Marqué par la catastrophe et le deuil, ce recueil est notamment dédié « à la mémoire de tous ces martyrs que le douze janvier a laissé sans sépultures ». L’urgence de l’écriture y est palpable ; le déroulé des vers, hâtif, ahané. Ecriture comme premier souffle de vie, même craché. Le poème, échoué à peine né, son pouls bat encore : « Écrire un poème / Que je n’ai montré qu’à ma poubelle / “Inachevé” est son titre / “Le rien” est son sujet ». À dire un désastre qui est déjà en pleine lumière, dans une lumière même trop crue, manque peut-être, du coup, le temps du compost, de la macération, de la digestion. Cela dit, la scansion reste très forte et efficace : « En conséquence / Passait déjà / sous l’échelle du temps / de verbes chantés / de verbes plantés / de verbes pansés / de verbes pressés / de verbes palpés / de verbes écrits / Le charbon des jours creux / en sens ascendant / des rumeurs qui coulent ».
Bruno Doucey, éditeur
" Le rythme fatigué de ma main "
Editions Aparis-Edilivre, Paris - Collection Tremplin
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