jeudi 17 avril 2008

Les obsèques nationales, un hommage aux grandes personnalités

Les obsèques nationales qui seront célébrées en l'honneur d'Aimé Césaire, le grand poète et homme politique martiniquais mort jeudi, sont réservées aux personnalités ayant eu un rôle exceptionnel dans la vie du pays.

Elles ne sont pas régies par des règles précises, les cérémonies tenant compte de la qualité du défunt: chef de l'État, chef du gouvernement, militaire, en fonction ou non...

Généralement les membres du gouvernement, le corps diplomatique, les corps constitués y participent. Les honneurs militaires sont rendus avec plus ou moins de faste.

Les frais des obsèques nationales sont pris en charge par l'Etat.

Les présidents de Gaulle, Pompidou et Mitterrand avaient eu des obsèques privées, mais un hommage solennel du gouvernement leur avait été rendu dans la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Parmi les grands hommes ainsi honorés par la France dans les dernières années: le dernier poilu survivant Lazare Ponticelli, qui après avoir longtemps refusé le principe de cet hommage, l'avait accepté peu avant sa mort.

En janvier 2007, un hommage national avait été rendu à l'abbé Pierre à Notre-Dame de Paris.

Mais déjà, des voix (Ségolène Royal, le député NC Jean-Christophe Lagarde) s'élèvent pour demander qu'Aimé Césaire entre au Panthéon.

Ce transfert dans le temple parisien que "la patrie reconnaisante" voue "à ses grands hommes", suppose un décret en conseil des ministres, signé par le chef de l'Etat, le premier ministre et le ministre de la Culture.

La proposition de panthéonisation peut venir du pouvoir exécutif lui-même, mais aussi d'un groupe de parlementaires, d'un comité de personnalités, etc.

L'accord de la famille ou des descendants est toujours nécessaire et la décision finale relève du président de la République.

Si le poète et homme politique devait reposer dans la crypte du Panthéon, il rejoindrait le Guyanais Félix Eboué (1884-1944), gouverneur colonial et rallié de la première heure à la France Libre, qui fut le premier noir à entrer au Panthéon, ainsi que l'écrivain Alexandre Dumas dont la grand-mère était une esclave de Saint-Domingue.

Césaire côtoierait aussi l'Alsacien Victor Schoelcher (1804-1893), à qui l'on doit l'abolition définitive de l'esclavage en 1848.

Par ailleurs, Pascal Monnet, administrateur du Panthéon, cite deux autres personnalités dont les noms sont inscrits sur les murs de ce temple patriotique: Toussaint Louverture, héros de la révolution haïtienne, et Louis Delgrès, qui lutta à la Guadeloupe contre le rétablissement de l'esclavage.

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