vendredi 6 septembre 2013

La porte du Pérou (1),


Nonobstant la prodigue déveine et l'abondante misère de nous autres, nous nous semonçons  aux banquets des faméliques  et à celui des réprouvés, car comment en serait-il autrement, nous hommes-diasporiques dont   les déportements nous ont drossé en terres étrangères,  en terre "archipélisée", en terre continentale par une épissure, une fissure, que dis-je, une  béance, une gigantesque faille esclavée pluri-centenaire,  nous naufrageant en jours néfastes ci-devant -  Vous ici et pas ailleurs, quoique le sang se dispersa sur tous les flots, sur tous les ailleurs possibles, même les imprévisibles, comme devant nourrir la bouche de malheur d'un dieu affamé, celle d'un diable albescent, dont la progéniture comme  des serpents pullulent en sinistres accidents et en sombres tragédies sur cette planète, l'ensanglantant plus que de besoin, plus que de raison... 

– Nous voilà tel  un fleuve charriant  des flots d'avanies  ou  un cabrouet sur une trace charroyant sa cargaison d'opprobres et de mépris, ballottant ce peuple-continent si puissamment envasé au mitan de nulle part et en butte  à l'humanité...

Tony Mardaye

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