Aimé Césaire, Wilfredo Lam et Pablo Picasso, un poète et deux peintres : trois amitiés nouées au tournant des années 1930-1940. Trois œuvres aussi, s’admirant et se répondant. Du 16 mars au 6 juin, les trois artistes feront l’objet d’une exposition au Grand Palais, l’occasion d’admirer les carrefours où les hommes et leurs œuvres se sont rencontrés.
Organisée dans le cadre de l’Année des Outre-mer, l’exposition «Nous nous sommes trouvés» coïncidera également avec deux autres évènements : l’entrée symbolique du poète martiniquais au Panthéon (le 6 avril une plaque à son nom y sera scellée) et le soixante-dixième anniversaire de la fructueuse rencontre entre Césaire et Lam.
Les deux hommes font connaissance en 1941 par l’intermédiaire d’André Breton, qui vient de découvrir avec enthousiasme Cahier d’un retour au pays natal. Marqué par la poésie de Césaire, Lam peint en 1943 La Jungle, l’une de ses œuvres majeures, fortement inspirée par la découverte de la forêt martiniquaise et de ses conversations avec Césaire. Leur collaboration artistique connaît son apogée dans les années 1980, lorsque Lam demande à l'auteur de composer un poème pour chacune des eaux-fortes qu’il avait réalisées vers 1969. Les fruits de ce projet n’ont jamais connu de publication commune et l’exposition au Grand Palais sera l’occasion de les voir réunis pour la première fois.
Le poète martiniquais et le peintre cubain ont aussi connu et travaillé avec Pablo Picasso. Ainsi, trente-deux gravures de Picasso, réalisées pour accompagner les dix poèmes du recueil Corps perdu, seront exposées au Grand Palais. En outre, la filiation entre les œuvres de Picasso et Lam sera soulignée par la mise en regard de plusieurs réalisations des deux peintres, afin de vérifier la remarque de l’Espagnol au Cubain : «Je ne me suis jamais trompé sur toi. Tu es un peintre. C’est pour cela que j’ai dit la première fois que nous nous sommes vus que tu me rappelais quelqu’un : moi».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire