jeudi 16 avril 2009

UN AN APRÈS SON DÉCÈS: Les professionnels du théâtre béninois rendent hommage à Aimé Césaire demain

Demain, la communauté internationale commémore le premier anniversaire de la mort du poète Aimé Césaire. Au Bénin l’événement ne passera pas sous silence. Il sera relayé par les membres de la section béninoise de la ligue africaine des professionnels du théâtre.17 avril 2008-17 avril 2009, il y a un an demain que quittait ce monde, Aimé Césaire, le poète martiniquais, chantre de la «négritude», décédé à 94 ans à Fort-de-France.


Dans la plupart des pays africains et en Europe, la mémoire de l‘illustre disparu sera célébrée de diverses manières. Au Bénin, l’espace Tchif accueillera une séance de lecture des textes de Aimé Césaire, sélectionnés pour la circonstance. Cet exercice sera dirigé par le tout nouveau bureau de la section béninoise de la Ligue africaine des professionnels du théâtre, installé depuis quelques jours seulement et présidé par le metteur en scène, Osséni Soubérou. Il s’agira d’une spéciale soirée d’hommage qui réunira ce vendredi, tous les professionnels de la littérature béninoise autour d’un hommage à la mémoire de l’illustre disparu. Figure emblématique des Antilles françaises, et objet d’un véritable culte en Martinique, l’occasion du premier anniversaire de sa mort, est un moment privilégié pour les fans du poète. A cet effet, la médiathèque municipale de Saint-Etienne rendra un hommage à cette grande fi gure littéraire du 20e siècle qui fut à la fois poète et homme politique, fondateur du mouvement littéraire de la négritude et anticolonialiste convaincu. A cette occasion, le public pourra découvrir le documentaire Aimé Césaire, de la Harlem Renaissance à Présence Africaine, réalisé à l’occasion de l’édition 2008 de la fête du livre de Saint-Etienne. Cette projection sera suivie d’un échange avec le public en présence de Blaise Ndjehoya, réalisateur du documentaire et de Gilles Roussi, artiste stéphanois et neveu d’Aimé Césaire.

Un parcourt accompli
Affaiblit par le poids de l’âge, Aimé Césaire avait été admis le 9 avril 2008 au CHU de Fort-de-France, où il est décédé le 17 avril. Né en 1913 à Basse-Pointe, sur la côte nord de la Martinique dans une famille de petits fonctionnaires, Aimé Césaire avait été confronté très jeune à la misère de la population rurale d’une île profondément marquée par deux siècles d’esclavage, qui avait alors le statut de colonie. Etudiant à Paris dans les années 1930, il avait forgé avec le Sénégalais Léopold Sédar Senghor et le Guyanais Léon-Gontran Damas, le concept de la «Négritude», la conscience de l’identité noire, la «fierté d’être nègre» et de revendiquer ses origines africaines. La «négritude» avait rapidement débordé le cadre des seuls intellectuels français pour se répandre dans les pays colonisés, en Afrique, dans les Caraïbes, et au-delà chez les militants noirs américains en lutte pour les droits civiques. Son message avait dès lors pris un caractère universel, notamment après la publication de son «Discours sur le colonialisme» (1950). De tous les combats contre le colonialisme et le racisme pendant 70 ans, l’auteur du «Cahier d’un retour au pays natal» a consacré sa vie à la littérature et à la politique. Il avait notamment été en 1946 le rapporteur de la loi sur la départementalisation des territoires de Martinique, Guyane, Guadeloupe et de La Réunion. Il avait fondé le Parti Progressiste Martiniquais (PPM) en 1958, après sa rupture avec le PCF. Il était un homme engagé par ses combats politiques, connu pour avoir milité en faveur de la dignité de l’Homme noir et déclencheur incontournable du développement de la Martinique.

Franck Raoul PEDRO
Journal L'AUTRE QUOTIDIEN 16/04/09

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