevé
Déversait ses écluses comme pour
Dissiper la fureur de leurs griffes.
Ils n’ont pas eu pitié !
Ils ont assassiné les arbres sur la route.
Ainsi que des gisants les troncs amoncelés
Ne laissaient pas passer l’espoir.
Sur leurs traces signaient bananiers abattus,
Champs détruits, canne à sucre
Morts sur le ventre de la terre.
Et des débris virevoltaient
Avec ce qui fut des toitures
Des demeures décapitées.
Sont venus les grands vents déchaînés de la mer.
Ils s’en allaient errant
Aux portes barricadées contre eux.
O ce jour fatal de septembre ! …
Tapi dans le noir nul n’a su
Ce que voulait encore reprendre
Le cyclone d’apocalypse.
Sont partis les grands vents déchaînés vers la mer
Ils sont partis en laissant leur effluve de fauves
Larmes, ruines et deuil…

Florette Morand est née en 1926 à Morne-à-l'Eau en Guadeloupe. C'est un poète de notoriété internationale. Elle fut lauréate de plusieurs Concours de poésie et récompensée à deux reprises par un prix de l'Académie Française en 1960 pour "Chanson dans ma Savane" et en 1967 pour "Feux de brousse".

mercredi 8 mai 2019

La nuit


Dans la nuit luneuse, je suis seul avec l'astre lumineux qui accompagne mon chemin, et les lumières blafardes éclairant les halls rappellent que la vie tapie derrière les portes et fenêtres closes se déploie, que des drames se nouent, que des corps s'enlacent ou que des silences se fassent ouïr.

Et sous la protection de la déesse, je continue mon chemin, délaissant à chacun sa voie, je m'enferre plus fortement dans mes pensées et entame un dialogue avec moi-même, me projetant dans des ailleurs lointains.

A l'inverse du poète, je ne suis un homme de terminaison, mais un voyageur.


Evariste Zephyrin

FAITES SORTIR LES ELFES !

Allocution de Patrick Chamoiseau. Réception du Prix de l’excellence à vie au Center For Fiction de New York. 10 décembre 2024. L’écrivain is...