samedi 18 avril 2009

Anniversaire du décès du poète martiniquais : Aimé Césaire, un an sous terre





17 avril 2008 - 17 avril 2009. Voilà un an qu’Aimé Césaire, poète, dramaturge, essayiste et homme politique martiniquais, né le 26 juin 1913, tirait sa révérence à Fort-de-France. On se rappelle encore du témoignage du président Abdou Diouf, secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) lors du rappel à Dieu de l’homme. ‘Je salue la mémoire d’un homme qui a consacré sa vie aux multiples combats menés sur tous les champs de bataille où se jouait le destin culturel et politique de ses frères de race, un combat noble, car exempt de cette haine qu’il avait en horreur’, déclarait Abdou Diouf.

‘Sa longévité (94 ans), son engagement dans le combat libérateur des peuples noirs et la force de ses idées dans la production intellectuelle ne lui donnent d’égal en Europe qu’en la personne de Victor Hugo, l’icône incontestable de la lutte pour le bonheur de l’homme dans une France du 20e siècle où l’homme était un véritable loup pour son semblable’. Ce propos de Djibril Diallo Falémé, Inspecteur de l’éducation, tenu lors de la conférence sur la vie et l’œuvre d’Aimé Césaire, chantre de la négritude, à l’occasion de la réunion préparatoire du troisième Festival mondial des arts nègres (Fesman) le mois dernier témoigne de la densité de l’auteur Césaire.

Inscrit à l’état civil au nom de : Aimé Fernand David Césaire, l’illustre disparu a été un anticolonialiste résolu et l’un des fondateurs du mouvement littéraire de la Négritude. Ce concept, qu’il a forgé en réaction à l'oppression culturelle du système colonial français, vise à rejeter d'une part le projet français d'assimilation culturelle et d'autre part la dévalorisation de l'Afrique et de sa culture. Césaire affirmait : ‘Nègre je suis, nègre je resterai’. ‘Ma race est celle de tous les opprimés’. Son combat libérateur du peuple antillais en particulier et noir, en général, trouvera comme premier champ d’expression le recueil Cahier d’un Retour au pays natal. Dans cette œuvre poétique, il y traite des thèmes majeurs de l’histoire du monde noir : l’échec des Antilles, l’esclavage, le poète guide de son peuple…

Homme politique, Césaire fut maire de Fort-de-France durant 56 ans, et député de la Martinique de 1945 à 1993. Parallèlement à une activité politique soutenue, Aimé Césaire continue son œuvre littéraire et publie plusieurs recueils de poésie, toujours marqués au coin du surréalisme : Soleil Coupé en 1948, Corps perdu en 1950, Ferrements en 1960. A partir de 1956, il s'oriente vers le théâtre. Avec l’œuvre Et les Chiens se taisaient, il explore les drames de la décolonisation. S’en suivront les pièces La Tragédie du Roi Christophe (1963), Une saison au Congo (1966), Une tempête (1969). Au total, Césaire aura publié plus de quatorze œuvres, recueils de poésie, pièces de théâtre et essais. De nombreux colloques et conférences internationales ont été organisés sur son œuvre littéraire qui est universellement reconnue.

Sabelle CISSE

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