Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir.
Aimé césaire
Mes premiers descendants viennent de la côte d’Afrique. Comme des bêtes sauvages enchaînés dans une calle, vendu de pays en pays, cargaison après cargaison. Les grands vendeurs et grands acheteurs dans le village nommé Boyo Quisqueya font débarqués mes premiers grands parents, cargaison par cargaison. Le premier grand commandeur avec ses alliés ont violé mes sœurs et enchaîné mes frères avec des chaînes d’aciers. Ils ont scellé la peau de mes cousins de fers brûlants comme des chevaux sauvages.
Le premier Grand Héros de mon village s’appelait Toussaint Louverture. Ils l'on embarqué dans un bateau au Fort de Joux jusqu’à sa mort. Et... Je rêve de ramer la barque de Gonaïbo au monde entier et réclamer justice pour le cerveau de ce vieux révolutionnaire.
Notre premier libérateur s’appelait Jean-Jacques Dessalines. De son cheval de guerre il nous libère de la chaîne d’acier. Des nuits... je rêve. Je rêve toujours du tam-tam sonore et des tambours d’Afrique. Je rêve encore le jour qu'ils ont brûlé mes dieux, le jour où ces bourreaux ont détruit mes plantes médicinales.
Aujourd’hui mal-mené, nous sommes envahi d'hommes étranges qui circulent sur la rue de notre Liberté comme sur un sentier de guerre. Je rêve. Je rêve encore le jour où ils ont essayé de tuer notre histoire, notre culture. Je sens encore une fois, le Tam-tam du tambour des cérémonies du bois caïman qui traverse mes reins et mon esprit pour me transcender.
Le tout nouveau qui habite notre Île avec ses fils nous ont violé. Pauvres enfants! Ils ont souillé notre jeunesse. Nous ont chassé du pays lointain. Là ou ils ne nous respectent pas. La misère de notre terre coulent dans leurs gazettes. Pourtant ils habitent ma maison, ils mangent mes viandes fraîches, ils jouissent mon soleil mes plages. Aujourd’hui notre Quisqueya à nous est habitée par ces chefs. De haut vers le bas ils circulent en casque bleu.
Je sens dans mes reins le rythme du tambour de l’Afrique. Le tam-tam sonore de mes ancêtres dans la vielle canoë qui traversait la mer des Amériques pour aider à leur profitabilité à Savannah. Je rêve. Je rêve et je rêve encore de voler plus haut que l’aigle noir. Au-dessus de toute l’Amérique, de toute l'Asie, de toute l'Afrique, de toute l'Océanie, de toute l'Europe et retourner vers Quisqueya, marcher la tête haute comme un soldat de l’armée indigène vers vous autres frères et sœurs de vous demander mains fortes Pour récupérer Quisqueya.
Thélyson Orélien
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