samedi 31 décembre 2011

Bonne année 2012


La crise s'est installée dans l'économie et quelque part la peur domine l'année à venir, contrairement à l'an 2000 où l'on percevait une grande inquiétude, à l'aube de 2012 c'est la peur qui prévaut. Nous ressentons que le monde que nous connaissons s'effondre et nos valeurs avec...

Dans l'adversité et la difficulté nous devons toujours conserver une lueur d'espoir et ne pas verser dans la haine ou le mépris, afin de pas nous altérer et continuer d'aimer et de vivre.

Bonne et heureuse année 2012, souhaitons la paix, la santé et l'amour.

lundi 19 décembre 2011

Dans la nuit



Il devait être trois heures du matin, le sommeil ne venant pas, je  sortis du lit, j'allais sur le balcon contempler les étoiles et  écouter la mélodie de la nuit, à un moment, je portais mon regard vers la rue, à peine  éloignée de moi, et  soudainement, j’ai vu  à 2 mètres du sol,  un oiseau  de belle envergure passer, son vol était silencieux, tout portait à croire qu’il s’agissait d’un rapace nocturne, on aurait pu penser à une buse ou  à une très grosse chauve-souris.  Je n’ai pas connaissance qu’il y en ait en Martinique  ni l’une ni l’autre,  peut-être s’agissait-il d’un « volant [1]».  

Evariste Zephyrin


[1] Esprit maléfique comparable au soucougnan guadeloupéen

La mort

Au bout de la mort, il y a le rêve, une promesse d'éternité.

Evariste Zephyrin

dimanche 18 décembre 2011

OBSTINEMENT, ETRE CETTE PETITE VOIX QUI MURMURE A L’OREILLE DE VOS ÂMES… (Contribution au deuxième Congrès des écrivains de la Caraïbe, du 06 au 09 avril 2011) Guadeloupe)


Quand j’étais enfant, je rasais les murs dans lesquels je souhaitais me dissoudre parfois pour traverser sans être vue les derniers mètres qui me séparaient du lieu où je me rendais! Mais dans le même temps, tant de choses se bousculant en moi, tentant maladroitement de se frayer un chemin jusqu’à leur expression ! Tant de choses à dire, déjà, à hurler, à partager. Paradoxe entre le désir de passer inaperçue et la soif de clamer que je n’étais pas différente même si, dans mon crâne et dans mon cœur tant d’images, tant de pensées en perpétuel brassage semblaient prendre un malin plaisir à coloniser mon espace intérieur ; la soif maladive d’être comprise et acceptée dans mon entièreté même si déjà cette entièreté s’entendait qualifier de singulière, de bizarre, d’extra-terrestre.

Alors, écrire, écrire, écrire… Jusqu’à la nausée ! En voisinage de folie ! En compagnonnage de démesure ! En urgence impérieuse de parcourir les arcanes de ma troublante humanité et de la déchiffrer, de la lire puis de l’équarrir jusqu’à ce qu’à son tour elle serve à d’autres extra-terrestres, à d’autres questionneurs d’eux-mêmes et de la vie…

Telle est mon unique ambition, mon projet, et j’ai envie de dire ma mission.

Dans une récente émission télévisée partagée avec Alfred Alexandre, quelqu’un me faisait remarquer à quel point il semblait à l’aise pour manier les concepts abstraits tandis que moi, je semblais avoir fait le choix de demeurer dans une tonalité plus intimiste. J’ai souri…

C’est vrai, quand Alfred parle, on se tait – à commencer par moi, et on écoute, on est littéralement sous hypnose. Je n’ai pas vécu la remarque de cet ami comme une critique.

Quand Glissant parlait, je me taisais et j’écoutais, épouvantée-subjuguée par la profondeur de ses analyses, par la façon dont les concepts les plus compliqués paraissaient tout-à-coup plus clairs, d’une déroutante évidence, d’une époustouflante vérité.

Pour autant il ne m’est jamais venu à l’esprit de me mettre à tenter de m’emparer de l’abstraction, d’élaborer des concepts, de rédiger des essais.

Tout simplement, d’abord, parce que j’en serais bien incapable et l’exigence de vérité et de transparence dont j’ai fait mon credo, je l’ai -cette exigence- d’abord et essentiellement pour moi-même. Connais-toi toi-même ! Connais tes limites ! Tes zones de pouvoir n’en seront alors que plus incisives. Apprends de toi-même jusqu’où tu ne peux pas aller, tu libéreras ainsi de l’énergie, de la disponibilité, de la salubrité d’esprit pour arriver à coup sûr où tu as choisis librement de te rendre. En paix avec toi-même.

Je n’ai aucun mal à saluer le talent, l’ingéniosité, la puissance des autres parce que je sais qui et ce que je suis, dans mes limites comme dans mes atouts, je sais la route que je suis, l’étoile que je ne quitte pas des yeux, le rêve qui n’oublie pas une seconde de me tarauder.

Ensuite parce que j’ai choisi d’être cette petite voix parfois à peine audible, cette petite voix familière qui murmure à l’oreille de vos âmes.

Cette voix qui est murmure, balbutiement parfois, occurrences de fracassantes colères, horizon bruissant d’une infinie tendresse. Cette voix qui, disant le « Je », mon-mien « Je », entend naïvement sans doute amener doucement plus d’une, plus d’un, à écouter la voix de son propre « Je ». Cette voix qui croit, naïvement sans doute, que la somme des « Je » exhumés des tréfonds de la séculaire culpabilisation, de la pudeur ou de l’hypocrisie -au choix !- érigées en vertu, que tous ces « Je » désormais exposés à la lumière crue de la transparence, désormais conscients d’eux-mêmes, sans ostentation, sans illusion mais aussi sans culpabilité, sans auto-flagellation, sauront convoquer une conscience du « Nous », l’émergence d’un « Nous » assaini et plus généreux… Hugo ne disait-il pas « Quand je parle de moi, c’est de vous que je parle » ?

Aussi, pardon, cher monsieur Laferrière si je ne me sens pas vocation à être une écrivaine japonaise. Pardon encore cher monsieur Glissant si je ne me sens pas, pas encore en tout cas, en mesure d’appréhender la totalité du Monde.
Pardon…

Mais je ne sais me sentir que de ce tout petit morceau de terre lâché dans la gueule de l’océan. Je ne sais qu’être de cette géographie explosée, de ces éclats de terre épars égarés entre Atlantique et Caraïbe, de cet archipel qui ne se souvient plus n’avoir été jadis qu’une seule entité. Je ne sais qu’être de cette Caraïbe née d’une éructation de l’Histoire, d’un accident d’une violence inouïe, d’une histoire-géographie hautement tellurique ! De cette Caraïbe si insolemment surréaliste, si curieusement baroque !
Pardon si mon écriture ne sait prendre source que de là, de cet espace intérieur parcouru de méandres et de trouées de lumière. Si mon écriture est celle de l’intime, du « chui-chui-chui » des alcôves, du grand voukoum de mon âme quand elle se targue d’exister que diantre ! Du grand lenbé de mon cœur, du fracas de mon rire cultivant l’espérance.

Mon orientation peut sembler bien individualiste et paradoxale pour une marxiste-léniniste, mais de même que je suis une féministe atypique, je me vis également comme une atypique marxiste qui considère que la pensée marxiste a besoin d’un sacré époussetage ; une marxiste croyante qui n’hésite pas à haranguer les dieux d’Afrique quand elle ressent qu’ils ont oublié leurs lointains enfants, qui n’hésite pas à prier Jésus sans manquer de lui rappeler toutes les horreurs faites en son divin nom ni de lui préciser qu’il ne pourra jamais la faire taire.

Mais je n’en suis pas à un paradoxe près et je l’assume pleinement. Et puis je ressens qu’au nom de l’Histoire, de notre passé, l’on continue de tenter de nous faire faire l’économie de notre propre auscultation, l’on ne cesse de tenter insidieusement de nous conduire à l’ellipse du questionnement de notre « Je », du regard sur notre moi-même, sur les zébrures de notre intériorité. Or, autant de « Je » silencieux, sourds, aveugles à eux-mêmes, absents en eux-mêmes, ignorants d’eux-mêmes, autant de « Je » amnésiques et blessés sans la conscience de la purulence de leurs blessures ne pourront jamais, jamais donner naissance à un « Nous » « debout dans le vent » ainsi que le rêvait Césaire !

La femme que je suis devenue continue d’abriter en elle l’enfant qui tout en voulant ne pas être vue, tout en rasant les murs dans l’espoir de s’y dissoudre rêvait d’avoir un jour l’audace, le toupet de se dire dans l’insolence de l’impudeur, dans un grand et iconoclaste fracas. Dire sa misère et ses espérances de fille de pauvres, de fille de la campagne miséreuse et cependant féconde et joyeuse.

Et de même qu’elle allait raconter dans le secret aux feuillages, aux fleurs et aux fruits des histoires sans queue ni tête, de même continue-t-elle avec une rare obstination de vouloir être, tout au creux de l’oreille de vos âmes cette petite voix qui murmure si faiblement qu’on se demande si quelqu’un a vraiment parlé. Cette voix simple et familière, presque familiale.

Cette voix finalement à la fois si discrète et présente qu’on n’y prête pas attention…

Elle continue d’envoyer timidement son « Je » en émissaire, en éclaireur sans armure et sans bouclier jusqu’à la citadelle de vos « Je ». Fomentant la Rencontre, escomptant l’éclosion du « Nous », n’osant y croire…
Ne sachant cesser d’y croire…

Nicole Cage,
Congrès International des Ecrivains Caribéens
Avril 2011

mercredi 14 décembre 2011

La page se tourne



Affûtés comme des lames bouchères, les mots tranchants à vif uppercuts, tandis qu'en une interminable lenteur, les secondes s’égrènent,et qu'en strates innombrables, les phrases s'accumulent.

Puis en chevauchée effrénée, les minutes s’enchaînent et les pages de la vie se tournent...

Emmanuelle Deschè Bramban

samedi 10 décembre 2011

« La décolonisation de la République reste à l’ordre du jour ! » Cinquante ans après, l’actualité de Fanon brûle.



« Quand on aperçoit dans son immédiateté le contexte colonial, il est patent que ce qui morcelle le monde, c’est d’abord le fait d’appartenir ou non à telle ou telle espèce, à telle race. »

Frantz Fanon, Les damnés de la terre


Né à Fort-de-France, parti combattre les armées hitlériennes en Europe, revenu blessé (et décoré) de la guerre, élève brillant au lycée puis étudiant non moins brillant à la faculté de Lyon, médecin-chef compétent à l’hôpital de « Joinville-Blida ». Ainsi présenté, l’itinéraire de Frantz Fanon aurait pu être celui d’un Français, né dans les années 1920, àla formation et à la carrière accomplies et qui aurait même pu aspirer à d’importantes fonctions dites politiques. Pourtant, si on présente ce même parcours comme celui d’un Noir, descendant d’esclaves, qui a choisi d’aller travailler en terre arabe et a fait sien le combat du peuple algérien pour l’indépendance, au point de se sentir lui-même pleinement algérien, alors cet itinéraire n’a plus rien à voir avec celui de notre Français. Encore moins avec celui de notre « homme politique ». La différence, bien entendu, c’est la race.

Durant toute son existence, Fanon a été en prise directe et brutale avec le racisme. C’est une évidence qu’il exprime notamment à travers le récit d’expériences vécues tant en Martinique, que dans les rangs des armées « alliées », dans les rues de Paris ou Lyon aussi bien que dans celles de l’Algérie occupée.

Rares pourtant sont celles et ceux, y compris parmi les non-Blancs, à prendre au sérieux la race dans les écrits de Fanon. La plupart des événements organisés autour du cinquantenaire de la mort du psychiatre martiniquais, et, dans une moindre mesure, l’inflation éditoriale qui a accompagné cet anniversaire, ont montré à quel point il est presque impossible de mobiliser correctement Fanon dans une société où il est aussi difficile de traiter correctement de la race. David Macey a raison d’affirmer que « Fanon est (ou peut-être), en France comme en Martinique, une source permanente d’embarras politique [1] ».

Le racisme a beau structurer en profondeur le champ social, son déni, qui est l’une des conditions de sa reproduction, le suit comme son ombre.


Dans la république color-blind, qui ne reconnait, dit-on, que des citoyens, le nom et l’œuvre de Fanon sont longtemps restés associés au déclin du mouvement tiers-mondiste, consécutif au destin tragique que fut celui du Tiers Monde une fois les indépendances arrachées ou advenues.


C’était la manière de « convoquer » Fanon pour dire à quel point ses prédictions sur l’avènement d’un « homme nouveau » se sont avérées fausses.


Pour dire aussi à quel point sa pensée est datée - circonscrite à la période coloniale et au cycle des décolonisations - et bien trop éloignée géographiquement pour être d’une quelconque utilité dans la France de la Vème République, celle de l’ « après colonisation », justement.


Au mieux, on veut bien concéder qu’à l’époque, Fanon avait été un brillant analyste du système colonial. Le mouvement de décolonisation de la seconde moitié du siècle dernier ayant semble-t-il mis un terme au colonialisme, nombreux furent ceux qui s’empressèrent de déclarer la page Fanon définitivement tournée.

Après une longue période d’oubli, qui contrastait scandaleusement avec l’effervescence avec laquelle on lisait - de façon certes ambigüe - Fanon sur les campus étatsuniens et au sein des « mouvements noirs », ce fut le temps d’un certain renouveau, rendu notamment possible à la faveur de colloques organisés en langue française dans les (ex)colonies : Fort-de-France (1982), Brazzaville (1984), puis Alger (1987).


Un renouveau très académique, durant une décennie 1980 qui s’ouvre en France avec la traduction de l’œuvre magistrale d’Edward W. Saïd, L’Orientalisme, qui bien que ne citant pas une seule fois Fanon, ouvre un champ de recherches qui participe lui-même d’un certain retour de Fanon, mais qui le range du coup et presque aussitôt « au rayon des classiques sans liens visibles, sinon en palimpseste, avec les urgences en cours et à venir [2] . »


Ce retour ne sera pas démenti tout au long de la difficile « introduction » en France de ce que l’on appelle les études postcoloniales (postcolonial studies), qui « sont un mouvement intellectuel conduit par une critique de l’eurocentrisme et du patriarcat » et dont le travail consiste, dans les grandes lignes, « à collecter et disséminer l’information, formuler des arguments, et élucider des concepts dans le but d’obtenir l’émancipation des minorités, des marginaux, et des peuples anciennement colonisés » (Thimothy Brennan).


Si le courant révolutionnaire qu’on appelait tiers-mondiste trouvait dans Les damnés de la terre son ouvrage de référence, la nouvelle discipline des études postcoloniales revenait plutôt au premier livre publié de Fanon, Peau noire, masques blancs, considéré comme un texte majeur. Or : « Le Fanon « postcolonial » est, à bien des égards, une image inversée du Fanon « révolutionnaire » des années 1960.


Les lectures « tiers-mondistes » ont largement ignoré le Fanon de Peau noire, masques blancs ; les lectures postcoloniales s’intéressent presque exclusivement à ce texte et évitent avec soin la question de la violence.


Le Fanon tiers-mondiste était une créature apocalyptique ; le Fanon postcolonial se préoccupe de politique de l’identité, et souvent de son identité sexuelle, mais il n’est plus en colère. Et, pourtant, s’il est une émotion véritablement fanonienne, c’est bien celle-ci. La colère de Fanon fut une réaction à son expérience d’homme noir dans un monde défini comme blanc, mais non pas au « fait » d’être noir. Ce fut une réaction à la condition et à la situation de ceux qu’il a appelés les « damnés de la terre ». Les damnés de la terre sont encore là, mais pas dans les salles de séminaire où l’on parle de théorie postcoloniale [3]. »

Pour être pertinent, ce constat s’applique pourtant davantage au monde anglophone qu’au contexte français. Certes, l’interdisciplinarité de ces études « postco » ne sied guère aux compartimentations rigides du monde universitaire hexagonal. Mais ce n’est pas tant au sein de ce dernier que surgira la question postcoloniale. Celle-ci sera avant tout le fait de l’onde de choc que provoqueront les révoltes de l’automne 2005, et, par la suite et à un degré moindre bien qu’effectif, l’Appel des Indigènes de la République, suivi de la création du Mouvement des Indigènes de la République (MIR, qui deviendra début 2010 le Parti des Indigènes de la République). Ce ne sont évidemment pas les auteurs de cet Appel, ni même le MIR ou aucune des organisations ou mouvements politiques ou associatifs de l’immigration et des quartiers populaires, qui sont à l’origine du soulèvement de 2005. D’ailleurs, « Le Mouvement des indigènes n’a pas pour vocation d’être « l’expression » des banlieues et ne pourrait, même s’il le voulait, organiser en son sein la multitude des « mal-être » et des révoltes des populations issues de l’immigration. Celles-ci s’expriment d’elles-mêmes, s’organisent nécessairement d’elles-mêmes, au moment ou elles le peuvent et nul n’est en mesure de les impulser de l’extérieur. Elles se déploient selon leurs propres revendications, selon les modalités et les rythmes qui sont les leurs. Elles s’organisent comme elles veulent/peuvent. Parfois elles brûlent des voitures. Elles négocient leurs rapports au champ politique blanc en fonction de leurs propres impératifs qu’elles connaissent mieux que quiconque [4]. »

Comme souvent en pareilles circonstances, la cause immédiate de ces révoltes a été la mort violente de deux habitants, à Clichy-sous-Bois, Zied Benna et Bounna Traoré, que rendait encore plus insupportable l’arrogance des forces de police et des responsables politiques qui s’ensuivit. Les causes plus profondes mais tout aussi directes renvoient, quant à elles, au traitement réservé par la France aux Afro-descendants, aux immigrés coloniaux et à leurs descendants. Le soulèvement spectaculaire et bien réel d’une partie de la jeunesse, spécialement arabe et noire, des quartiers populaires aura pris de court beaucoup de monde. Il sera à juste titre interprété comme un retour brutal du refoulé colonial, la marque d’un passé qui, selon l’expression consacrée, « ne passe pas ». Loin des discussions oiseuses sur le caractère politique ou non de ces révoltes, leur irruption était la manifestation claire et puissante que la France n’en a pas fini avec son passé colonial, que celui-ci se conjugue bel et bien au présent. Tout sépare ces « damnés de la terre » qui se sont soulevés du public atone qui garnit habituellement les salles de conférences des séminaires d’études postcoloniales. Heureusement.

Nous avons eu l’occasion de le dire ailleurs [5], après tant d’autres évidemment, la France demeure un État colonial.Que ce soit par l’entremise d’une domination directe de territoires dits « outre-mer », parmi lesquels la patrie d’origine de Fanon, la Martinique, ou à travers le maintien de relations coloniales vis-à-vis des populations des pays anciennement colonisés, spécialement celles qui vivent aujourd’hui sur le territoire français, la France reste embourbée dans son histoire coloniale. À bien des égards, les décolonisations formelles qui ont eu lieu apparaissent comme le meilleur moyen de perpétuer la domination coloniale : elles offrent l’avantage de déléguer les coûteuses activités de gestion des colonisés et de police à leurs bourgeoisies nationales et son appareil répressif, tout en maintenant intacte la dépendance économique vis-à-vis des anciennes « métropoles ». Trop souvent, la décolonisation n’aura été que la perpétuation du colonialisme sous d’autres formes et par d’autres moyens, moins ostensiblement coercitifs, mais tout aussi efficaces. On pourra nous objecter que les anciens pays colonisés font désormais partie intégrante du « concert des nations » et sont ainsi souverains et libres de mener les politiques qu’ils entendent en vue d’assurer le bien-être de leurs populations. Cette liberté chérie, comme toujours, est toute relative. Et au demeurant bien abstraite. Que peut bien d’ailleurs signifier la liberté en dehors de l’évaluation de ses conditions de possibilité ? Sans justice ni égalité, sans remise en cause radicale et brutale de l’ordre colonial, cette liberté bourgeoise n’est rien d’autre que le cache-misère d’une compétition internationale dont les « règles » ne laissent aucune chance aux nations nouvellement indépendantes, condamnées qu’elles sont à exporter tout ce qu’elles peuvent (y compris leurs populations) pour espérer survivre. Et que l’on ne nous parle pas des pays dits « émergentes », dont le modèle économique et les pratiques à l’international n’offrent aucune alternative au capitalisme agressif des riches États du Nord, qui y trouvent, par ailleurs, de juteux débouchés à leurs babioles inutiles.

Pour en revenir à Fanon, celui-ci n’a jamais cessé d’être d’actualité, parce que le colonialisme n’a jamais cessé de l’être, spécialement en France. Et parce que ce modèle capitaliste-colonial ne saurait exister sans un puissant et complexe mécanisme de hiérarchisation raciale, l’actualité de Fanon, c’est avant tout celle du racisme et de la race. Soit les thèmes sur lesquels portent principalement ses premiers écrits politiques, tout d’abord Peau noire, masques blancs, rédigé à Lyon dans les années 1951-1952, puis l’article intitulé Racisme et culture, texte remarquable de son intervention au 1er Congrès des Ecrivains et Artistes Noirs, qui s’est tenu à Paris en septembre 1956. À travers l’expérience vécue de la race puis l’exploration de la nature systémique du racisme et de ses évolutions au regard des transformations sociales et économiques, ces deux textes préparent et annoncent les thèmes qui seront développés dans ses œuvres ultérieures : L’An V de la révolution algérienne, et bien entendu, Les damnés de la terre. La première est un texte souvent sous-estimé, dans lequel le combat du peuple algérien pour l’indépendance permet à Fanon de mettre à jour ce que Walter Benjamin n’aurait pas manqué d’appeler la « tradition des opprimés ». La seconde demeure une œuvre à ce jour indépassée, qui synthétise en même temps qu’elle approfondit toutes les intuitions du jeune Fanon.

Mais Fanon n’a pas eu le « loisir » de vieillir. Mort à l’âge de 36 ans des suites d’une leucémie, il n’aura laissé au final que peu d’écrits politiques : trois livres et un quatrième constitué en fait d’articles parus en France dans la revue Esprit, puis dans le journal algérien El Moudjahid. Le silence qui a longtemps entouré ces œuvres a au moins eu l’avantage - non négligeable - de les laisser « intactes » : relativement ignorée, la pensée du psychiatre martiniquais n’a pas eu à subir le sort de l’organisation politique qui s’en serait trop ostensiblement prévalu. Aujourd’hui, comme hier, il est évident que « sur Fanon, tout reste à dire » (Sartre). Du point de vue du militantisme indigène, son œuvre constitue une source précieuse d’inspiration, qui nous renseigne sur l’expérience vécue des non-Blancs et, le plus important, ouvre de nombreuses perspectives pour poursuivre aujourd’hui le combat décolonial.

« La décolonisation de la République reste à l’ordre du jour ! » clamait l’Appel des indigènes. Il n’est pas de meilleure formule pour rendre hommage à notre frère et camarade Frantz Fanon.

Rafik Chekkat, membre du PIR


[1] David Macey, Frantz Fanon, une vie, La Découverte, 2011, p. 18. Nous tenons à rendre hommage à la mémoire de David Macey qui nous a quittés le 7 octobre 2011, soit quelques jours seulement avant la parution en France de son excellente biographie de Fanon
[2] Félix Boggio Éwanjé-Épée, Rafik Chekkat et Stella Magliani-Belkacem, Le souffle de Fanon (présentation du dossier consacré à Frantz Fanon), Contretemps n°10, Syllepse, p. 12.
[3] David Macey, Frantz Fanon, une vie, op. cit.,p. 49.
[4] Sadri Khiari, Pour une politique de la racaille : Immigré-es, indigènes et jeunes de banlieues, Textuel, 2006, p. 127.
[5] Rafik Chekkat, Emmanuel Delgado Hoch (coord.), Race rebelle, Luttes dans les quartiers populaires des années 1980 à nos jours, Syllepse, 2011, p. 15.

Fanon encore d'actualité selon sa fille

"Ce que Fanon disait il y a cinquante ans sur les éléments de la colonisation et de ses discours, sur l’intériorisation du racisme se trouve malheureusement être complètement vrai à l’heure actuelle. Je veux dire en cela que même si les pays ont acquis leur indépendance, tout ce que la colonisation a légué en terme de domination, tous ces éléments sont toujours là, et pour moi, ces cinquante dernière années sont la première phase des indépendances qui ne sont pas encore achevées. C’est en cela que Fanon est utile et qu’il nous parle et que sa pensée est toujours pertinente et d’actualité"

Mireille FANON'(fille de Frantz FANON)

samedi 3 décembre 2011

Journée culturelle du Sénégal au Quai Branly


La cérémonie de dédicace du livre de notre confrère et diplomate Souleymane Anta Nfdiaye  prévue le 10 décembre prochain à Paris est dans la réalité le prétexte à une importante journée culturelle du Sénégal qui sera organisée dans le prestigieux musée Branly consacré aux Arts primitifs.
Le livre intitulé ââMOYRAW, le peuple est avec luiââ, SouleyAnta Ndiaye affirme le  ââverser dans le panier de la campagne électoraleââ de son leader, Abdoulaye Wade,
La mise en place prévue à 15 h sera suivie d'une introduction faite par un officielsénégalais (sur la portée de lâévénement) avant la projection du documentaire (DVD) « Mon Festival, Ma Renaissance », sur la troisième édition du Festival mondial des Arts nègres (FESMAN III) tenue à Dakar en décembre 2010
 Le Dr.Jean Charles Gomez (égyptologue) introduira ensuite une conférence portant sur « Le projet panafricain dans « Un Destin pour lâAfrique » dâAbdoulaye Wade »  avec comme modérateur Pathé Mbodje, journaliste-sociologue.
 Ce sera avant la dédicace du livre « MOYRAW, le peuple est avec lui » par lâauteur, Souleyanta Ndiaye, qui tiendra ensuite une conférence de presse portant sur le livre et le film, avant la réception offerte par le Forum pour la Renaissance africaine (Fora).

samedi 26 novembre 2011

A toutes les femmes


...
Je voudrais au ciel
une étoile cueillir,
la pendre à un arc en ciel,
et ta beauté fleurir.
toi,l'essence de la passion,
le sens de notre raison,
la perdre ou te louer
Femme, car tu es le charme,
le compliment qui nous désarme,
le complément de l'Eternite ...


Guy Cayemite


A toutes les femmes
Occasion journée internationale
violence contre les femmes...

vendredi 25 novembre 2011

RETROSPECTIVE réalisateur Gilles elie dit cosaque



Quatre films documentaires à l’image travaillée, où ambiance et lumière révèlent des facettes intimes des Antilles Françaises.


*Aux Trois -Ilets en Plein air à 19 h:
Le Vendredi 25 Novembre ZETWAL et LA LISTE DES COURSES.


*A la salle des délibérations de la mairie du François à 19 h :
Des projections en présence du réalisateur.


Le Lundi 28 Novembre MA GRENA ET MOI
Le Mercredi 30 Novembre OUTREMER OUTRE TOMBE
Le Jeudi 1er Décembre ZETWAL
Le Vendredi 2

jeudi 24 novembre 2011

Soirée Noël des Outre-mers

Les Associations Soleil d'Outre-mer et kizzy et les artistes Associés vous invitent à leur Soirée Noël des Outre-mers  le samedi 17 Décembre 2011 à la salle Polyvalente d'Epinay Sous Sénart..............Réservation avant le 14 Décembre Michel au 06 73 12 96 47.... Kizzy: 06 98 80 56 19 www.soleildoutremer.com

GROS SUR MON COEUR

2011, année des Outres Mer, CHLOÉ GLOTIN jeune métisse antillaise a remué ciel et terre pour réaliser un film :  « Gros sur mon Cœur »  à partir d’entretiens réalisés des derniers survivants de cette période. La caserne Mellinet à Nantes ; l’essentiel de ses effectifs furent des Antillais jusqu’à 500 hommes. Que sont-ils devenus ? Nous avons besoin de ces fractions de notre histoire commune  pour donner aux nouvelles générations  les clés de la compréhension du monde.

Le film "GROS SUR MON COEUR" DE CHLOÉ GLOTIN sera projeté en avant première, le DIMANCHE 4 DÉCEMBRE 2011 , au cinématographe À 13H30 -12 RUE DES CARMÉLITES 44000 NANTES la projection sera suivi d’un échange avec l’auteure

Une diffusion sur FR3 ouest aura lieu le mercredi 7 décembre à minuit et sur France O le samedi 10 décembre à 20h35.
Soyons nombreux à la projection

Gros mon coeur                                                                                           

mardi 22 novembre 2011

*** Hommage à la Guadeloupe ***


Lyonel Laurenceau, dans un vibrant hommage, a dédié sa prochaine exposition “Baisers de Papillon” à la Guadeloupe.

Il nous fera aussi la grande joie de sa présence à la Galerie à cette occasion.
La GALERIE MICHELE CAZANOVE aura, un fois encore, le bonheur et lʼhonneur de présenter une entière exposition du Maestro Lyonel Laurenceau, consacrée et dédiée à la Guadeloupe.

Cette exposition, création exclusivement réservée à la GALERIE MICHELE CAZANOVE, est inspirée par notre belle Guadeloupe dont on retrouve la forme du papillon dans ses contours…

Le papillon symbolise la Beauté et la Métamorphose, concept répandu dans de nombreuses cultures. Il est souvent associé à la renaissance et caractérise l'âme débarrassée de son enveloppe charnelle. En mythologie grecque, il est le symbole de l'immortalité. En Asie, on le considère comme le symbole de l'amour éternel et de la joie. Au Japon, il est l'emblème de la femme pour son côté gracieux et sa légèreté. En Chine et au Vietnam, le papillon symbolise une vie longue… Beaucoup dʼéloges pour cette splendeur dont l'existence remonte à plus de 150 millions dʼannées…

Dans cette prochaine exposition de Lyonel Laurenceau, on sʼémerveillera de la palette renouvelée et chatoyante, et de la virtuosité absolue du Maestro…
Le rencontre avec les oeuvres vous en diront plus que tous les éloges…

Anthropologie du Sahel Musulman (Sénégal, Mali, Mauritanie…) : migration, parenté et hiérarchies sociales

 Séminaire du CEAf pour l’année universitaire 2011/2012

Jean Schmitz, CEAf, EHESS-IRD, Olivier Kyburz, Paris X-Nanterre, CNRS-LESC, Ismaël Moya,CEMAf
Les séances du séminaire ont lieu le second et quatrième jeudi du mois de 15h à 17h, salle du Centre d’Études Africaines au 2e étage du 96 Bd Raspail 75006-Paris, du 10 novembre 2011 au 14 juin 2012


Jeudi 24 Novembre
Jean Schmitz : Déni d’islam, « esclavage »et pouvoir local (vallée du Sénégal).

S’il est relativement méconnu que le Sénégal, comme les autres pays sahéliens, soient autant post-slavery que post-colonial (Gregory Mann 2006), c’est en grande partie à cause de l’invisibilité des descendants d’esclaves (GallunkooBe). Étant stigmatisés par la rumeur sur deux registres – le mariage et l’islam –, c’est au niveau politique local que l’exclusion est la plus impitoyable.
Néanmoins c’est à ce niveau que, lors des élections de 2009, les GallunkooBe conquirent le pouvoir dans une ancienne capitale de l’imamat haalpulaar du fleuve Sénégal. Cela n’aurait pas été possible si l’élite de ces derniers n’avait pas été engagée depuis longtemps dans une stratégie de reconnaissance face au déni d’islam dont ils sont victimes. Le combat préalable contre ce stéréotype de « l’ignorance » (de l’islam) (jahîl ar. majjere pul.), n’aurait pu être victorieux – construction d’une mosquée et conquête de l’imamat -– sans le soutien de certains « initiés » (Goffman) maîtres coraniques.
Enfin, en étudiant la conduite de la prière du vendredi dans l’espace des imamats et jihâds de l’Afrique de l’Ouest au XIXe siècle, nous nous demanderons pourquoi cette rémanence est restée inaperçue aussi bien aux yeux des spécialistes de l’esclavage (Orlando Paterson, Claude Meillassoux...) que de ceux de l’islam jusqu’à peu (David Robinson 2004/2010).

Mann Gregory, 2006, Native Sons: West African veterans and France in the twentieth century, Durham NC: Duke University Press
Robinson, David, 2010 Les sociétés musulmanes africaines. Configurations et trajectoires historiques, Paris, Karthala [1re ed Muslim Societies in African History, Cambridge UP 2004 ] Trad. fr. par R. Meunier et G. Knibiehler, bibliog. « francisée » par Jean-Louis Triaud et actualisée par Jean Schmitz.
Schmitz Jean, 2000, « Le souffle de la parenté. Mariage et transmission de la baraka chez les clercs musulmans de la Vallée du Sénégal », L’Homme, 154 : 241-278
 -2006, « Islam et « esclavage » ou l’impossible « négritude » des Africains musulmans »,  numéro spécial « Esclavages : enjeux d’hier à aujourd’hui », Africultures 67, juin-août :  110-115.
(www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=4477)
 -2009 « Islamic Patronage and Republican Emancipation : The Slaves of the Almaami in the Senegal River Valley » in Benedetta Rossi (ed.) Reconfiguring Slavery. West African Trajectories, Liverpool University Press : 85-115.
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Elisabeth Dubois / Secrétariat du Centre d'Etudes Africaines
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
96, Boulevard Raspail 75006 - Paris - France
Tél : 01 53 63 56 50
Mèl : stceaf_at_ehess.fr
fax : 01 53 63 56 48

vendredi 18 novembre 2011

L'amour

L'amour des toujours voit rarement le jour, il se désagrège au fil des heures, pour renaître ailleurs, ainsi va la vie, en perpétuelle reconstruction d'émotions.


E-Z

Mon beau sapin - la chanson de Noël



Mon beau sapin, roi des forêts,
Que j'aime ta verdure,
Quand par l'hiver, bois et guérets,
Sont dépouillés de leurs attraits,
Mon beau sapin, roi des forêts,
Tu gardes ta parure,
Toi que Noël planta chez nous,
Au saint anniversaire,
Joli sapin, comme ils sont doux,
Et tes bonbons, et tes joujoux,
Toi que Noël planta chez nous,
Par les mains de ma mère,
Mon beau sapin tes verts sommets,
Et leur fidèle ombrage,
De la foi qui ne ment jamais,
De la constance et de la paix,
Mon beau sapin tes verts sommets,
M'offrent la douce image.


D'après "O Tannenbaum" de Ernst Anschütz (1824)

COLLOQUE : L’écriture Mauvoisienne, pratiques et imaginaires





L’Association des Bibliothèques Publiques de Martinique et la Ville de Schœlcher organisent en Martinique, du 23 avril au 27 avril 2012 un colloque sur l’œuvre de l’écrivain Georges Eleuthère Mauvois.


L’œuvre de Georges E Mauvois est une œuvre majeure de la littérature antillaise en langue créole et en langue française. Cet écrivain à la particularité de proposer à travers ses écrits plusieurs genres littéraires (roman, récit, conte, poésie, théâtre, essai, nouvelle).


Il nous apparaît important d’explorer cette écriture multiple et la dimension caribéenne de cet auteur qui reçut en 2004 le prix Casa de las Americas pour son ouvrage Ovando.


Objectifs


Permettre à l’œuvre de G E Mauvois d’être soumise à une approche scientifique et dans un même temps de rencontrer le plus large public.


Ce colloque est ouvert à toutes personnes, scolaires et universitaires, lecteurs indépendants


Manifestations prévues


-Des ateliers dans les écoles à partir des textes de Georges E. Mauvois.
-Des Conférences par des spécialistes de l’œuvre de G E Mauvois.
-Une exposition numérique : diaporama
-Des prestations théâtrales pour le grand public et les scolaires.
-Des émissions littéraires sur Georges E. Mauvois.




L’ABPM et la Ville de Schœlcher lancent un appel à contributions.


Cet appel à contribution est en direction des universitaires (linguistes, sociologues, professeurs de lettres…) des écrivains, mais aussi des artistes ayant exploré l’œuvre de G E Mauvois.


Les interventions retenues seront présentées lors des conférences qui se tiendront le mercredi 25 avril 2012.


Quelques pistes de réflexion sont d’ores et déjà retenues, cette liste n’est pas exhaustive.


-Influences et naissance de Georges E. Mauvois à l’écriture.
Georges E Mauvois: Une écriture discrète, en apparence simple, pour un message puissant.
Georges E Mauvois: un raconteur d’histoires de la Caraïbe.
Georges Mauvois, témoin d’une époque et observateur des relations entre les classes sociales.
Question du genre: Une multiplicité de genres mais une prépondérance du récit.
Question du style: Les drames de nos vies à la lumière de l’humour.


L’interaction des langues française et Créole dans la syntaxe et le lexique de l’écriture Mauvoisienne.


Les communicants disposeront de 20 minutes pour leur exposé, qui sera suivi d’une discussion de 15 minutes. Il est prévu 10 communications environ. Les langues acceptées sont le français et le créole. Les actes du colloque seront publiés.


Les contributeurs domiciliés hors de Martinique seront pris en charge par les organisateurs.


(Billets d’avion, hébergement, repas, déplacement)


Les propositions sont à envoyer sous forme électronique, accompagnées des coordonnées de l’intervenant (nom, adresse, tél, et qualité). Elles comporteront une présentation de la problématique et un plan succinct.


L’auteur(e) devra préciser si elle/il souhaite présenter son travail en utilisant un outil multimédia. Les contributions sont à adresser dès maintenant, et impérativement avant le 8 décembre 2011 à :


Judes Duranty : judesduranty@orange.fr
Marie Denise Grangenois : mariedenisegrangenois@gmail.com
Anique Sylvestre : asylvestre@voila.fr

jeudi 17 novembre 2011

Se réapproprier Fanon


La publication récente, en perspective de la commémoration de l'anniversaire de la mort de Frantz Fanon, par les éditions « Le Teneur » de l'ouvrage de l'écrivain André Lucrèce intitulé Frantz Fanon et les Antilles, l'empreinte d'une pensée, repose la question de la réappropriation par les Antillais aujourd'hui de l'oeuvre de cet immense écrivain.

D'autant que replacer les choses dans leur contexte historique, nous restituer Frantz Fanon dans ses rapports avec la Martinique n'empêche nullement d'ouvrir le chemin beaucoup plus large de la connaissance de Frantz Fanon, médecin psychiatre, ou celui de Frantz Fanon théoricien et acteur de la décolonisation.
Bien au contraire. En effet, tous ces itinéraires côtoient au passage et sans arrêt le point de départ ou d'arrivée de sa relation objectivement distancée, mais toujours si intiment liée à cette ile antillaise où il est né d'une famille aisée de Fort-de-France. L'époque est significative. C'est celle de ces années 50 si soumises à la frénésie assimilationniste aux Antilles.

André Lucrèce rend Fanon plus proche des Antilles à partir des éléments, souvent rectificatifs, qu'il apporte avec une précision inédite. Entre ceux relevant de la biographie personnelle de Frantz Fanon et les composantes de son milieu familial considéré dans le contexte sociétal martiniquais de l'entrée dans la départementalisation après 1946, il fallait éclaircir un certain nombre de points.

C'est sans doute là une des originalités du travail d'André Lucrèce d'avoir permis cette plus grande proximité. Pour autant, ce livre n'est pas une biographie. Il traite non seulement du rapport de Fanon aux Antilles, mais en outre, il approfondit et remet en perspective certaines thématiques majeures de la pensée de cet auteur, en montrant la pertinence encore très présente des apports de cet écrivain à la compréhension de la situation des sociétés antillaises contemporaines.
Le rapprochement de Fanon avec son milieu familial et social d'origine contribue à l'approche du personnage Fanon. Et ici, l'attention portée au personnage en tant que sujet singulier est grandement féconde.

L'exceptionnalité des épreuves vécues par Frantz Fanon, celle des réponses apportées au cours de sa vie d'homme et des témoignages connus de son histoire personnelle, illustrent de façon significative l'existence d'un homme absolument déterminé et lucide sur son époque et sur son milieu.

Pourquoi n'est-il pas revenu ?

Il est utile de comprendre en quoi d'abord la participation volontariste du jeune Fanon à la Deuxième guerre mondiale sur le front européen, puis les quelques mois vécus à son retour en Martinique, ensuite la découverte en tant que psychiatre de la condition asilaire des malades mentaux, ainsi que la confrontation au racisme au quotidien ont constitué pour lui de réelles et successives épreuves initiatiques.
Une des questions récurrentes, plusieurs fois posée par les intellectuels antillais est celle de savoir pourquoi Frantz Fanon n'est pas revenu en Martinique. Elle est restée longtemps sans réponse à la fois parce qu'il y avait ambigüité sur l'interprétation des faits expliquant les raisons du choix de Frantz Fanon et, sans doute aussi, inopportunité à chercher à les connaitre vraiment.

André Lucrèce nous en livre l'essentiel dans son livre. En fait, Frantz Fanon n'a jamais été loin des Antilles, par sa pensée qui incorporait la nécessité d'une vraie émancipation de ces pays. Aujourd'hui son oeuvre le rend toujours plus proche de nous et de tous les autres humains, surtout à un moment où il y a tant de damnés de la terre qui clament leur indignation de leur vie soumise aux exploitations extravagantes des puissances d'argent.

Aussi, devons nous entendre l'actualité des messages de Frantz Fanon : Il n'y a d'indignation féconde que dans l'engagement éthique et politique.

Louis-Félix Ozier-Lafontaine - socio-anthropologue

L'AUTRE BORD




L'AUTRE BORD est une pièce chorégraphique pour deux interprètes, Patricia Guannel (danse contemporaine) et Simone Lagrand (paroleuse issue du mouvement slam), accompagnées par le musicien - compositeur Jean-Marie Guyard et enlacées par la création vidéo de Yann Marquis. 


Patrick Servius - Chorégraphie
Patricia Guannel - Danse Contemporaine
Simone Lagrand - Texte et Parole 
Jean-Marie Guyard - Musique et Création Sonore
Yann Marquis - Création Vidéo
Viviane Givort-Vermignon - Création Lumière
Virginie Breger - Création Costumes


CONTACT DIFFUSION / Cie Le Rêve de la Soie / Balbine KARCHER
04 91 62 77 21 / cie.lerevedelasoie@wanadoo.fr / www.lerevedelasoie.com

La semaine artisanale*et culturelle du Mali à Montreuil ouvre ses portes Vendredi 18 Novembre à 18h30

M. Mohamed EL MOCTAR, Ministre de l’artisanat et du Tourisme du Mali et Mme Dominique VOYNET, Maire de Montreuil vous invite à la 7ème édition de « La semaine artisanale et culturelle du Mali à Montreuil ».
 
« La semaine artisanale et culturelle du Mali à Montreuil » se déroule du 18 au 20  novembre à la mairie de Montreuil. L’ouverture officielle sera présidée par M. le Ministre de l’artisanat et du tourisme Mohamed El Moctar en présence  de nombreuses personnalités le 18 novembre à la Mairie de Montreuil à partir de 18h30.
 
« La semaine artisanale et culturelle du Mali à Montreuil » est une rencontre organisée par le Ministère de l’Artisanat et du Tourisme avec le concours de la marie de Montreuil en collaboration avec l‘association des Maliens de Montreuil.

dimanche 13 novembre 2011

L'imposition de notre supériorité morale

"Quel est l'étrange tour d'esprit qui a pu nous convaincre que nous étions l'aboutissement ultime de l'humanité? Que nos valeurs et notre monde devaient s'imposer au reste de la planète ? Qu'a-t-il bien pu se passer pour que « laïcité » et « intégration » deviennent les euphémismes utilisés quotidiennement pour décrire l'oppression des identités, la négation de la différence et l'imposition de notre supériorité morale?" Baptiste Nicolino (in Minorités 12/11/11)

samedi 12 novembre 2011

L'automne paradoxal
















Nous vivons actuellement un automne paradoxal, car cette année l’automne ne s’est pas empreint de lui-même, il ne s’est pas habillé de sa grisaille coutumière, de ses pluies continuelles et de ses vents forts. L’automne semble tourner le dos à sa nature comme pour être en phase avec le désordre ambiant.

Les cieux automnaux ne crachinent, le vent ne soulève les feuilles mortes, elles ne ventoyent capricieusement, ne s’amassent ou ne montent en colonne comme pour imiter de petites tornades.

Je me souviens de naguère, le vent d’automne poussait les gens, donnait du balan ou freinait l’élan. Parfois, il n’était pas rare qu’il vole les foulards et les écharpes ou qu’un ventelet soulève les jupes.

En ce moment, je regarde à mon entour, le temps n’est pas à la froidure, pas réfrigératif, les peupliers ne dansent au contact du vent, ils sont droits, figés dans l’immobilité, l’automne nous offre des ciels clairs avec des nuages blancs ou bleus et une lumière presque estivale, les fleurs ne s’y sont pas trompées, certaines fleurissent.

Evariste Zephyrin

Franz Fanon : Cinquante ans après… Toujours présent


Riche actualité éditoriale de Frantz Fanon en cet automne du cinquantenaire de sa mort, le 6 décembre 1961. Outre la réédition de ses quatre livres, publiés de son vivant ou à titre posthume, six ouvrages viennent de paraître chez des éditeurs des trois pôles de son œuvre-vie, à savoir successivement les Antilles, la France et l’Algérie.

L’édition intégrale des quatre écrits de Fanon sous le titre Œuvres confère une pensée érigée en système par son premier éditeur, François Maspero, puis par son successeur, La Découverte, dans une identique collection prestigieuse, Les Cahiers Libres. Il s’agit d’une mise en perspective en vue de considérer désormais l’œuvre de Fanon dans son statut de globalité cohérente et non plus une réflexion éparse au gré des perceptions ou enjeux ou besoins des uns et des autres. Le philosophe camerounais Achille Mbambe, un des promoteurs du courant de pensée dit post-colonialisme amorcé depuis une vingtaine d’années, le souligne assez dans sa préface.  
Les Damnés de la terre est réédité par l’Enag, non pas dans l’excellente série «Anis», mais plutôt avec une couverture peu esthétique, sinon criarde. La suggestive introduction de Claudine Chaulet y est maintenue, mais pas la trop écrasante préface de Jean-Paul Sartre, intégrée initialement, alors que l’on sait qu’elle avait  disparu depuis 1968 à la demande de la veuve, Josie Fanon, et ce, suite à la prise de position pro-israélienne du philosophe français lors de la guerre des Six jours de juin 1967.
Au chapitre des ouvrages sur Fanon, signalons au préalable les actes du Colloque international organisé lors du second Festival panafricain en juillet 2009. Il est heureux qu’ils paraissent, contrairement à ceux du mémorable Symposium d’Alger d’avril 1987, le premier à être consacré à l’auteur de L’An V de la révolution algérienne en terre algérienne libérée. Nous y trouvons des écrits dans les trois langues d’intervention, à savoir par ordre numérique l’arabe (1), l’anglais (3) et le français (20).

Impossible de résumer sans trahir un magnifique ouvrage et ses précieuses contributions. Que l’on nous pardonne alors de ne citer que quelques noms de ses trois parties. En premier lieu, les témoignages d’Olivier Fanon, fils de Frantz, et de ses amis Pierre et Claudine Chaulet donnent une dimension humaine, n’excluant pas d’utiles informations. En second lieu, différentes lectures questionnent l’œuvre de Fanon. Citons «L’actualité de Fanon dans le monde d’aujourd’hui» d’Alice Cherki, nous plongeant dans un prolongement actuel de la pensée en pratique  d’un «classique de la décolonisation» bien trempé. Nabil Farès, dans un texte court mais dense, Avec Frantz Fanon : percevoir, écouter, écrire, dire l’humain ouvre des champs de lectures inouïes d’une œuvre encore presque terra incognita. En troisième et dernier lieu, «Actualité de Fanon», de multiples intervenants établissent l’inventaire de la pensée fanonienne en rapport avec le réel bouleversant d’aujourd’hui, sous toutes les latitudes et longitudes, sur tous les fronts de lutte, y compris l’interculturalité et le racisme ordinaire.      
S’illustrent particulièrement, en de nouvelles lectures, les propos de Mireille Fanon Mendès-France, fille du penseur, Saloua Boulbina et Djillali Sari. Voilà un ouvrage très complet dont une lecture attentive et serrée est nécessaire pour en tirer le plus grand profit. Il convient de donner ensuite une place particulière à Christiane Chaulet-Achour devenue, au fil des ans, une spécialiste reconnue de Fanon (Frantz Fanon, l’importun, Montpellier, Chèvrefeuille étoilée, 2004). Elle vient de coordonner deux volumes qui lui ont inspiré des idées de Fanon : un ouvrage, Fanon, figure du dépassement. Regards croisés sur l’esclavage, et un numéro spécial de la revue Algérie Littérature Action, intitulé «Frantz Fanon et l’Algérie, Mon Fanon à moi».
L’ouvrage ramène utilement à cette invention perverse de l’homme blanc occidental, le racisme et son corollaire, l’esclavage. Il donne à lire, dans ce sens, de stimulants articles centrés sur le texte fanonien en confrontation avec l’autre : Alice Cherki fait un parallèle entre les paroles de Fanon et de son illustre aîné Aimé Césaire. Marie Fremin laisse entrevoir de nombreux échos et résonances entre l’œuvre fanonienne et la loi Taubira (du nom de l’ancienne ministre française et député de Martinique) de 2001 reconnaissant l’esclavage comme «crime contre l’humanité», tandis que Brigitte Riera revient remarquablement sur l’unicité des  différents registres de l’écriture fanonienne. D’autres textes offrent d’inattendues perspectives : Sylvie Brodziak trouve au rap une lointaine prédication dans Peau noire, Masques Blancs, alors que ce même ouvrage constituerait une source référentielle du mouvement artistique outre-Atlantique dévalorisant l’homme noir. Sur un plan strictement littéraire, retenons les écrits de Achour-Chaulet sur les romancières antillaises au regard de Fanon et la lecture de Salah Ameziane du romancier Anouar Benmalek de L’Enfant du peuple ancien (Paris, Pauvert, 2000) dans l’optique fanonienne d’une histoire à décoloniser.
Quant au numéro spécial de la revue Algérie Littérature Action, sa coordinatrice l’a structuré en deux grandes périodes : Fanon d’hier (1961-2008) et Fanon d’aujourd’hui (2011). Cette originalité nous entraîne, au fil des textes, dans une découverte enrichissante de plusieurs facettes de Fanon «homme, citoyen, penseur et écrivain», écrit-elle en liminaire. En première partie, nous retrouvons de beaux textes connus mais difficiles d’accès de Césaire et Anna Greki, puis les interventions de Mohamed Salah Louanchi (inédite) et Mahfoud Boucebci (publiée) au Colloque d’Alger de 1987. S’en suivent deux personnalités incontournables, et à juste titre : un entretien avec Olivier Fanon dévoilant un vrai gentilhomme, et un témoignage vivant et émouvant d’Alice Cherki, collaboratrice fidèle du psychiatre à Blida-Joinville, puis à Tunis. En seconde partie, nous disposons de toute une panoplie de contributions : des analyses classiques mais percutantes de Fanon (Afifa Bererhi, Dalila Morsly, Hervé Sanson) ou revêtant son actualité mondiale (Dominique Le Boucher, El Djemhouria Slimani-Aït Saâda).
Sont disséminés des points de vue (Maïssa Bey, Aziz Chouaki, Souad Labbize, Bouba Tabti, Alek Baylee Toumi) et découvertes de Fanon (Amel et Soumia Ammar-Khodja, Yahia Belaskri, Arezki Metref, Victor Permal) dont certains ont les vertus du témoignage capital (Claudine et Pierre Chaulet, Amina Azza-Bekkat), sinon d’un hommage (Amin Khan), voire d’un moment confidentiel savoureux (Akram Belkaïd) ou poignant (Brigitte Riéra, Zohra Bouchentouf-Siagh, Leïla Sebbar). En définitive, ce recueil à la gloire de Fanon n’élude rien, tout en l’irradiant sinon l’éclairant de ses illustrateurs (Denis Martinez, Ali Silem) et de ses mots aux antipodes de la majorité des écrits et évocations compassées de quelques Algériens du passé. Il constitue donc un contretemps à leur historiographie et leur prude littérature politico-littéraire.
En Martinique où est publié Frantz Fanon et les Antilles ; L’empreinte d’une pensée, l’essai d’André Lucrèce, écrivain et critique littéraire natif de Fort-de-France comme Fanon, se veut une thèse inférant une appartenance strictement antillaise à l’auteur de Peau noire, Masque blanc, livre nourri essentiellement de son vécu dans l’île. Ce sujet rampant de réinscription de Fanon dans la réalité et la sensibilité locales est perpétuellement en débat chez les intellectuels antillais. Il est évident que le destin réfractaire de Fanon dérange encore et est objet, çà et là, d’une chape de plomb injustifiée. Si la nomenklatura des dirigeants révolutionnaires algériens, de son époque, était dérangée par ses origines, son anticonformisme solitaire et sa liberté de ton, il n’en demeure pas moins que les desiderata des Martiniquais d’hier à se réapproprier aujourd’hui Fanon (jusqu’au transfert de sa dépouille), ne peuvent se concevoir hors le domaine de la sentimentalité expectative. Il nous semble que le célèbre poème fraternel d’Aimé Césaire, repris dans le livre, constitue une représentation devant légitimer cette vieille revendication autant politique qu’affective.
Enfin, nous disposons aujourd’hui d’une troisième biographie de Fanon, après celles novatrices d’Irène Gendzier (Paris, Seuil, 1976, traduite de l’anglais) et surtout d’Alice Cherki qui vient de faire l’objet d’une réédition attendue eu égard à son succès de librairie et à son apport à la réception de Fanon en Algérie indépendante (Paris, Seuil, 2000 et 2011 ; Alger, 2009). Intitulée simplement Frantz Fanon, une vie, cette nouvelle biographie est due au traductologue anglais David Macey (1946-2011) dont la réputation est grande tant il a traduit des œuvres majeures de l'anglais au français et inversement. Fasciné par son sujet, il a écrit un passionnant récit sans hagiographie, ce qui constitue un véritable tour de force. En douze chapitres, l’auteur offre une reconstitution minutieuse d’une vie et d’une œuvre, éclairée de nombreuses informations inédites, ponctuée de réflexions audacieuses pour la compréhension fanonienne et, enfin, enrichie par l’histoire des idées et faits socioculturels. Gageons que son ouvrage, au croisement de la biographie, de l’histoire et de la philosophie politique, fera date.
Nous ne pouvons pas occulter aussi une sorte d’essai intellectuel de Matthieu Renault, Frantz Fanon, de l’anticolonialisme à la critique postcoloniale. C’est le condensé d’une thèse ardue de philosophie, car il est fréquent d’approcher Fanon sur le plan de la construction d’un système philosophique au niveau la doxa universitaire européenne.
L’auteur insiste sur une pensée datée historiquement (le «météore» Fanon, intellectuel d’un contexte précis) tout en soulignant qu’il convient de redécouvrir et non plus de réinventer le penseur comme en études postcoloniales anglo-saxonnes. «Sur Fanon, tout est encore à dire», conclut-il.  Au terme de cette présentation rapide, que dire de plus sinon qu’on n’en a pas fini avec Frantz Fanon et personne ne peut le nier. Alors, puisse l’université algérienne réinscrire dans ses programmes le savoir engagé de cet auteur efficacement présent, un de ceux qui, envers et presque contre nous, ont influencé la pensée de XXe siècle et a contribué, avec d’autres, à conceptualiser quelque peu l’Algérie algérienne !   

Ouvrages sur Fanon publiés en 2011* :

- Frantz Fanon, Œuvres, Paris, La Découverte (collection Cahiers libres), octobre 2011, 884 p. Préface de Achille Mbambe.
- Frantz Fanon, Les Damnés de la terre, Alger, Enag, septembre 2011,388 p. Présentation de Claudine Chaulet.
- Christiane Chaulet-Achour (sous la direction de), Frantz Fanon, figure du dépassement, Regards croisés sur l’esclavage,  université de Cergy-Pontoise et Amiens, Encrage Edition (collection Centre de recherche textes et francophonies), septembre 2011, 147 p.
- Christiane Chaulet-Achour (sous la direction de), Frantz Fanon et l’Algérie. Mon Fanon à moi, Paris, Algérie Littérature / Action, n° 153-156, septembre-décembre 2011,153 p
- Alice Cherki, Frantz Fanon, portrait, Paris, Seuil, 2000 et janvier 2011 ; Alger,ministère de la Culture-Mille Feuilles, 2009.
- Mustapha Haddab (sous la direction de), Actes du Colloque international Frantz Fanon- Alger, 7-8 juillet 2009, Alger, Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques, septembre 2011, 294 p + cahier photos.
- André Lucrèce, Frantz Fanon et les Antilles, L’empreinte d’une pensée, Fort-de-France, Le Teneur, septembre 2011, 166 p.
- David Macey, Frantz Fanon. Une vie, Paris, La Découverte (collection Cahiers libres), octobre  2011, 550 p. Traduit de l’anglais par  Christophe Jaquet et Marc Saint-Upéry (Londres, Paperback, 2000 et 2011).
- Matthieu Renault, Frantz Fanon, de l’anticolonialisme à la critique postcoloniale, Paris, Editions Amsterdam, octobre 2011, 224 p.
*Par ordre alphabétique des auteurs 

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