vendredi 18 avril 2008

Aimé Césaire : hommages de l’île de La Réunion -

Jean Claude Fruteau, Député Maire de Saint-Benoît

AIMÉ Césaire vient de nous quitter.
C’est avec émotion et tristesse que j’apprends sa disparition. L’ancien professeur de Lettres que je suis, salue, à titre personnel, la mémoire d’un des plus grands écrivains et poètes contemporains.

Chantre de la négritude, il a apporté un souffle nouveau à la langue et à la littérature française. En tant qu’homme de gauche, je salue l’homme politique, combattant infatigable pour la liberté, pour l’égalité, pour le respect de toutes les cultures et le droit à la différence.
Aimé Césaire a été une autorité de premier plan dans les combats des peuples de l’Outre Mer français.

J’ai eu l’honneur et la chance de le rencontrer et de m’entretenir avec lui en 1999 lors de mon séjour en Martinique.

A sa famille, à tous nos compatriotes Martiniquais, et à l’ensemble des Fins de la Martinique, j’adresse mes sincères condoléances.

Wilfrid Bertile, ancien Député de La Réunion

« Il restera dans la littérature française comme le chantre de la négritude »

C’est avec beaucoup de tristesse que j’apprends le décès d’Aimé Césaire, immense poète et homme politique martiniquais. Il restera dans la littérature française comme le chantre de la négritude, le défenseur de l’identité du peuple martiniquais et comme un grand humaniste. Il marquera l’histoire de l’Outre-mer en ayant été le rapporteur de la loi du 19 mars 1946, érigeant les "vieilles colonies" de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de La Réunion en départements français.

Je l’ai côtoyé à l’Assemblée nationale entre 1981 et 1986. Ses (rares) interventions à la tribune étaient un régal pour l’esprit par sa finesse, son humour, la portée de sa parole. C’était le seul des 577 députés à ne pas avoir voulu de bureau. Le sien était la (riche) bibliothèque de l’Assemblée où il se trouvait toujours quand il était à Paris. Aussi avions-nous pris l’habitude de nous entretenir dans la salle des Quatre Colonnes, assis sur une banquette. Là, nous nous entendions sur des mesures utiles à l’Outre-mer. Henri Emmanuelli, qui était alors Secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, avait donné la consigne à son cabinet : « si Bertile propose une initiative et si Césaire est d’accord, on y va ! ». Et on y est allé pour la création de l’ANT, de RFO, des Universités et des Académies des régions d’Outre-mer, pour la décentralisation et la création des Régions d’Outre-mer, pour la commémoration de l’abolition de l’esclavage... 
Aimé Césaire était de ces hommes dont la rencontre vous marque pour la vie.

Gilbert Annette, Maire de la Ville de Saint-Denis

Le Maire de la Ville de Saint-Denis, M. Gilbert Annette, a décidé, ce jeudi 17 avril, de se rendre immédiatement en Martinique afin de porter témoignage au peuple martiniquais de l’émotion de l’ensemble des Dionysiens et des Réunionnais après le décès de M. Aimé Césaire, poète, homme politique, fondateur du Parti Progressiste Martiniquais et Député-Maire de Fort-de-France pendant de très nombreuses années.

Avec Léopold Sédar Sengbor, Aime Césaire aura été une grande conscience de la lutte internationale contre le colonialisme et le racisme. Son combat s’est exprimé dans des ouvrages de référence qui ont marqué la littérature française tout au long du 20ème siècle.

Aimé Césaire aura été également un ardent défenseur de l’identité et de la responsabilité des peuples de l’Outre-mer :

A La Réunion, de nombreuses générations ont partagé l’engagement d’Aimé Césaire pour la défense des Droits de l’Homme. Son parcours exceptionnel restera un exemple pour flous tous.

Gilbert Pounia, leader du groupe Ziskakan


Dédicace d’Aimé Césaire à Gilbert Pounia sur son livre \"Cahier d’un retour au pays natal\" offert à l’occasion du Césaire de la musique qu’a obtenu Gilbert en 2007.

Gilbert Pounia tient à exprimer sa profonde tristesse à la nouvelle du décès d’Aimé Césaire. Il avait reçu le 22 octobre dernier au Casino de Paris le Césaire de la musique catégorie meilleur groupe de l’année et cela l’avait beaucoup touché.

Aimé Césaire représentait à la fois la prise de conscience de nous-même, de notre identité et le sous-bassement sur lequel on a pu bâtir l’avenir.

Il dépassait largement les limites de la Martinique. Homme politique, poète, écrivain visionnaire, cet esthéticien des mots savait être aussi très proche des gens,
Gilbert Pounia n’a jamais eu l’honneur de rencontrer Aimé Césaire. En revanche, son amie, la chanteuse trop tôt disparue, Toto Bissainthe, lui avait longuement parlé du grand écrivain qui lui avait d’ailleurs rendu un vibrant hommage à sa mort.

Aujourd’hui Gilbert espère que l’oeuvre d’Aimé Césaire, incontestablement l’un des plus grands hommes que le XXème siècle ait connu, sera offerte à la connaissance de tous et surtout de celle de la jeunesse lui permettant ainsi de se construire autour des valeurs d’humanité et de culture.

• Vincent Defaud, porte-parole régional des Verts-Réunion
Hommage à Aime Césaire

A l’occasion du décès d’Aimé Césaire, les Verts-Réunion rendent hommage à l’écrivain et à l’homme politique martiniquais. Le poète a joué un rôle considérable dans l’histoire de la Martinique et des Antilles. Le concept de négritude, qu’il a développé conjointement avec Léopold Sédar Senghor et Léon Gontran Damas, a ouvert la voie à la revendication identitaire et culturelle des descendants d’esclaves et des Africains dans un message universel de tolérance.

La disparition d’Aimé Césaire est une grande perte pour l’histoire de l’humanité progressiste. Les Verts-Réunion partage la tristesse et la douleur des Martiniquais, des Antillais devant la disparition du leader du Part Progressiste Martiniquais, qui restera le symbole de la lutte en faveur des pauvres, des exploités, des opprimés, des descendants d’esclaves ignorés et bafoués dans leur propre pays par le colonialisme pendant des décennies, le symbole de la lutte contre le racisme, pour l’émancipation et la dignité.

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