Les archives départementales m'ont offert l'arbre généalogique d'Aimé Césaire. C'est un précieux document, qui a été réalisé pour le centenaire du poète. On y découvre les premiers ancêtres connus du chantre de la négritude, sans précision de dates pour la plupart d'entre eux ou plutôt d'entre elles, car c'étaient surtout des femmes, majoritairement esclaves. Il y a Jeannette, mais aussi Henriette, et Anne, ainsi que Marie-Victoire. Une autre, Elisabeth Berthra, née en 1795, dispose d'un patronyme, ce qui était rare pour les esclaves, a l'époque. Une autre enfin, Marie Catherine Tarade, est mentionnée comme étant une mulâtresse libre. Au milieu de toutes ces femmes, on trouve un homme, prénommé Barbe. Il est esclave lui aussi. Le premier de la famille à porter le nom de Césaire apparaît en 1813. Il est né esclave a Grand-Anse. Il sera affranchi en 1833, quinze ans avant l'abolition de l'esclavage. Césaire était agriculteur, alors que sa femme, Jacqueline, née en Afrique, sans plus de détails, et affranchie également en 1833, était blanchisseuse. Quand on observe de plus près les noms des ancêtres suivants du poète, il y a deux détails qui frappent. Il y a d'abord un prénom qui revient souvent. C'est le prénom Rose. Il y a les esclaves Rose Rosalba et Luce Rose Sovil, nées respectivement en 1802 et 1815. Il y a Rose Pamphile, née aussi en 1815, ainsi que les agricultrices Rose Césaire (1836) et Rose Bacarolle (1847). Le deuxième détail qui frappe est un nom qui revient par deux fois dans la généalogie d'Aimé Césaire. L'une de ses ancêtres s'appelle Juliette Soveur et l'un de ses ancêtres Sabin Sauveur. On comprend mieux, avec autant de Sauveur et de Rose dans la famille de cet homme, d'où lui venaient sa passion de la nature et son leadership naturel...
Serge Bile
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