mardi 11 mai 2010

AFFIRMATION DE LA CULTURE NOIRE : L’œuvre d’Alioune Diop magnifiée par les intellectuels

Nombreux sont les écrivains, universitaires et hommes de culture d’Afrique et de ses diasporas qui ont effectué le déplacement à Dakar pour revisiter la vie et l’œuvre d’Alioune Diop, fondateur de la revue et des éditions Présence Africaine. Cet illustre africain a consenti des « efforts surhumains » pour l’affirmation de la race noire à travers l’art et la littérature négro-africains.

Le colloque international, du 3 au 5 mai, sur « Alioune Diop, l’homme et l’œuvre face aux défis contemporains » est organisé par la section sénégalaise de la Communauté africaine de Culture (Cac). Son président, le Pr. Assane Seck (ancien ministre de la Culture du Sénégal), dans un message lu par l’universitaire Mamadou Mané, a soutenu que le fondateur de Présence Africaine a mené un combat libérateur du monde noir. « Le sens de ce colloque consiste à revisiter les diverses facettes de l’œuvre d’un humaniste. Il s’agit de rendre un bel hommage à la mémoire d’Alioune Diop », a expliqué le président de la Cac. Il a révélé qu’aussi bien la revue que la maison d’édition Présence Africaine étaient un forum culturel qui a permis aux intellectuels africains de contribuer aux dialogues des civilisations.

Selon le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), Abdou Diouf, dont le message a été lu par Hamidou Sall, chargé de mission, Alioune Diop est le Socrate noir en citant Léopold Sédar Senghor. « Pour parler de celui là, il faut prendre de la hauteur », a soutenu Abdou Diouf. Il a affirmé que pour mieux témoigner sur la vie et l’œuvre d’Alioune Diop, il urge de pénétrer le monde des symboles. L’aventure de Présence Africaine constitue un formidable témoignage légué aux générations montantes qui ont plus que jamais besoin de repères. Compagnon des chantres de la négritude, M. Diop a été un bâtisseur du Noir à qui il a permis d’interpréter avec lucidité son histoire pour reconstruire sa dignité bafouée par l’esclavage et la colonisation. Deux pratiques barbares aux antipodes de l’humanisme. « Alioune Diop est un homme qui s’est battu toute sa vie durant pour la revitalisation des fraternités fracassées par les violences de l’histoire », a souligné Abdou Diouf.

Le Prix Nobel de Littérature, Wole Soyinka, par ailleurs président de la Communauté africaine de Culture, a souligné qu’Alioune Diop a été à la fois un grand visionnaire et un missionnaire pour la défense de la race noire. « Nous avons le privilège d’être des compagnons d’Alioune Diop. Il nous a enseigné que l’esprit de la guerre contre le barbarisme n’a pas de limite. Ce message est toujours d’actualité. Il appartient aux jeunes de s’en approprier car la culture reste un vaste champ de bataille », a-t-il poursuivi. Selon lui, il a montré la voie qui mène vers la libération de la pensée négro africaine. « Présence Africaine : décolonisation et devenir culturel de l’Afrique et de ses diasporas » est le thème de premier panel du colloque qui s’achève demain.

Maké DANGNOKHO

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