Par Lawoetey-Pierre Ajavon
Enseignant-chercheur, président du Cercle d’Initiatives Pour l’Afrique (CEDIPA)
Ainsi donc, il s’en est allé, au bout du petit matin de ce 17 avril 2008, rejoindre ses anciens compagnons de lutte de la Négritude, Léopold Sédar Senghor et Léon Gontran Damas. Ainsi donc, il s’en est allé, la « voix des sans voix », celui sans qui le nègre ne serait pas NEGRE, rejoindre ses Ancêtres Africains, dont N’Kouloum-N’Kouloum (1), dans leur vraie demeure.
Car, Aimé Césaire fait désormais partie du cercle restreint de nos Ancêtres Africains inscrits au Panthéon. Dès lors, qui mieux que lui était capable d’incarner et de remplir cette quadruple exigence permettant d’accéder au statut enviable et envié d’Ancêtre, au sens africain du terme : posséder de hautes valeurs morales et intellectuelles, servir d’exemple et de modèle durant toute son existence, réunir un large suffrage autour de sa personne, et enfin, bénéficier du droit de primogéniture ?
Une fois l’émotion passée, hagiographes et autres, prétendants « spécialistes de la Martinique » - ceux-là mêmes que récusait le sage Pierre Aliker dans son allocution-hommage le 20 avril -, s’essayeront à retracer tant bien que mal le parcours du grand homme. Mais est-on sûr de restituer fidèlement un tel parcours, si immense, si intense, si riche, et si varié ?
Pour ma part, je me permettrai, avant de poursuivre ma réflexion, un simple témoignage qui est aussi le reflet du sentiment de la génération d’Africains qui se veut héritière de la pensée philosophique, politique, culturelle et humaniste d’Aimé Césaire. Aussi, au moment où la chute de ce grand baobab de la Caraïbe est douloureusement ressentie du Sénégal au Gardafui, du Cap à Tamanrasset, c'est-à-dire dans toute l’Afrique, je ne puis m’empêcher d’évoquer ici un souvenir. Militants, au début des années 70, de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France (FFANF), mouvement anti impérialiste et anticolonialiste qui porta tous les espoirs de l’émancipation politique et économique du Continent, nous n’hésitions pas à porter au pinacle l’auteur du Discours sur le colonialisme, dont la photo ornait fièrement les murs de nos minuscules chambres d’étudiant, à côté d’autres panafricanistes de renom tels que K. N’Krumah, P.E. Lumuba, B. Boganda, R. Um Nyobe, F.Mounie…
D’une manière ou d’une autre, nous tentions de nous réapproprier les nobles idéaux d’Aimé Césaire, pendant qu’à l’inverse, certains d’entre nous vouaient aux gémonies son ami, chantre de la Négritude, Léopold Sédar Senghor, coupable à nos yeux d’avoir trahi la cause africaine et de s’être mis au service exclusif de la puissance néocoloniale, non sans avoir sapé les fondements de l’éphémère structure d’intégration régionale ouest-africaine, le Rassemblement Démocratique Africain (RDA), dont il fut l’un des initiateurs, avec Modibo Keita et Sékou Touré, pour ne citer que les plus illustres. Aimé Césaire, c’était surtout celui qui, envers et contre tous, croyait profondément en l’Afrique, et qui ramait à contre courant de l’afropessisme de circonstance de l’époque. Il en a apporté tout récemment la preuve de ces convictions en confiant depuis son lit d’hôpital à un de ses visiteurs africains : « l’Afrique ne doit pas perdre ». Si l’on en croit une autre indiscrétion, il aurait dit être prêt à « retourner spirituellement en Afrique », sentant sa mort prochaine.
Mais, hormis son attachement presque atavique pour le continent africain, Césaire plaçait avant tout, au cœur de tous ses combats, l’émancipation du genre humain en général, et celle du Nègre en particulier.
Pour ce « Nègre fondamental », au-delà de l’amitié plus que fraternelle qui le liait au Sénégalais Léopold Sédar Senghor, l’Afrique était surtout la terre de ses « ancêtres bambara » dont il fit éloquemment le panégyrique dans son Cahier d’un Retour au pays natal. C’est pourquoi, contrairement à la plupart de ses compatriotes, Césaire a toujours assumé sans aucun complexe, son africanité, en la revendiquant avec force, par ailleurs.
Césaire et l’assumation de l’africanité
Aimé Césaire aimait à rappeler sa première rencontre avec l’Afrique qui se révéla à travers ses affinités intellectuelles et militantes avec deux grands écrivains sénégalais : L.S. Senghor et Alioune Diop.
On sait que sa connivence avec Senghor aboutit à la création du mouvement de la Négritude aux côtés du Guyanais Léon Gontran Damas, dans les années 30. Ce n’est un secret pour personne que Césaire et Senghor ne s’entendaient pas sur le concept de la Négritude et même plus tard, sur la forme à donner à leur engagement politique sur le terrain.
Cependant, il reconnaissait que c’est grâce à Senghor qu’il a rencontré l’Afrique et perçu d’une autre façon ce continent « pourtant déclaré irrémédiablement sauvage ».
Incontestablement, l’Afrique fut le premier continent qui permit à Césaire cette confrontation et cette révélation avec lui-même. Il avouera plus tard que son ouvrage phare Cahier d’un retour au pays natal est né de cette rencontre avec la terre de ses aïeux. Ecoutons ce qu’il disait au cours d’une interview accordée déjà en septembre 1977 à E. Maunick : « Ah l’Afrique ! … C’est un des éléments qui m’a singularisé parmi les Antillais. J’ai été le premier à leur parler de l’Afrique. Non pas que je la connaisse tellement bien, mais j’ai toujours l’habitude de dire que l’Afrique fait partie de moi-même. Elle fait partie de ma géographie cordiale. Je dois beaucoup à l’Afrique. C’est elle qui m’a permis de me connaître moi-même. Je ne me suis compris que lorsque j’ai eu fait un détour par l’Afrique. On ne peut comprendre les Antilles sans l’Afrique et c’est pourquoi il est absolument vain d’opposer l’antillanité à la Négritude parce que sans la Négritude, il n’y a pas d’antillanité. La Martinique et les Antilles dites françaises sont évidemment au confluent de deux mondes : un monde européen et un monde africain (…) C’est une rencontre entre l’Afrique et l’Europe, mais la composante essentielle, le soubassement, c’est l’Afrique » (2)
Et pourtant, Aimé Césaire n’avait fait que de courts séjours en Afrique, notamment à Dakar et Conakry dont il a gardé quelques souvenirs qui lui rappelaient sa Martinique natale. A son retour, il dira : « […] Quand j’ai vu les bonnes femmes sur le marché, c’était tout à fait comme des Antillaises (…) Si notre superficiel est européen, et plus précisément français, je considère que notre vérité profonde est africaine ».
L’observateur averti remarquera par le Grand Maître de la pensée historique Nègre introduit implicitement ici, le débat controversé entre les deux concepts d’Africanité et de Créolité.
Cette position nettement tranchée d’Aimé Césaire sonne comme un pied de nez aux tenants de la Créolité, et devrait logiquement clore ce débat qui n’avait pas lieu d’exister. « J’ai tiqué, affirmait-il, quand ils (E. Glissant, P. Chamoiseau, R. Confiant, J. Bernabé, nda) ont tenté d’opposer la Créolité à l’Africanité, parce que c’est selon moi, une division artificielle. Je n’ai rien contre la Créolité, mais je me demande si elle n’est pas chez ceux qui s’en font les porte-parole, l’expression d’un rejet de l’Afrique ». (3)
Césaire le visionnaire et le prophète
Aimé Césaire et l’Afrique, c’est une vieille et longue histoire, émaillée d’espoir et parfois de déception. Il serait fastidieux de faire ici l’ inventaire détaillé des thèmes abordés dans l’ensemble de ses œuvres, dans lesquelles la problématique africaine revient constamment en rengaine. Depuis son premier ouvrage Cahier d’un Retour au Pays Natal , jusqu’à la toute dernière interview accordée à Françoise Verges dans Nègre je suis, Nègre je resterai (4), en passant par les textes réunis par Tshitengue Lubabu lors de l’hommage de Bamako en 2003(5), Césaire ne manquait aucune opportunité pour manifester son réel attachement à la terre de ses aïeux.
Dès lors, reconstruisant méthodiquement la mémoire historique de l’Afrique, il entreprit de revendiquer avec une certaine fierté l’héritage du continent, longtemps nié par la colonisation. Les éléments civilisationnels et culturels de l’Afrique lui serviront ainsi d’arguments. Le Cahier d’un Retour sera enfin une réelle prise de conscience du Nègre, Césaire lui-même, arraché à son Afrique natale, et qui gardera le souvenir des blessures de l’esclavage.
Par ailleurs, figurant l’esprit rebelle et marron de l’auteur, le Discours sur le colonialisme viendra à point nommé pour dresser un violent réquisitoire contre les oppresseurs. C’est sa fidélité au principe anticolonialiste qui le conduira d’ailleurs à s’opposer en 2006 à la venue en Martinique de l’initiateur de la loi du 23 février 2005, vantant les « bienfaits de la colonisation », un certain Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur de la France.
Cependant, loin de nier les problèmes auxquels est confronté le continent, Césaire a toujours gardé une foi inébranlable en son avenir, convaincu de son indépendance et de sa liberté. « Je suis persuadé, avouera-t-il, que l’Afrique triomphera de ses difficultés présentes. Comme elle a su supporter le colonialisme, elle saura dépasser ce stade. Cependant, je ne me suis jamais fait d’illusions : l’Afrique fait la preuve des difficultés qui existent et que nous avons à affronter. Je garde tout à fait intacte ma foi en l’Afrique, parce que c’est ma foi en l’homme tout simplement […] J’ai la conviction que nous verrons l’Afrique libre, c'est-à-dire l’Afrique libérée de ses angoisses et de ses problèmes intérieurs » (6)
Césaire fut donc le premier à tirer la sonnette d’alarme, nous mettant en garde contre les régimes totalitaires africains, et le basculement de nos pays dans le chaos, après l’immense et légitime espoir suscité par les indépendances. Le drame du Congo dans les années 60, la trahison et l’assassinat du premier ministre Patrice Lumumba par les siens, et la guerre civile qui s’en est suivie, constituaient malheureusement des illustrations concrètes de la vision prophétique qu’avait Césaire de l’Afrique post indépendante, ainsi qu’elle apparaît dans Une saison au Congo (pièce de théâtre, 1966).
Hier le Congo, aujourd’hui la Côte-d’Ivoire (dans ce pays les risques d’une récidive de la guerre civile sont loin d’être totalement écartés), le Kenya, et peut-être demain le Zimbabwé et bien d’autres pays encore, et la liste n’est pas tout à fait exhaustive. La situation actuelle de l’Afrique apporte la preuve s’il en était besoin, que Césaire le visionnaire avait raison. Lui qui disait récemment être extrêmement peiné par le cas ivoirien, n’avait eu de cesse de souligner que la gestion de l’indépendance était plus difficile que le combat contre la servitude.
Mettant en exergue la lancinante question entre dominé/dominant, maître/esclave, La Tempête (pièce de théâtre parue en 1966) offrira de nouveau à Césaire le prétexte pour exposer sa profonde tristesse face à la trahison de l’Afrique par certains de ses propres fils, complices des ennemis d’un continent qui sombre de plus en plus dans l’incertitude.
De même, à travers la peinture du Roi Christophe, le héros haïtien, ce sont les régimes africains postcoloniaux que Césaire entreprit de pourfendre dans La Tragédie du roi Christophe, pièce de théâtre jouée pour la première fois au Festival des Arts Nègres de Dakar, à la grande consternation des chefs d’Etat africains présents, dont certains durent quitter précipitamment la salle. Et pour cause : car étaient ainsi stigmatisés, les nouveaux pouvoirs « les plus que Blancs que Blancs », leur népotisme, leur mégalomanie, leur goût immodéré pour le pouvoir absolu, et enfin leur ridicule manière de singer leurs anciens maîtres. Il apparaît donc, comme le précisait Cheikh A. Ndao, « qu’après l’indépendance, l’enthousiasme populaire a porté au pouvoir des gens auréolés d’un passé de résistants anticolonialistes. Hélas, ils se sont retrouvés avec toutes les tares de Christophe. Césaire voudrait peut-être que son œuvre serve de balise, une sorte de phare pour dire : « attention aux dirigeants africains ».
En résumé, Césaire le visionnaire, le prophète, l’avant-gardiste, est celui qui comprit très tôt que l’Afrique échappait aux africains, et qui nous mettait déjà en garde contre les oppresseurs du continent, l’autocratie de ses dirigeants, la trahison de ses propres enfants, leur collusion avec les fossoyeurs de l’Afrique, le dévoiement des indépendances… C’est dire que le message de Césaire est plus que d’actualité au regard des maux et drames qui se pérennisent dans nos pays.
Au « grand baobab », toute l’Afrique reconnaissante
On ne compte plus les messages et témoignage de reconnaissance à Aimé Césaire, à l’annonce de sa disparition. Au-delà des hommages officiels des chefs d’Etats africains et des journées de deuil national décrétées comme au Sénégal, et au Bénin, pour ne citer que ces deux pays, c’est toute une génération d’Africains, surtout celle qui a eu le privilège d’étudier les œuvres de Césaire dans les lycées et facultés (oeuvres obligatoirement inscrites dans les programmes scolaires de la plupart des pays d’Afrique), qui s’est sentie orpheline avec la disparition du « grand baobab ».
En écho au message de l’auteur du Discours sur le colonialisme et de Et les chiens de taisaient, notre génération n’avait cessé, au cours des longues années de militantisme, de se réapproprier ses nobles idéaux panafricanistes qui furent pour nous une sorte de viatique dont la nécessité impérieuse exigeait la traduction en actes, dans la mesure où les maux, que dénonçait en son temps Aimé Césaire, perdurent encore et hypothèquent dangereusement la destinée de notre continent.
D’ailleurs, les Africains qui l’ont bien compris ne tarissent pas de gratitude au « Nègre fondamental ». Sa modeste maison située dans le quartier Redoute à Fort-de-France est devenue un lieu de pèlerinage ou un passage obligé pour les Africains célèbres ou anonymes, en tournée aux Antilles. Et on ne compte plus tous ceux qui défilent à son domicile, qui les bras chargés de masques et de statuettes africains, ou qui venant tout simplement exprimer au « père de la nation martiniquaise » (qualificatif non usurpé, et qui lui est désormais attribué par les Martiniquais eux-mêmes) la reconnaissance éternelle de son pays d’Afrique.
A l’instar de l’hommage que lui avait réservé le peuple martiniquais à l’occasion de ses 90 ans, Aimé Césaire fut également célébré à Bamako (Mali) le 26 juin 2003. Venus de plusieurs pays d’Afrique, les organisateurs de cet hommage auxquels se sont associés leurs frères des Antilles, avaient tenu « à revisiter avec délectation les idées du grand poète martiniquais […] d’avoir éveillé les consciences. Et d’avoir en éclaireur, montré la voie ».
Egalement, lors des 94 ans du grand visionnaire, une importante délégation d’Africains, essentiellement composée de Sénégalais (hommes politiques et artistes) est venue rendre hommage à Fort-de-France - peut-être ne se doutait-elle pas encore c’était le dernier - à l’ami et frère du feu président Senghor, surtout, à son compagnon de route de la Négritude.
Nous étions tous présents et nombreux, les 19 et 20 avril 2008 à Fort-de-France : Africains résidant dans les Antilles et en Guyane (Béninois, Togolais, Sénégalais, Ivoiriens, Congolais, Nigériens, Maliens, Burkinabés, Mauritaniens, Malgaches…), à côté de quelques délégations officielles venues d’Afrique, pour accompagner le dernier pharaon de la Caraïbe à sa dernière demeure.
Notre présence avait une double valeur symbolique : d’une part, manifester notre reconnaissance et dire merci à Aimé Césaire, au nom de l’Afrique. D’autre part, adresser ce message fort à nos frères et sœurs des Antilles : il est plus qu’impérieux d’engager ici et maintenant le dialogue entre Antillais et Africains longtemps séparés par plus de 300 ans de vicissitudes de l’histoire. Césaire parti, il n’y aura plus désormais d’intermédiaire entre nos deux peuples. Lui qui déploya tant d’énergie, tant de talent tant d’imagination et tant de sagesse pour le rapprochement et la connaissance mutuelle des Nègres d’Afrique, des Antilles, de la Caraibe et d’Amérique.
La meilleure manière de lui rendre hommage et de parachever sa gigantesque œuvre, c’est d’engager ce face à face fraternel entre Africains et Afro-descendants.
Car, comme disait le Grand Maître de la Pensée historique Nègre lui-même, « l’heure de nous-mêmes a sonné ». Certes, la tâche ne sera pas sans peine, et ceux qui n’ont pas intérêt à ce que l’Afrique, sa diaspora et leurs descendants soient unis, ne manqueront pas de dresser des obstacles sur notre route. A commencer d’abord par certains d’entre nous, qui se sont opportunément trouvé de nouveaux maîtres, ou qui ont du mal à se débarrasser du syndrome de Schoelcher.
Cependant, les prémices constatées ça et là pour l’amorce de ce dialogue que nous appelons de tous nos voeux, augure d’un avenir serein et prometteur. Pour ma part, si je devais exprimer quelque frustration, c’est celle d’un rendez-vous manqué avec le Grand Homme, car je n’ose point dire avec l’Histoire : invité pour donner une conférence le 22 mai 2006 lors de la commémoration de l’abolition de l’esclavage à Fort-de-France, je devais rencontrer Aimé Césaire, pour lui remettre mon ouvrage dédicacé, Esclavage et Traite des Noirs : quelle responsabilité africaine ? Mais c’est compter sans une grippe rebelle de dernière heure qui maintint le presque centenaire au lit, l’empêchant ainsi de me recevoir. Ce fut son ami de toujours, son « bras droit », comme on dit, feu Camille Darsière, ancien secrétaire général du Parti Progressiste Martiniquais (que nos ancêtres l’accueillent favorablement en leur sein), qui me reçut et la discussion fut édifiante. Bien entendu l’Afrique était au menu : la négrophobie montante de certaines élites françaises, le révisionnisme de l’histoire africaine, les démocraties balbutiantes en Afrique, etc.
« Césaire est en route vers l’Afrique pour aller rejoindre ses Ancêtres » écrivait récemment mon ami Bwemba Bong du Cercle Samori. En attendant ce retour triomphal parmi les siens, Eia, trois fois Eia, Aimé Césaire, digne Messager des Pharaons. La Mâat accomplie, voici venu enfin le temps du repos. Vous qui écriviez : « Je suis un cadavre qui exubère de la rive dormante de ses membres un cri d’acier non confondu, je suis un cadavre, yeux clos qui tape du morse frénétique sur le toit de la Mort… », l’écho de votre tapotement et de votre cri est parvenu jusqu’à nous, et nous dit : mon œuvre n’est pas terminée, continuez-la.
Lawoetey-Pierre Ajavon
Avril 2008
Car, Aimé Césaire fait désormais partie du cercle restreint de nos Ancêtres Africains inscrits au Panthéon. Dès lors, qui mieux que lui était capable d’incarner et de remplir cette quadruple exigence permettant d’accéder au statut enviable et envié d’Ancêtre, au sens africain du terme : posséder de hautes valeurs morales et intellectuelles, servir d’exemple et de modèle durant toute son existence, réunir un large suffrage autour de sa personne, et enfin, bénéficier du droit de primogéniture ?
Une fois l’émotion passée, hagiographes et autres, prétendants « spécialistes de la Martinique » - ceux-là mêmes que récusait le sage Pierre Aliker dans son allocution-hommage le 20 avril -, s’essayeront à retracer tant bien que mal le parcours du grand homme. Mais est-on sûr de restituer fidèlement un tel parcours, si immense, si intense, si riche, et si varié ?
Pour ma part, je me permettrai, avant de poursuivre ma réflexion, un simple témoignage qui est aussi le reflet du sentiment de la génération d’Africains qui se veut héritière de la pensée philosophique, politique, culturelle et humaniste d’Aimé Césaire. Aussi, au moment où la chute de ce grand baobab de la Caraïbe est douloureusement ressentie du Sénégal au Gardafui, du Cap à Tamanrasset, c'est-à-dire dans toute l’Afrique, je ne puis m’empêcher d’évoquer ici un souvenir. Militants, au début des années 70, de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France (FFANF), mouvement anti impérialiste et anticolonialiste qui porta tous les espoirs de l’émancipation politique et économique du Continent, nous n’hésitions pas à porter au pinacle l’auteur du Discours sur le colonialisme, dont la photo ornait fièrement les murs de nos minuscules chambres d’étudiant, à côté d’autres panafricanistes de renom tels que K. N’Krumah, P.E. Lumuba, B. Boganda, R. Um Nyobe, F.Mounie…
D’une manière ou d’une autre, nous tentions de nous réapproprier les nobles idéaux d’Aimé Césaire, pendant qu’à l’inverse, certains d’entre nous vouaient aux gémonies son ami, chantre de la Négritude, Léopold Sédar Senghor, coupable à nos yeux d’avoir trahi la cause africaine et de s’être mis au service exclusif de la puissance néocoloniale, non sans avoir sapé les fondements de l’éphémère structure d’intégration régionale ouest-africaine, le Rassemblement Démocratique Africain (RDA), dont il fut l’un des initiateurs, avec Modibo Keita et Sékou Touré, pour ne citer que les plus illustres. Aimé Césaire, c’était surtout celui qui, envers et contre tous, croyait profondément en l’Afrique, et qui ramait à contre courant de l’afropessisme de circonstance de l’époque. Il en a apporté tout récemment la preuve de ces convictions en confiant depuis son lit d’hôpital à un de ses visiteurs africains : « l’Afrique ne doit pas perdre ». Si l’on en croit une autre indiscrétion, il aurait dit être prêt à « retourner spirituellement en Afrique », sentant sa mort prochaine.
Mais, hormis son attachement presque atavique pour le continent africain, Césaire plaçait avant tout, au cœur de tous ses combats, l’émancipation du genre humain en général, et celle du Nègre en particulier.
Pour ce « Nègre fondamental », au-delà de l’amitié plus que fraternelle qui le liait au Sénégalais Léopold Sédar Senghor, l’Afrique était surtout la terre de ses « ancêtres bambara » dont il fit éloquemment le panégyrique dans son Cahier d’un Retour au pays natal. C’est pourquoi, contrairement à la plupart de ses compatriotes, Césaire a toujours assumé sans aucun complexe, son africanité, en la revendiquant avec force, par ailleurs.
Césaire et l’assumation de l’africanité
Aimé Césaire aimait à rappeler sa première rencontre avec l’Afrique qui se révéla à travers ses affinités intellectuelles et militantes avec deux grands écrivains sénégalais : L.S. Senghor et Alioune Diop.
On sait que sa connivence avec Senghor aboutit à la création du mouvement de la Négritude aux côtés du Guyanais Léon Gontran Damas, dans les années 30. Ce n’est un secret pour personne que Césaire et Senghor ne s’entendaient pas sur le concept de la Négritude et même plus tard, sur la forme à donner à leur engagement politique sur le terrain.
Cependant, il reconnaissait que c’est grâce à Senghor qu’il a rencontré l’Afrique et perçu d’une autre façon ce continent « pourtant déclaré irrémédiablement sauvage ».
Incontestablement, l’Afrique fut le premier continent qui permit à Césaire cette confrontation et cette révélation avec lui-même. Il avouera plus tard que son ouvrage phare Cahier d’un retour au pays natal est né de cette rencontre avec la terre de ses aïeux. Ecoutons ce qu’il disait au cours d’une interview accordée déjà en septembre 1977 à E. Maunick : « Ah l’Afrique ! … C’est un des éléments qui m’a singularisé parmi les Antillais. J’ai été le premier à leur parler de l’Afrique. Non pas que je la connaisse tellement bien, mais j’ai toujours l’habitude de dire que l’Afrique fait partie de moi-même. Elle fait partie de ma géographie cordiale. Je dois beaucoup à l’Afrique. C’est elle qui m’a permis de me connaître moi-même. Je ne me suis compris que lorsque j’ai eu fait un détour par l’Afrique. On ne peut comprendre les Antilles sans l’Afrique et c’est pourquoi il est absolument vain d’opposer l’antillanité à la Négritude parce que sans la Négritude, il n’y a pas d’antillanité. La Martinique et les Antilles dites françaises sont évidemment au confluent de deux mondes : un monde européen et un monde africain (…) C’est une rencontre entre l’Afrique et l’Europe, mais la composante essentielle, le soubassement, c’est l’Afrique » (2)
Et pourtant, Aimé Césaire n’avait fait que de courts séjours en Afrique, notamment à Dakar et Conakry dont il a gardé quelques souvenirs qui lui rappelaient sa Martinique natale. A son retour, il dira : « […] Quand j’ai vu les bonnes femmes sur le marché, c’était tout à fait comme des Antillaises (…) Si notre superficiel est européen, et plus précisément français, je considère que notre vérité profonde est africaine ».
L’observateur averti remarquera par le Grand Maître de la pensée historique Nègre introduit implicitement ici, le débat controversé entre les deux concepts d’Africanité et de Créolité.
Cette position nettement tranchée d’Aimé Césaire sonne comme un pied de nez aux tenants de la Créolité, et devrait logiquement clore ce débat qui n’avait pas lieu d’exister. « J’ai tiqué, affirmait-il, quand ils (E. Glissant, P. Chamoiseau, R. Confiant, J. Bernabé, nda) ont tenté d’opposer la Créolité à l’Africanité, parce que c’est selon moi, une division artificielle. Je n’ai rien contre la Créolité, mais je me demande si elle n’est pas chez ceux qui s’en font les porte-parole, l’expression d’un rejet de l’Afrique ». (3)
Césaire le visionnaire et le prophète
Aimé Césaire et l’Afrique, c’est une vieille et longue histoire, émaillée d’espoir et parfois de déception. Il serait fastidieux de faire ici l’ inventaire détaillé des thèmes abordés dans l’ensemble de ses œuvres, dans lesquelles la problématique africaine revient constamment en rengaine. Depuis son premier ouvrage Cahier d’un Retour au Pays Natal , jusqu’à la toute dernière interview accordée à Françoise Verges dans Nègre je suis, Nègre je resterai (4), en passant par les textes réunis par Tshitengue Lubabu lors de l’hommage de Bamako en 2003(5), Césaire ne manquait aucune opportunité pour manifester son réel attachement à la terre de ses aïeux.
Dès lors, reconstruisant méthodiquement la mémoire historique de l’Afrique, il entreprit de revendiquer avec une certaine fierté l’héritage du continent, longtemps nié par la colonisation. Les éléments civilisationnels et culturels de l’Afrique lui serviront ainsi d’arguments. Le Cahier d’un Retour sera enfin une réelle prise de conscience du Nègre, Césaire lui-même, arraché à son Afrique natale, et qui gardera le souvenir des blessures de l’esclavage.
Par ailleurs, figurant l’esprit rebelle et marron de l’auteur, le Discours sur le colonialisme viendra à point nommé pour dresser un violent réquisitoire contre les oppresseurs. C’est sa fidélité au principe anticolonialiste qui le conduira d’ailleurs à s’opposer en 2006 à la venue en Martinique de l’initiateur de la loi du 23 février 2005, vantant les « bienfaits de la colonisation », un certain Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur de la France.
Cependant, loin de nier les problèmes auxquels est confronté le continent, Césaire a toujours gardé une foi inébranlable en son avenir, convaincu de son indépendance et de sa liberté. « Je suis persuadé, avouera-t-il, que l’Afrique triomphera de ses difficultés présentes. Comme elle a su supporter le colonialisme, elle saura dépasser ce stade. Cependant, je ne me suis jamais fait d’illusions : l’Afrique fait la preuve des difficultés qui existent et que nous avons à affronter. Je garde tout à fait intacte ma foi en l’Afrique, parce que c’est ma foi en l’homme tout simplement […] J’ai la conviction que nous verrons l’Afrique libre, c'est-à-dire l’Afrique libérée de ses angoisses et de ses problèmes intérieurs » (6)
Césaire fut donc le premier à tirer la sonnette d’alarme, nous mettant en garde contre les régimes totalitaires africains, et le basculement de nos pays dans le chaos, après l’immense et légitime espoir suscité par les indépendances. Le drame du Congo dans les années 60, la trahison et l’assassinat du premier ministre Patrice Lumumba par les siens, et la guerre civile qui s’en est suivie, constituaient malheureusement des illustrations concrètes de la vision prophétique qu’avait Césaire de l’Afrique post indépendante, ainsi qu’elle apparaît dans Une saison au Congo (pièce de théâtre, 1966).
Hier le Congo, aujourd’hui la Côte-d’Ivoire (dans ce pays les risques d’une récidive de la guerre civile sont loin d’être totalement écartés), le Kenya, et peut-être demain le Zimbabwé et bien d’autres pays encore, et la liste n’est pas tout à fait exhaustive. La situation actuelle de l’Afrique apporte la preuve s’il en était besoin, que Césaire le visionnaire avait raison. Lui qui disait récemment être extrêmement peiné par le cas ivoirien, n’avait eu de cesse de souligner que la gestion de l’indépendance était plus difficile que le combat contre la servitude.
Mettant en exergue la lancinante question entre dominé/dominant, maître/esclave, La Tempête (pièce de théâtre parue en 1966) offrira de nouveau à Césaire le prétexte pour exposer sa profonde tristesse face à la trahison de l’Afrique par certains de ses propres fils, complices des ennemis d’un continent qui sombre de plus en plus dans l’incertitude.
De même, à travers la peinture du Roi Christophe, le héros haïtien, ce sont les régimes africains postcoloniaux que Césaire entreprit de pourfendre dans La Tragédie du roi Christophe, pièce de théâtre jouée pour la première fois au Festival des Arts Nègres de Dakar, à la grande consternation des chefs d’Etat africains présents, dont certains durent quitter précipitamment la salle. Et pour cause : car étaient ainsi stigmatisés, les nouveaux pouvoirs « les plus que Blancs que Blancs », leur népotisme, leur mégalomanie, leur goût immodéré pour le pouvoir absolu, et enfin leur ridicule manière de singer leurs anciens maîtres. Il apparaît donc, comme le précisait Cheikh A. Ndao, « qu’après l’indépendance, l’enthousiasme populaire a porté au pouvoir des gens auréolés d’un passé de résistants anticolonialistes. Hélas, ils se sont retrouvés avec toutes les tares de Christophe. Césaire voudrait peut-être que son œuvre serve de balise, une sorte de phare pour dire : « attention aux dirigeants africains ».
En résumé, Césaire le visionnaire, le prophète, l’avant-gardiste, est celui qui comprit très tôt que l’Afrique échappait aux africains, et qui nous mettait déjà en garde contre les oppresseurs du continent, l’autocratie de ses dirigeants, la trahison de ses propres enfants, leur collusion avec les fossoyeurs de l’Afrique, le dévoiement des indépendances… C’est dire que le message de Césaire est plus que d’actualité au regard des maux et drames qui se pérennisent dans nos pays.
Au « grand baobab », toute l’Afrique reconnaissante
On ne compte plus les messages et témoignage de reconnaissance à Aimé Césaire, à l’annonce de sa disparition. Au-delà des hommages officiels des chefs d’Etats africains et des journées de deuil national décrétées comme au Sénégal, et au Bénin, pour ne citer que ces deux pays, c’est toute une génération d’Africains, surtout celle qui a eu le privilège d’étudier les œuvres de Césaire dans les lycées et facultés (oeuvres obligatoirement inscrites dans les programmes scolaires de la plupart des pays d’Afrique), qui s’est sentie orpheline avec la disparition du « grand baobab ».
En écho au message de l’auteur du Discours sur le colonialisme et de Et les chiens de taisaient, notre génération n’avait cessé, au cours des longues années de militantisme, de se réapproprier ses nobles idéaux panafricanistes qui furent pour nous une sorte de viatique dont la nécessité impérieuse exigeait la traduction en actes, dans la mesure où les maux, que dénonçait en son temps Aimé Césaire, perdurent encore et hypothèquent dangereusement la destinée de notre continent.
D’ailleurs, les Africains qui l’ont bien compris ne tarissent pas de gratitude au « Nègre fondamental ». Sa modeste maison située dans le quartier Redoute à Fort-de-France est devenue un lieu de pèlerinage ou un passage obligé pour les Africains célèbres ou anonymes, en tournée aux Antilles. Et on ne compte plus tous ceux qui défilent à son domicile, qui les bras chargés de masques et de statuettes africains, ou qui venant tout simplement exprimer au « père de la nation martiniquaise » (qualificatif non usurpé, et qui lui est désormais attribué par les Martiniquais eux-mêmes) la reconnaissance éternelle de son pays d’Afrique.
A l’instar de l’hommage que lui avait réservé le peuple martiniquais à l’occasion de ses 90 ans, Aimé Césaire fut également célébré à Bamako (Mali) le 26 juin 2003. Venus de plusieurs pays d’Afrique, les organisateurs de cet hommage auxquels se sont associés leurs frères des Antilles, avaient tenu « à revisiter avec délectation les idées du grand poète martiniquais […] d’avoir éveillé les consciences. Et d’avoir en éclaireur, montré la voie ».
Egalement, lors des 94 ans du grand visionnaire, une importante délégation d’Africains, essentiellement composée de Sénégalais (hommes politiques et artistes) est venue rendre hommage à Fort-de-France - peut-être ne se doutait-elle pas encore c’était le dernier - à l’ami et frère du feu président Senghor, surtout, à son compagnon de route de la Négritude.
Nous étions tous présents et nombreux, les 19 et 20 avril 2008 à Fort-de-France : Africains résidant dans les Antilles et en Guyane (Béninois, Togolais, Sénégalais, Ivoiriens, Congolais, Nigériens, Maliens, Burkinabés, Mauritaniens, Malgaches…), à côté de quelques délégations officielles venues d’Afrique, pour accompagner le dernier pharaon de la Caraïbe à sa dernière demeure.
Notre présence avait une double valeur symbolique : d’une part, manifester notre reconnaissance et dire merci à Aimé Césaire, au nom de l’Afrique. D’autre part, adresser ce message fort à nos frères et sœurs des Antilles : il est plus qu’impérieux d’engager ici et maintenant le dialogue entre Antillais et Africains longtemps séparés par plus de 300 ans de vicissitudes de l’histoire. Césaire parti, il n’y aura plus désormais d’intermédiaire entre nos deux peuples. Lui qui déploya tant d’énergie, tant de talent tant d’imagination et tant de sagesse pour le rapprochement et la connaissance mutuelle des Nègres d’Afrique, des Antilles, de la Caraibe et d’Amérique.
La meilleure manière de lui rendre hommage et de parachever sa gigantesque œuvre, c’est d’engager ce face à face fraternel entre Africains et Afro-descendants.
Car, comme disait le Grand Maître de la Pensée historique Nègre lui-même, « l’heure de nous-mêmes a sonné ». Certes, la tâche ne sera pas sans peine, et ceux qui n’ont pas intérêt à ce que l’Afrique, sa diaspora et leurs descendants soient unis, ne manqueront pas de dresser des obstacles sur notre route. A commencer d’abord par certains d’entre nous, qui se sont opportunément trouvé de nouveaux maîtres, ou qui ont du mal à se débarrasser du syndrome de Schoelcher.
Cependant, les prémices constatées ça et là pour l’amorce de ce dialogue que nous appelons de tous nos voeux, augure d’un avenir serein et prometteur. Pour ma part, si je devais exprimer quelque frustration, c’est celle d’un rendez-vous manqué avec le Grand Homme, car je n’ose point dire avec l’Histoire : invité pour donner une conférence le 22 mai 2006 lors de la commémoration de l’abolition de l’esclavage à Fort-de-France, je devais rencontrer Aimé Césaire, pour lui remettre mon ouvrage dédicacé, Esclavage et Traite des Noirs : quelle responsabilité africaine ? Mais c’est compter sans une grippe rebelle de dernière heure qui maintint le presque centenaire au lit, l’empêchant ainsi de me recevoir. Ce fut son ami de toujours, son « bras droit », comme on dit, feu Camille Darsière, ancien secrétaire général du Parti Progressiste Martiniquais (que nos ancêtres l’accueillent favorablement en leur sein), qui me reçut et la discussion fut édifiante. Bien entendu l’Afrique était au menu : la négrophobie montante de certaines élites françaises, le révisionnisme de l’histoire africaine, les démocraties balbutiantes en Afrique, etc.
« Césaire est en route vers l’Afrique pour aller rejoindre ses Ancêtres » écrivait récemment mon ami Bwemba Bong du Cercle Samori. En attendant ce retour triomphal parmi les siens, Eia, trois fois Eia, Aimé Césaire, digne Messager des Pharaons. La Mâat accomplie, voici venu enfin le temps du repos. Vous qui écriviez : « Je suis un cadavre qui exubère de la rive dormante de ses membres un cri d’acier non confondu, je suis un cadavre, yeux clos qui tape du morse frénétique sur le toit de la Mort… », l’écho de votre tapotement et de votre cri est parvenu jusqu’à nous, et nous dit : mon œuvre n’est pas terminée, continuez-la.
Lawoetey-Pierre Ajavon
Avril 2008
(1) Divinité de la guerre dans la mythologie Zoulou (Afrique du Sud). Il était souvent invoqué par CHAKA le héros de la lutte anticolonialiste.
(2) Aimé CESAIRE : par Annie KAREIMAY, togoforum.com (agorapress, Lomé-Togo)
(3) L’Antillanité/Créolité, par BANTU KELANI (Africaspeak.com)
(4) Nègre je suis, Nègre je resterai (entretiens avec Françoise VERGES), Albin MICHEL, 2005
(5) CESAIRE et nous : Une rencontre entre l’Afrique et les Amériques au XXIème siècle, Editions CAURI, Bamako, 2003
(6) CESAIRE et Nous : Entretien avec A. KONARE et A. KWATE
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